Le Coloc [Publié avec Eden Editions]

Chapitre 2

Ruby

Il fallait avouer que l'extérieur du bâtiment ne reflétait absolument pas l'intérieur. Alors que l'extérieur était simplement blanc avec quelques ornements peints d'un léger doré, l'intérieur était bien plus riche en couleurs et garni en décorations.

Après avoir vagabondé pendant une heure, je finis par me trouver face à une énorme porte au-dessus de laquelle était gravé BIBLIOTHÈQUE. Je décidai donc d'entrer afin de voir l'intérieur lorsque quelqu'un en sortit. Étant donné que la porte devait être tirée de l'extérieur et poussée de l'intérieur, je fus celle qui me prit la porte en plein visage, me faisant ainsi basculer en arrière. Me retrouvant la seconde d'après parterre, je ne regardai pas immédiatement la personne qui se tenait devant moi étant trop occupée à me masser le front. Voyant que la personne ne réagissait pas, je décidai de lever les yeux.

C'était un garçon, un peu plus vieux que moi à en juger par son visage. Il avait des traits tirés probablement dus à la fatigue ainsi que des cernes sous les yeux. Il avait une structure crânienne assez flatteuse, mais n'inspirait cependant absolument pas confiance : une simple intuition. Je n'étais pas de la sorte à porter des jugements hâtifs sur les personnes au premier regard, mais je me fiais tout de même à mon instinct, qui à ce moment-là me conseillait de ne pas trop l'approcher, voire de m'en éloigner.

Je m'attendais à ce qu'il me demande si j'allais bien ou si je voulais de l'aide, mais il n'en fit rien. Il m'observa durant beaucoup trop de secondes, me forçant ainsi à rompre ce tableau vivant en me relevant rapidement. Il continua alors de m'observer avec un regard assez déroutant, qui me mit rapidement mal à l'aise. Sur ce, je tournai les talons et entrai dans la bibliothèque.

Je marchai rapidement en m'assurant qu'il n'était pas rentré pour me suivre ; je l'en pensais sincèrement capable. Une fois plus sereine, je regardai autour de moi et pus admirer la beauté de la bibliothèque, parfumée à l'ambre gris. Toutes ces étagères en bois sur lesquelles reposaient des années de pensées et d'écriture constituaient un vrai musée. En continuant à observer les alentours, je vis une multitude de tables autour desquelles des dizaines d'élèves lisaient. Cette vue était si paisible à observer que j'aurais pu rester planter là durant des années sans jamais m'en lasser. Je repris la marche dans cette magnifique bibliothèque que je finis presque par m'y perdre. En voyant le rayon des romances, je m'arrêtai d'avancer et reconnus immédiatement des dizaines de romans. L'envie de familier me fit alors les feuilleter.

J'allais feuilleter un énième roman quand mon regard s'arrêta sur ma montre : 21h20. Je me rendis compte, surprise, que je venais de passer quatre heures à feuilleter des romances et des thrillers. Après avoir jeté un dernier coup d'œil aux romans qui reposaient sur l'étagère, je sortis de la bibliothèque tout en réfléchissant à l'endroit où je pourrais dîner. N'ayant pas le plan du campus, je me mis à la recherche de la cantine. Ne la trouvant point au bout d'une demi-heure, je décidai de rentrer dans la chambre dans l'espoir qu'il y aurait de la quelconque nourriture dans mon sac.

Je retrouvais, non pas sans quelques difficultés, le chemin vers ma chambre quand je croisai le garçon de tout à l'heure. Ne l'ayant pas vu avant, je sursautai légèrement en croisant son regard. Il laissa apparaître un sourire malicieux et s'arrêta d'avancer. Je pensais initialement qu'il allait m'adresser la parole, mais il se retourna comme s'il attendait quelqu'un et une fille portant un débardeur peu couvreur et une mini-jupe on ne peut plus serrée cria de l'attendre. Je voulais continuer de marcher vers ma chambre, mais j'étais presque sûre qu'il me bloquait le passage volontairement. Une fois que la fille était arrivée à notre niveau, il la tira violemment par le bras et enfonça sa langue dans la bouche de cette dernière.

Charmant.

J'allais m'éloigner du duo, mais une chose m'en empêcha et me laissa bouche bée. Il mit sa main sur le fessier de la demoiselle devant moi et tandis que sa langue tripotait la gencive de la fille, il me lança un regard qui me fit froid dans le dos. Un regard peu rassurant. Je déglutis péniblement et les bousculai légèrement, décidée à rentrer. Je retrouvai le couloir de ma chambre tout en marchant rapidement et ouvris la porte quand une personne de l'intérieur la tira, heureusement pour moi d'ailleurs.