Chapitre 27

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J'avais l'impression de partir à la guerre, et que l'un de nous avait de grande chance de mourir. Une appréhension profonde me prit l'estomac et le tordit dans tout les sens. C'était comme si je faisais une énorme bêtise, et que je ne pourrais plus rien faire pour la réparer ensuite. Je tentais de faire un exercice de respiration, mais rien à faire. Cette angoisse était ancrée et ne voulait plus s'en aller. Cameron me jetait quelques coups d'œil, malgré qu'il conduisait.


« Tu devrais te concentrer sur la conduite, je vais bien..., chuchotai-je en fermant les yeux.

– Tu es toute pâle, ne va pas me faire croire que tu vas bien. Répliqua-t-il, en prenant une sortie.

– J'appréhende juste ce qu'on va faire. Annonçai-je, en inspirant et expirant longuement. »


Cameron ne dit plus rien, et se concentra uniquement sur la route. Enfin pour un petit moment, après tout, je lui avais dit que je lui raconterais toute mon histoire avec l'A.O.S. Ce n'était pas chose facile à raconter, mais je devais tout de même le faire. Je déglutis, afin que ma voix ne se brise pas à la fin du récit.


« Je n'étais qu'au collège quand j'ai entendu parler de l'A.O.S, un ami de mon père lui en avait parlé. Il disait que c'était un très bon organisme qui aidait les gens en difficulté comme son enfant. Son fils avait des défaillances avec sa mémoire, et il avait... des sortes de bug parfois quand il faisait un geste. L'ami de mon père avait demandé de l'aide à l'A.O.S, et l'organisation n'avait pas fait qu'aider l'enfant, ils ont permis au père de trouver un travail, lui permettant d'être auprès de son fils. C'était une bonne organisation, enfin je le pensais, jusqu'à ce qu'un jour, l'ami de mon père arrive apeuré, chez nous. Racontai-je, en faisant une petite pause. »


Cameron m'écoutait attentivement, ses sourcils étaient froncés signe qu'il essayait de comprendre toutes les subtilités de l'histoire, et de ne pas en perdre une miette, malgré la conduite. Je repris donc mon récit.


« Il disait des choses étranges, donc mon père l'a conduit dans son bureau. Je n'ai pas su ce qu'il s'était dit, en tout cas, j'avais vu l'ami de mon père repartir de la maison. Il semblait plus serein, bien qu'il était toujours apeuré. Mon père, en revanche, il était très... tendu. Le lendemain, les infos avaient annoncé la mort de l'ami de mon père, ce qui nous avait tous mis sur un pied d'alerte. Les hommes de l'A.O.S sont venu l'après-midi, avec des armes, ils demandaient des documents confidentiels. Mon père ne niait pas, mais il leur disait qu'il ne comprenait pas de quels documents ils parlaient. Ensuite tout est parti très vite. L'homme qui était venu, avait fini par me prendre en otage... et mon père l'a tué, pour me protéger. J'étais au lycée à ce moment-là, et je venais à peine de rentrer. Je m'étais sentie inutile, mon père a été arrêté, et ils n'ont pas voulu croire à de la légitime défense. Ils n'ont pas voulu croire, que j'étais prise en otage... tout ça à cause de l'Ouroboros. Même avec mon père, en prison, ils ont continué à harceler ma famille. Ma mère est à l'hôpital parce qu'elle ne supportait pas de voir mon père, un brillant policier, à la prison et nous voir persécuter à l'école. J'ai fini par déménager, pour finir mes études en Perseigne. Peter m'en a voulu pour ça, mais il a compris que je le faisais pour leur bien. Relatai-je, en fermant les yeux un instant. »


Mes larmes allaient tomber. Toute la tristesse de ce moment, me rendait nostalgique et le sentiment de vengeance que j'éprouvais pour cette organisation noire, revenait à la surface. J'inspirais et expirais afin de calmer les sanglots qui pouvaient éclater à tout moment.

Les Gardiens Et Les Loups Tome 1 : L'Appel Du LoupWhere stories live. Discover now