Chapitre 1.

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Un vent violent balayait les pétales des fleurs d'amandiers et de cerisers qui étaient couchées au sol.
En ce mois de juin plutôt chaud pour la saison, les rafales pareilles à celle-ci se faisaient de plus en plus habituelles, étonnamment.
Des enfants jouaient gaiement, en ce samedi après-midi, courant sur les trottoirs de la capitale de la préfecture de Kanagawa, Yokohama.
Leurs cris de joie et leurs rires emplissaient le petit quartier, faisant sourire les passants les plus aimables, tandis que les autres grimaçaient, probablement agacés.
Deux enfants d'une dizaine d'années couraient en direction du parc, suivit par un jeune homme visiblement ennuyé.
Il leur criait de temps en temps de ralentir et de l'attendre, les rattrapants lorsqu'ils s'approchaient trop de la route ou qu'ils atteignaient un passage piéton.
Une vielle dame qui passait par là lui lança un petit sourire réconfortant, ce qui lui remonta à peine le moral.

À l'autre bout de la ville, assise au comptoir d'une boulangerie, une jeune fille lisait et relisait, encore et encore, une phrase d'un livre, ne la comprenant absolument pas.
Elle songea qu'elle détestait son professeur de littérature, qui réussissait à lui faire détester une de ses passions.
Elle leva les yeux pour découvrir un jeune homme à la chevelure blonde qui la fixait le sourire aux lèvres.
"Que puis-je faire pour vous? déclara-t-elle, quelque peu irritée.
Le sourire du jeune homme s'agrandit et il répondit:
-Un croissant bien cuit s'il vous plaît.
Elle délaissa son livre et enfourna un croissant dans un périt sa cher avant de lui poser l'habituelle question, qui pour elle ne servait à rien:
-Ce sera tout?
-Oui, merci.
-86 yens s'il vous plaît (environ soixante-dix centimes).
Il tendit la monnaie à la jeune qui la prit en lui lançant un dernier faux sourire.
-Tu viens de Kaijo, n'est-ce pas?
Son attention fut tout de suite reportée sur le jeune homme aux cheveux blonds, alors que quelques secondes plus tôt, elle espérait qu'il s'en aille rapidement.
Le fait qu'il la tutoie l'avait non seulement prise de court mais rendue méfiante.
-Oui, pourquoi?
-Je le savais! Je suis Kise Ryota, du club de basket.
-Enchantée, je m'appelle Moroimomo Akari.
Une force étrange l'avait poussée à donné sa véritable identité et non pas une totalement inventée.
-Ton nom est incroyablement long, Moroimomo-Senpai.
-Et le tien vraiment court, Kise-kun. Au fait, comment sais-tu que je suis en terminale?
-Je n'ai pas dit que tu étais en terminale, mais bon, je le savais... Enfin, je le sais parce que tu es dans la même classe que mon Senpai!
-Qui est-ce?
-Le capitaine de l'équipe de basket, Kasamatsu-Senpai!
-Oh, lui.
-Tu as l'air bien motivée, ironisa Kise.
-Je ne le connais pas vraiment, tu sais.
-Je dois y aller, Moroimomo-Senpai, viens nous voir à l'entraînement ou pendant le camps de vacances d'été!
-Pendant votre camps de vacances, et puis quoi encore? rit-elle à sa remarque.
Il lui fit un clin d'oeil et sortit du la boulangerie, tandis qu'elle se repolongeait dans sa lecture.
Elle se dit qu'elle aurait pu lui demander pour la phrase qu'elle ne comprenait pas, sans vraiment savoir si il lui aurait été d'une grande aide.

La nuit venait de tomber sur Yokohama et le jeune homme qui s'occupait des deux enfants devait les faire rentrer, chose bien plus difficile qu'il n'y paraît.
La petite fille était en train de faire de la balançoire tandis que le petit garçon tournais sur le tourniquet, riant aux éclats.
-On y va les petits!
-Dis, dis Onii-chan, on peut rester encore un peu? Longtemps?
Dès qu'il entendit sa soeur prononcer ces mots, il comprit que c'était loin d'être gagné.
-Non, Papa et Maman nous attendent pour dîner avec les autres, et puis, il faut que Chiaki rentre chez lui.
-Ma Maman à dit que...
-Tu rentrais dès que je le disais, or, je le dis. Luka, toi aussi tu m'écoute, on rentre.
-Mais je ne veux pas Nii-chan!!!!
Il soupira longuement et encore plus lorsqu'il entendit la suite:
-Luka a raison Yukio-kun! Tu es méchant.
Il attrapa le petit garçon et le jeta sur son dos avant d'attraper sa soeur et de faire de même, de l'autre côté.
Le seul problème était que sa soeur le connaissait par cœur et savait donc parfaitement ses points faibles.
Comme le fait qu'il soit chatouilleux.
-Luka, arrête, commença-t-il quand il sentit les doigts fin de sa soeur le chatouillant.
Malgré son ton ferme et sans appel, il commença à se tordre légèrement, sous le supplice qui lui infligeait sa cadette.
Défiant son autorité, la fillette continua et il finit par laisser filer les deux enfants hurlant de rire.
Dès lors qu'ils furent partis, il se calma et refit le chemin en sens inverse, complètement désespéré.
Quand il arriva devant la parc, ses yeux s'agrandirent de stupeur.
-Mais qu'est-ce que vous faîtes là?!
-Papa et Maman nous ont dit oui pour sortit si tu nous surveillait, expliqua un de ses deux petits frères qui venait d'arriver, apparemment.
-Et vos amis Okuni?
Le ton accusateur de son grand frère fit frissonner le pauvre petit qui lui répondit en bégayant.
-Leurs Papas et Mamans on dit oui, si tu les surveillaient.
-Il est quelle heure?
-Dix-huit heures trente six! cria l'un des amis des enfants, à l'autre bout du parc.
-Écoutez-moi, on rentre tous à vingt heures!
-D'accord!!!! crièrent-ils en retour.
Durant tout le temps où Kasamatsu du attendre, il se répéta que le suicide n'était pas une solution.

Sous trois couvertures duvetteuses, Akari Moroimomo lisait une énième fois cette phrase qu'elle ne comprenait absolument pas.
Elle prit un coussin, hurlant dedans afin de calmer ses nerfs.
Ses chaussons volèrent à travers son salon, après un coup de pied dans l'air.
Pour couronner le tout, une légère musique répétitive et affreuse venait de s'incruster en elle, lui faisant péter les plombs.
-Maudit sois-tu! Maudit sois-tu!
Elle recommença la phrase encore et encore, tel un mantra.
Elle attacha ses longs cheveux étrangement gris en une queue de cheval et soupira en voyant l'heure tardive.
La journée de lundi semblait à la fois loin et bien trop proche, cependant, elle promettait d'être exeptionelle, vu le contrôle qu'elle aurait sur ce livre à la phrase incompréhensible.

High TripWhere stories live. Discover now