Chapitre 5

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L'odeur des roses m'avait imprégné entièrement. Un bouquet dans un bras, j'étais devant l'immeuble du bureau. Il était temps de jouer avec Cameron. J'avais l'impression de sortir mon chien, mais sans la laisse et sans les aboiements. J'entamai donc ma promenade dans la ville, en offrant quelques roses à quelques vieux couples que je croisais. Ils m'avaient souri, et cela me faisait chaud au cœur. Le cadeau de Cameron faisait des heureux, et je me comptais la dedans. Je continuais à marcher, en offrant mes roses. L'odeur des roses devait faire toute la ville à présent, et comme je ne sentais que ça, je decidais de retourner vers mon appartement. Mon corps se crispa en voyant Cameron à quelques pas du macdo, juste de l'autre côté de la rue.

Malgré les voitures filant à toute vitesse entre nous, il venait de passer sur mon côté du trottoir. Je n'avais pas de marée de femmes à porter de main et je n'avais que quelques fleurs pour arme. En gros, j'étais vraiment dans la panade. J'esquissais un mouvement vers mon immeuble. D'une rapidité fulgurante, il se retrouva entre moi et ma zone de sécurité. Mon ventre se noua à l'idée d'être captive de cet immense loup aux poils sombres. Je pouvais toujours lui balancer mon bouquet de fleurs dans la tronche, mais il m'aurait vite rattrapé. Mes doigts se serrèrent un peu plus sur le bouquet. Son regard bleu étincelait d'amusement. Mon cœur se mit à battre plus vite, mais mon angoisse s'évapora.


"Haylie. M'appela-t-il de sa voix rauque et suave.
- Quoi ? Répondis-je d'une voix plus dure et plus distante que je ne le voulais.
- Tu n'as pas apprécié mon cadeau ? Demanda-t-il, en ne tenant pas en compte mon ton.
- Votre frère vous en a parlé ? Je veux dire par le lien de la meute ? Rétorquai-je, ma voix tremblant légèrement de peur ? Ou de colère ?
- Non, mais le fait que tu as disséminé les fleurs un peu partout dans la ville et que tu les as offert aux premiers venus, m'a mis la puce à l'oreille. Révéla-t-il, en croisant ses bras sur son torse."


Mon cœur battit un peu plus fort, en ratant quelques battement parfois. Par tout les saints, mon cœur risquait de faire une crise cardiaque si cela continuait. Je tentai de le dépasser en me mettant à l'écart de sa portée, mais visiblement, il n'était pas de cette avis. Un sourire amusé s'épanouit sur son visage, et je sentis mon cœur ratait plusieurs battements cette fois-ci. Je frôlais presque la syncope avec lui et ses sourires. Je ne réagissais pourtant pas comme ça avec lui, les dernières fois. Sans même pouvoir arrêter mes pensées, le baiser que nous avions échangé, me revint en mémoire. Mes joues se réchauffèrent et des fourmillements avaient pris d'assaut mon ventre. Le regard de Cameron s'embrasa quant il fit un pas vers moi. Prise de panique et de confusion, je me devais de débiter quelque chose, stupide ou non.


"J'ai apprécié votre cadeau. Lançai-je, pour éviter qu'il s'avance, mais j'avais envie de me mordre la langue pour avoir avouer ça.

- Vraiment ?
- Oui, et la raison pour laquelle j'ai donné quelques fleurs par-ci et par-là, c'était parce que vous m'en avez envoyé une montagne. J'avais l'impression de nager à l'intérieur, même mon appartement ne pourrait pas accueillir autant de fleurs. De plus, ça a fait des couples heureux alors soyez content. Racontai-je, en évitant de dire n'importe quoi, comme le fait qu'il ne m'avait envoyé des roses avec des significations amoureuses et que j'en avais conclu que je lui plaisais, avant de mettre fin à cette idée complètement débile.
- Je vois. Dit-il, en plissant les yeux.
- J'en ai encore au bureau si ça peut vous réconforter, mais je vous désillusionne tout de suite. Je compte les offrir à d'autres personnes, jusqu'à ce que le nombre de fleurs me convienne. Rajoutai-je, en pointant mon petit bouquet sous son nez."


Il ne bougea pas, me regardant par ces deux fentes au dessus des roses. Il n'avait qu'à tendre la main et me cueillir comme une de ces fleurs. J'étais vraiment mais vraiment mal sur le coup. J'essayai de nouveau de le contourner mais il ne se laissa pas faire. J'étouffai une psalmodie de juron plus éloquent les uns que les autres sur lui. Je n'avais aucune envie qu'il se jette sur moi, et que les personnes dehors, me prennent pour une cinglée. Le loup sourit et ses yeux s'élargirent. Il hocha la tête visiblement satisfait par ce qu'il avait pu lire en moi. Je ne savais pas trop ce qu'il avait deviné, mais j'espère que ce n'était pas mon abdication parce que ça, il pouvait se le carrer dans le cul, et bien profond. Cameron s'avança vers moi, mais ne me toucha toujours pas. Comme quoi, il ne voulait pas gagner tout de suite, sauf que l'heure tournait et cela faisait presque deux heures depuis que j'avais quitté le bureau. Je dis un pas en arrière, bien décidé de conclure ça sur un match nul si je ne pouvais pas atteindre mon appartement.

Les Gardiens Et Les Loups Tome 1 : L'Appel Du LoupOnde histórias criam vida. Descubra agora