Le Coloc [Publié avec Eden Editions]

Chapitre 8

Ruby

Je sentais la ceinture me laisser des marques sur la peau, mais je ne pouvais rien faire ; les mains attachées, j'étais impuissante. J'hurlais de peur et de haine envers la personne qui me faisait subir cela, dont le visage que je ne vis pas. Alors que je vis qu'il allait me donner un coup qui allait très probablement m'assommer, j'hurlai de toutes mes forces.

Je me réveillai en sursaut. Regardant autour de moi, je ne vis que le fait que la chambre était plongée dans une lumière aveuglante. Par un rapide coup d'œil, je vis mon colocataire assis sur son lit en train d'écrire sur un carnet. J'expirai longuement en comprenant que j'étais en sécurité maintenant. Cependant, dans la joie de me sentir en sécurité, j'oubliai d'arrêter de fixer Jace et il avait dû sentir mon regard étant donné qu'il s'était arrêté d'écrire pour regarder en ma direction. Je détournai alors rapidement les yeux et me retournai afin de faire face au mur.

Le petit mal de crâne que j'avais ressenti en me retournant dans mon lit me rappelait la raison pour laquelle je m'étais couchée aussi tard et vérifiai instantanément que ma cousine m'avait bien laissé un message.

Arrivée KO Jtm

Je ne pus m'empêcher de sourire à la vue de son niveau de flemme ou de fatigue pour ne même pas mettre des points finaux.

Reçue, par contre y'a tes affaires de shopping dans ma chambre donc si tu veux je viens te les rendre cet aprèm, tiens-moi au jus.

Une fois envoyée, je me remis dos à Jace et essayai de me rendormir, ce qui finit par être un échec total. Décidant de me lever une demi-heure plus tard, je pris mes affaires de toilette et quittai la pièce sans un mot.

Je sortis de la salle de bain une dizaine de minutes plus tard, décidée à m'habiller pour aller prendre un petit-déjeuner en extérieur. Quelques minutes plus tard, j'étais en train de quitter le bâtiment universitaire en direction des boulevards parisiens remplis de monde comme tous les dimanches dans la capitale. Après avoir marché pendant une petite demi-heure, je trouvai un petit café à l'intersection de deux ruelles. L'extérieur dévoilait un intérieur en bois et assez simple, m'attirant immédiatement. J'entrai alors et ne fus absolument pas déçue de l'avoir fait. Les murs, étant revêtus de panneaux en bois, émanaient une sensation d'intimité. Cela était aussi accentué par la présence de multiples plantes un peu partout dans le café. Je n'eus même pas le temps d'analyser tous les tableaux de l'établissement qu'un serveur me proposa plusieurs tables auxquelles je pouvais m'asseoir. En apercevant une table près de la vitre, je saisis l'opportunité pour observer la ville vivante qu'était Paris tout en sirotant un bon milkshake.

Je rentrai me changer, le temps ayant changé du soleil à une forte pluie avant de déjeuner à la cafétéria et sortir me promener sous de fines gouttes de pluie.

Vers quinze heures, je reçus un message de ma cousine comme quoi elle était déjà en ville et qu'elle était près de mon bâtiment. Après lui avoir informé que j'étais sortie, je me dépêchai de rentrer. Elle était déjà devant l'entrée lorsque j'arrivai au portail. Elle me raconta alors son midi quand j'ouvrais la porte de ma chambre. En voyant que Jace était présent, elle cessa de parler et s'installa sur mon lit, face à lui, et le regarda d'une manière défiante. Je me mis alors en face d'elle afin d'éviter tout problème.

Je lui lançai un regard interrogateur, mais elle fit comme si elle n'avait rien fait avec les mêmes yeux innocents qu'elle faisait lorsqu'on était enfant et qu'elle essayait de ne pas paraître coupable d'avoir mangé des bonbons.

« Alors, ça a été tout à l'heure pour rentrer ? me demanda-t-elle alors que je rangeais les achats d'hier dans mon armoire. T'as dormi dehors d'ailleurs ? Comment t'as fait sans clé ?