Le Coloc [Publié avec Eden Editions]

Chapitre 5

Ruby

Je venais à peine d'entrer en gare que ma cousine m'appela.

« T'es où ? cria-t-elle au combiné.

— Je viens d'entrer en gare, je vais sortir du métro dans deux secondes et toi ?

— Je suis à l'entrée principale de la gare. »

Ravie d'entendre qu'elle était à l'heure, je me précipitai pour sortir du métro.

« Je t'y rejoins dans quelques minutes, à toute ! m'exclamai-je rapidement en me mettant à courir en direction de l'entrée. »

Je m'arrêtai immédiatement en voyant la longue et fine silhouette de ma cousine. Elle avait coupé ses beaux cheveux noirs jusqu'aux épaules et était légèrement maquillée. Je vis qu'elle avait gardé la robe de soirée qu'elle avait portée la veille et pour tout dire, ça lui allait comme un gant ; elle lui arrivait jusqu'aux genoux et le haut dévoilait sa silhouette ainsi que ses courbes parfaites. Cela faisait six semaines que je ne l'avais pas vue, mais elle m'avait tout de même tellement manquée. Étant donné que nous avions grandi comme sœurs, on ne pouvait s'empêcher de ressentir de la peine dès que nous étions éloignées par neuf heures de route. Lorsqu'elle me vit, elle lâcha un cri de surprise malgré le monde autour d'elle et se rua en ma direction. On s'entrelaça si fort qu'on faillit tomber à la bascule. Son parfum à la rose m'avait tellement manquée et il fallait dire qu'il me donnait l'impression d'être à la maison.

Après une dizaine de secondes, on finit par se séparer et je vis qu'elle pleurait.

« Eh, ma chérie, je suis là mon cœur, lui dis-je tendrement en prenant ses mains dans les miennes.

— Tu m'as tellement manquée cette année, ça a été vraiment dur, me dit-elle avant de se mettre à sangloter.

— Oh ma chérie, la pris-je à nouveau dans mes bras. Avant, quand on se faisait un câlin de retrouvailles, on savait toutes les deux qu'on devait se quitter quelques jours plus tard, mais là, je suis ici, et je vais rester ici pendant des années, sinon pour toujours. »

Elle s'écarta et sécha ses larmes avant de me dire que j'avais raison en hochant précipitamment la tête. On pleurait à chaque fois qu'on devait se dire au revoir et en grandissant, c'était devenu de plus en plus dur, car notre complicité ne faisait que grandir avec nous. Mais à ce moment-là, on pouvait se voir quand on le souhaitait, on était séparé que d'une dizaine de kilomètres, et non de neuf cents comme avant.

« Ça te dit d'aller dans mon campus histoire que tu te rafraîchisses et te changes si possible pour ensuite sortir ?

— Oui, avec grande joie, me sourit-elle malgré ses yeux rougis et brillants. »

Nous entrions dans le bâtiment universitaire une heure plus tard. Alors que l'on se précipitait en direction des escaliers, une voix m'interpela.

« Hey la coloc ! »

Je me retournai alors et vis Nathan se diriger vers nous. Je lui souris en réponse tout en voyant Jace et l'autre garçon qui était avec eux hier dans l'arrière-plan. En regardant rapidement aux alentours, je vis que personne d'autre n'était là.

« Tu vas bien ? me demanda Nathan une fois arrivé à notre niveau.

— Bien merci et toi ? »

Il fallait dire que j'étais surprise par son comportement et sa gentillesse. Il me connaissait à peine, mais laissait paraître comme si nous étions de grands amis. Et pour tout dire, cela me faisait du bien, il me mettait à l'aise.