Chapitre 8 : Obstination

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PDV Harold

J'ouvris la porte d'entrée calmement et la referma. Je paraissais extrêmement serein d'apparence mais un immense feu me consumait de l'intérieur. Mon père était assis sur une chaise face à la cheminée, le regard dans le vide. Lorsqu'il leva la tête, ses yeux sombres semblaient beaucoup plus fatigués que tout à l'heure:

«- Ah fils ! Écoute, il faut qu'on parle, commença le viking.

-Oui, il faudrait. »

Ma voix était dure et froide, et à son expression, il devait avoir compris que quelque chose n'allait pas:

«- Je... j'ai fait quelque chose quand tu es parti... et... ça ne va pas te plaire.

-C'est vrai que déshériter son fils unique, ce n'est pas très sympa. »

oOo

PDV Stoïck

Il savait. J'ignore comment mais il savait:

«- Écoute, je ne pensais jamais te revoir... J'étais déboussolé, déprimé...

-Mais ça ne t'obligeais pas à m'évincer ! Hurla Harold. »

Ses yeux brillaient et ses joues avaient viré au rouge. Tout son corps tremblait et sa respiration était saccadée. Le prendre dans mes bras lorsqu'il ne marchait encore qu'à quatre pattes l'apaisait toujours. Mes bras s'étirèrent vers le gamin, naturellement, mais celui-ci eut un mouvement de recul, dégoutté.

oOo

PDV Harold

«- Je voulais simplement qu'on me laisse tranquille avec mon fils quand celui-ci venait de me quitter ! C'est pour ça que j'ai signé le contrat !

-Je ne t'ai pas quitté ! J'ai sauvé mon dragon de tes griffes car tu allais le tuer ! Et puis tu dis avoir été déboussolé mais il te restait apparemment assez de lucidité pour signer un contrat ! Criai-je encore plus fort.

-C'est normal ! J'ai cru qu'il allait te dévorer ! Par Odin, un furie nocturne ! Je ne savais pas à quel point ces créatures pouvaient être... serviables et respectueuses !

-Mais tu ne m'as pas laissé te montrer ! Tu n'as pas eu confiance en moi ! Et quand je te retrouve changé et fier de ton soit-disant fils, j'apprends que tu t'es joué de moi.

-Pourquoi réagis-tu ainsi ? Tu m'as toujours dit que le rôle de chef ne t'intéressait pas.

-Mais je m'en fous de ça, Stoïck ! Tu m'as complètement dénigré et mis à l'écart pour un autre. Tu as abandonné ton fils ! »

Silence. Le viking en face de moi s'affaissa dans son fauteuil, le bec cloué. Il baissa les yeux vers le plancher et je crus apercevoir une toute petite, minuscule larme perler au coin de son œil.

«- Je sais que rien ne peut excuser ce que j'ai fait, reprit-il, mais j'étais désespéré... Je... Je ferais tout pour réparer mes erreurs, je te le promets...

-Pourquoi est-ce que je te croirais ? Répliquai-je sèchement.

-Parce que je t'aime mon fils. »

Il ne me l'avait jamais dit. Ces trois petits mots n'étaient jamais sortis de sa bouche. Et à cause d'eux, je me sentais obligé de le croire et d'accepter la vérité. Il se leva et se dirigea vers la porte d'entrée.

«- Je vais de ce pas parler à Spitlout.

-Moi aussi je t'aime papa. »

Celui-ci arrêta son mouvement, la main toujours sur la poignée et se tourna vers moi. Un fin sourire éclaircit son visage triste, puis il s'engouffra dans l'ouverture et claqua la porte, me laissant seul dans la pièce froide.

Le renouveauTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon