Chapitre 23.

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- Allô? Demanda-t-elle avec la voix tremblante.
- Non mais ça ne va pas! Ton colloc est vraiment timbré! Hurla-t-il, hors de lui.Venir jusque chez moi pour me casser la gueule? Il a cru quoi sérieusement, qu'il n'y aurait aucune répercussion? Si je le revois je le...
- Sawyer... Ce n'est pas le moment... lui dit-elle en reniflant.
- Naya? Que se passe-t-il? Demanda-t-il en changeant subitement de ton.
- Ah et t'en soucie maintenant? Cria-t-elle à son tour avec hystérie.
- Évidemment, je me suis toujours soucié de toi.
- Il fallait y penser avant de me faire passer pour une traînée aux yeux de Sam!
- J'avais besoin de le faire.
- Ah bon? Et depuis quand être le plus gros connard que la Terre est portée est devenu un besoin? Déclara-t-elle avec beaucoup d'amertume.
- Je ne supportais pas l'idée qu'il puisse t'avoir, ok? Dit-il en haussant le ton.

Naya resta sans voix. De toutes les possibilités, la jalousie était celle qu'elle avait toujours préféré écarter.

Elle s'apprêta à parler mais fut coupée par la voix de Sawyer de l'autre côté du combiné.

- Non. Ne dis rien s'il te plaît. N'ajoute rien. Je sais très bien que ce n'est pas réciproque alors je préférerais que tu te taises, déclara-t-il avec tristesse, puis, après avoir marqué une pause, il reprit. Je suis désolé. Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu sais où me trouver.

Et il raccrocha, laissant Naya abasourdie. Il lui fallut quelques minutes pour réaliser ce qu'il venait de se passer. Elle laissa lentement glisser le téléphone de son oreille et resta parfaitement silencieuse.

Le regard dans le vide, elle repensait à cette étrange discussion, lorsque quelqu'un frappa contre la vitre du véhicule.
Naya sursauta à nouveau et se trouva face au visage de Samuel. Elle déverrouilla les portes de la voiture, il fit le tour et y entra.

- Deux côtes fêlées. Ah je le savais ! Dit-il avec entrain.

Il regarda ensuite Naya et fronça les sourcils.

- Naya qu'est ce qu'il y a? Demanda-t-il avec prudence.

Et elle lui répondit par une question qu'il fut surprit d'entendre à ce moment là :

- On est quoi toi et moi au juste ?
- Tu crois vraiment que c'est le moment pour parler de...
- Oui, répondit Naya froidement.

Il resta bouche bée, réfléchissant à une réponse possible.

- On est amis.

Mais sa réponse sonnait plus comme une question.

- Amis seulement?

Il hocha la tête, tout en regardant la réaction de Naya.
Ses mains serraient le volant avec force et sa mâchoire contractée.

- Alors c'est tout? Tu me dis que je suis magnifique, tu me fais un scandale quand tu apprends que j'ai couché avec Sawyer parce que tu pensais que j'avais des sentiments pour toi, on baise et c'est tout? Hurla-t-elle.
- Oui... dit-il honteux.
- Et si c'était le cas.
- Comment ça?
- Et si j'avais des sentiments pour toi?
- Ça ne changerait rien.

Il eut un silence qui jeta un froid sur la conversation.

- Après tout, tu as bien fait la même chose avec Sawyer, déclara-t-il d'un ton neutre, comme une évidence.
- Alors c'est donc ça.
- Quoi ?
- Tu penses que je suis une traînée.
- Tu ne m'as pas vraiment prouvé le contraire.

Elle se retourna vivement vers lui et lui mis une giffle avec violence.

- Descends de la voiture, dit-elle avec un calme effrayant.
- Quoi? Non hors de question!
- Je t'ai dit de descendre de cette voiture. Quand tu seras arrivé à l'appartement j'aurais fait mes affaires et je l'aurais quitté. Maintenant, descends de cette voiture ou j'appelle le policier qui est juste là et je lui dis que tu me harcèle et que tu menaces de me frapper.

Apeuré, Samuel ne discuta pas une minute de plus et descendit avec prudence du véhicule. À peine eut-il finit de fermer la portière que Naya démarra la voiture et roula à toute vitesse.
Les larmes ruisselaient à flot sur ses joues mais elle les essuya avec rage.

Elle arriva bien vite à l'appartement et sans plus attendre, entreprit de faire son sac. Elle y mit le strict nécessaire et dix minutes plus tard fut prête à quitter l'appartement.

Elle retourna à sa voiture et réfléchit à un plan B.
Où allait-elle aller? Elle ne pouvait pas rentrer chez Kian. Il poserait trop de questions et s'inquièterait. Et c'était la dernière chose dont elle avait besoin.

Sans vraiment réaliser ce qu'elle faisait, elle composa un numéro sur son téléphone. Après deux sonneries, la personne décrocha.

- Allô ?
- J'ai besoin de toi. Je suis chez toi dans cinq minutes.

Et elle raccrocha.

Pactiser avec l'ennemi n'était pas vraiment malin. Mais lorsqu'on veut se venger, c'est la meilleure solution. L'ennemi de mon ennemi est mon ami, dit-on.

La bataille était à deux doigts de commencer.

Everybody's Changing.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant