Un labyrinthe pour Mila |Terminé|

|Chapitre43|

         "Il neigeait ce jour là, quand ils vinrent les chercher. L'enfant était réveillée depuis de longues minutes déjà et observait la neige tomber et former de fines couches sur le sol depuis la fenêtre de sa chambre. Toute la nuit elle l'avait entendu tousser et une boule s'était formée dans son ventre. On lui disait que ce n'était rien, juste une simple toux. Mais plus les jours passaient, plus elle sentait qu'il y avait un problème. Que son père avait plus qu'une simple toux. 

-Tu ne dors pas? Demanda une voix enfantine derrière elle. 

Elle tourna la tête. Son frère se réveillait doucement et se frottait les yeux en se redressant dans son lit. Elle fit non de la tête et ferma un instant les yeux en entendant une nouvelle quinte de toux résonner dans la pièce voisine. Le garçon l'observa et se leva pour s'asseoir près d'elle. Elle s'appuya contre lui et il prit doucement ses cheveux dans sa main pour les démêler avec ses doigts. Elle ne broncha pas et fut légèrement rassurée par ce contact. 

-Ne t'inquiète pas. C'est sûrement une vilaine grippe. Murmura le garçon. Ça finira par passer.

Une grippe? Elle acquiesça mais n'y croyait pas. Cela faisait des mois qu'ils n'étaient pas sortit de chez eux. C'était interdit. D'après leur mère, les choses changeaient dehors et un danger courrait. Mais elle les rassurait en leur disant qu'ils n'avaient qu'à rester enfermés ici jusqu'à ce que le monde extérieur aille mieux. 

-J'aimerais aller jouer dans la neige. Murmura-t-elle. Comme l'année dernière. Tu te souviens le bonhomme de neige que nous avions fait tous les trois?

Son frère lui lança un regard sévère:

-On a pas le droit de sortir. C'est trop dangereux. 

Elle soupira, trouvant cette règle stupide. Tous les jours elle regardait par cette fenêtre. Et jamais rien ne se passait dehors. Mais à contre cœur, elle acquiesça encore. Son frère continua de démêler ses cheveux puis, avec une main experte, les tressa. Quand il eut finit, il se releva et lui signala qu'il était l'heure de s'habiller. Elle se leva et s'exécuta, enfilant un pantalon, un t-shirt et des bottines. 

Alors qu'ils finissaient de s'habiller, un bruit de fracas retentit. Ils sursautèrent.  Plusieurs objets avaient été renversés dans la pièce voisine et des grognements inhumain replacèrent la violente toux. Les deux enfants se précipitèrent dans le salon. Leur mère étaient appuyée contre la porte d'une chambre tendit que leur sœur était assise à même le sol, les larmes aux yeux. Au départ, les enfants ne comprirent pas trop la situation avant de s'apercevoir que la femme tentait désespérément de contenir leur père à l'intérieur de sa chambre.  Entre deux claquements de porte, la petite fille parvint à voir l'homme. Son sang se glaça. Elle ne le reconnaissait pas. Ses yeux étaient extrêmement sombre, ses veines ressortaient atrocement et du sang s'échappait de sa bouche.

En les voyant, la mère cria:

-Les enfants! Mettez votre manteau! Vite!  

Sans poser de question, ils s'exécutèrent. La femme poussa la table contre la porte et vint se pencher au dessus d'eux, caressant leurs joues. Elle était pâle et ses mains tremblaient. Elle les prit dans ses bras frêles.

-Georges protèges tes sœurs d'accord? Vous devez être fort et rester soudé. Ne faites confiance qu'à vous. Maintenant sortez et courrez vers les premiers soldats que vous verrez.

Elle les poussa doucement et Georges prit les mains de ses sœur avant de sortir. Le froid leur gela les doigts et s'engouffra sous leur vestes. Mais ils se mirent à courir. Leur mère les suivit pendant qu'un nouveau fracas retentissait dans la maison. Ils couraient sans voir où ils allaient. Rapidement, ils aperçurent une voiture et sans réfléchir, se dirigèrent vers elle comme l'avait ordonner leur mère. Georges hurla et trois soldats se tournèrent vers eux. Arrivé à leur niveau, ils attrapèrent les enfants et les posèrent sur le 4x4.