Chapitre 15.

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Ils se réveillèrent tous deux en harmonie avec le réveil mais aussi Satoru qui leur faisait remarquer la position dans laquelle ils étaient.
En effet, la jeune femme avait sa tête posée sur le torse de son ami alors que celui-ci avait l'un de ses bras autour de sa taille.
La remarque innocente, mais bien pensée, du petit garçon acheva de les mettre dans un profond embarras.
-Eiichi! On va être tontons!
Moroimomo se leva d'un bond en entendant cela tandis que que Kasamatsu virait au rouge écarlate.
Elle partit en courant derrière le petit garçon dans l'espoir de l'arrêter, mais, il était trop tard et, déjà, tous les enfants étaient au courant d'une chose qui ne s'était absolument jamais passée.
-C'est vrai? lui demanda Luka avec un grand sourire.
-Bien sûr que non, répondit lassement Kasamatsu en se frottant les yeux.
-Mais pourquoi vous vous faisiez un câlin alors? fit tristement Satoru.
Un éclair de génie traversa le regard de la jeune femme qui venait enfin de trouver un moyen de désamorcer le malentendu.
-Dis-moi, Eiichi, tu te souviens quand j'ai frappé Yukio en dormant? J'avais rêvé que je frappais Kobori mais j'ai fais le mouvement sans le savoir, et bien là c'est la même chose, on s'est fait un câlin sans en avoir conscience.
Le petit garçon hocha la tête et tous les enfants se calmèrent à l'exception de Satoru qui regardait son frère d'un air accusateur:
-Alors pourquoi tu dormais sans tee-shirt?
-Parce que j'avais chaud, soupira-t-il.
-On est en hiver! s'exclama Luka en soupirant.
-Mais Akari me donne chaud, en plus des couvertures ça fait beaucoup.
-Et pourquoi tu dors pas sans tee-shirt toi, alors? continua Satoru en se tournant vers la comptable du club.
-Parce que moi je n'ai ni chaud ni froid, je suis pile à la bonne température.
Et enfin, les enfants comprirent et ne dirent plus rien, partant joyeusement dans la salle à manger, affamés.
Moroimomo soupira de soulagement et partit à leur suite pour leur préparer à manger avant d'aller s'occuper de préparer Kimi pour quand la nourrice viendrait la chercher, pour la dernière fois d'ailleurs.
Elle joua un peu avec la petite, après l'avoir habillée et avoir fait de même quand la sonnerie retentit, signifiant que la nourrice était arrivée.
Elle prit la petite dans ses bras, sous le regard attentif de Kasamatsu, et récupéra les affaires pour la journée, ouvrant la porte trois petites secondes plus tard.
Elle entama une petite discussion avec la personne qui garderait la petite pour la journée et la termina avec un grand sourire.
Lorsqu'elle se retourna, Kasamatsu lui faisait face en riant, ce qui la fit rouler des yeux.
-Oui? Qu'est-ce que j'ai fais de si drôle?
Il se calma doucement et lui sourit simplement avant de répondre naturellement:
-On dirait que tu as fais cela toute ta vie, comme si tu avais toujours gardé ma famille avec moi.
-Si je te dérange je peux toujours repartir, rit-elle en lui faisant un clin d'oeil.
-Surtout pas, même si il ne reste plus qu'un jour, je ne survivrai jamais tout seul! s'exclama-t-il aussitôt.
-Je ne comptais pas partir, je ne me suis jamais autant amusée! déclara-t-elle en allant rejoindre les enfants.
Il la regarda faire avec un petit sourire, heureux de voir qu'elle s'amusait à ses côtés, comme si il avait accomplit sa mission.

Une heure plus tard, tous les enfants étaient à l'école et ils ne leur restaient plus qu'à aller en cour eux aussi.
Ils marchaient tous deux dans les rues enneigées, soufflant pour se réchauffer car il faisait de plus en plus froid.
-Alors, où comptes-tu aller, à l'Université? questionna gentiment Moroimomo en remontant son écharpe sur le nez après qu'un flocon soit tombé dessus.
-Je vise la même que Moriyama de ce que je sais, ce n'est pas trop loin d'ici, j'espère vraiment pouvoir y entrer. Et toi?
Elle s'arrêta un moment en levant la tête vers les nuages gris qui chachaient le ciel, en pleine réflexion.
-Je ne sais pas. Peut-être que j'irai dans la meilleure Université de la région, peut-être que j'arrêterai mes études pour travailler avec mes parents, je n'en ai aucune idée à vrai dire.
Il s'était aussi arrêté pour la regarder faire, assez inquiet pour elle.
-Je penses que tu devrais faire ce dont tu as vraiment envie, ne t'en veux pas, n'ai pas de remords, tu verras que c'est dur d'en avoir.
Elle hocha la tête avec un petit sourire caché par son écharpe et reprit sa marche, songeuse.

Le soir, à l'entraînement de basket, Kasamatsu annonça officiellement qu'il se retirait du club, tout comme Kobori et Moriyama, pour pouvoir réussir ses examens d'entrée à coup sûr.
Il laissa sa place à Hayakawa, lui faisant pleinement confiance pour la suite.
Ainsi s'achevait ces douces années de basket au lycée.
Sur le chemin du retour, ni Moroimomo, ni Kasamatsu n'osaient prendre la parole.
La jeune fille avait proposé de continuer à jouer les comptables le temps que l'entraîneur trouve quelqu'un pour la remplacer, puisque cela ne lui prenait que très peu de temps dans le mois et que cela permettait d'aider malgré cela.
La jeune fille à la chevelure grise leva son regard vers son ami, inquiète, avant d'enfin se décider à s'exprimer:
-Si il y a quelque chose qui te tracasse et que tu as besoin d'en parler, je suis là Yukio.
Elle appuya ses propres paroles d'un hochemrnt de tête alors qu'il poussait un petit soupir, triste.
-Je n'attends pas à ce que l'on me sauve.
-Mais tu en as besoin, conclut-elle avec un sourire réconfortant.
Il ne prit pas la peine de la contredire, ne sachant pas la réponse à cette affirmation.
-Si tu as besoin de crier ta frustration, si tu as besoin de pleurer ta défaite, si tu as besoin de te reposer sur quelqu'un pour te sentir mieux, tu peux le faire, ne l'oublie pas. Personne ne t'en empêchera, jamais.
Elle accéléra le pas en voyant la maison devant eux et rit en voyant les enfants qui leur faisaient signe par la fenêtre.
Elle rentra rapidement à l'intérieur, sachant pertinemment qu'il valait mieux laisser l'aîné de la famille réfléchir en paix et fut accueillit par une flopée d'enfants.
-Akari!! s'écria Luka.
-C'est la dernière soirée que tu passes avec nous parce que Papa, Maman, Tatie et Tonton vont rentrer alors tu dois t'amuser avec nous, ajouta Satoru avec un grand sourire.
Et elle les laissa faire, hochant joyeusement la tête.

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