Le Coloc [Publié avec Eden Editions]

Chapitre 9

Ruby

Dès que le monsieur dont je n'avais absolument pas retenu le nom finit de parler, tout le monde se leva aussi vite que possible et se précipita vers la sortie. D'habitude, j'aurais fait comme eux, mais étant bien trop fatiguée, je décidai de me lever lentement, tout comme Charlotte, et on quitta la salle après avoir laissé la meute passer devant.

« Ça te dit de déjeuner dans une petite brasserie au coin de la rue ? me proposa-t-elle.

— Bien sûr, tu connais bien les alentours ?

— Non, j'ai seulement vu l'endroit hier lorsque je marchais avec des amis et donc j'ai prévu d'aller y manger ce midi.

— Toute seule ?

— Oui, la solitude ne me dérange pas. Au contraire, j'aime bien passer du temps toute seule aussi, ça me permet de respirer et de me retrouver, si tu vois ce que je veux dire, me dit-elle en m'ouvrant la porte d'entrée.

— Je vois absolument. »

Sur ce, alors que le soleil tapait sur la capitale de l'amour, on se dirigea vers la brasserie en question.

Ce fut épuisée que je rentrai dans ma chambre aux alentours de vingt-et-une heures. Malgré le fait que Jace était là, je m'effondrai sur mon lit tel une masse géante.

« Longue journée ? me demanda-t-il.

— Trop longue avec beaucoup trop de marches. »

Après avoir passé le peu de temps que j'avais pour moi aujourd'hui à réfléchir sur les échanges que j'avais eus avec Jace, j'avais fini par me dire que je pouvais faire une croix sur sa remarque. Il m'avait peut-être traitée de « meuf à deux balles », mais sachant qu'il avait pu faire en sorte que je n'ai plus de contact avec Pierre à ce moment-là en retirant la main de ce dernier, je décidai de le pardonner. Et puis, ce n'était pas comme si on allait devenir amis ou autre, on devait seulement à peu près bien s'entendre pour co-habiter correctement pendant quelques mois, donc autant rendre ses mois agréables.

« Tu t'es promenée en ville ? continua-t-il étonnamment la conversation en posant son téléphone. »

Par respect, je me retournai sur le dos afin d'avoir un minimum de contact visuel avec mon colocataire.

« Oui, je devais initialement seulement accompagner une amie à une boutique près du Champs de Mars mais on a fini par s'y asseoir et discuter et puis on s'est promené pendant des heures. Je ne pense pas avoir autant marché de ma vie, secouai-je la tête. Mais enfin, as-tu des plans pour ce soir ?

— Non.

— D'ailleurs, je m'excuse d'avoir été froide hier. »

Il me regarda brièvement comme s'il fut surpris par mes propos, mais tourna rapidement la tête comme si de rien n'était et reprit son activité sur son portable.

Génial, il est définitivement lunatique. C'est lui qui faisait la conversation il y a à peine quelques secondes si je ne me trompe pas.

J'allais lui faire remarquer que ne pas répondre sur des choses comme celles-ci allaient compliquer la tâche entre nous lorsque je reçus un message de ma cousine.

Je voulais t'appeler, mais j'ai été hyper occupé et là je suis crevée ! Tu m'en veux si on s'appelle un autre jour ???? :(

Oh, mais non ne t'inquiète pas du tout ! Appelle-moi dès que tu peux !

Ne sachant trop quoi faire, je me douchai et m'installai confortablement dans mon lit avec mon ordinateur sur les genoux.

Je sursautai en entendant mon téléphone sonner et me dis qu'après tout, peut-être que ma cousine avait pu se libérer pour m'appeler. En regardant l'écran, je me rendis compte que c'était en fait Charlotte qui m'appelait.