Chapitre 52 : Viktoria

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Jour 33 / 10h45/ Ville souterraine

Je n'ai que le temps de voir la panique totale sur le visage d'Alek, avant que tout devienne noir.

***

-Vik... Vik..

J'ouvre un œil. La lumière est violente. Une douleur lancinante déchire ma tête. Je palpe l'arrière de mon crâne et ma main en ressort ensanglantée. J'ouvre mon deuxième œil. Alek me regarde, avec un air que je n'arrive pas à définir puisque qu'il s'agit d'un mélange d'anxiété et de soulagement.

-Ah, enfin. On a un problème.

Je me redresse sur un coude.

-Doucement, me prévient-t-il.

Je m'assoie entièrement, et le monde se met à tanguer. Je me sens mal, dans les vapes.

-Arrête de bouger je te dis.

Je m'immobilise. Et, enfin, je prends conscience de ce qui m'entoure, à savoir des barreaux. Je suis donc dans une cellule. Et puis je regarde à mes pieds. Je ferme immédiatement les yeux. Non, non, non, ce n'est pas possible. Je les ouvre à nouveau. Oh, quelle horreur. Je ne suis pas dans une cellule, je suis dans une cage, elle-même suspendue tout en haut de la ville souterraine, à 40 mètres de hauteur. La cage se baladant au dessus du vide à chaque infime mouvement, un vertige me prend. Je lève les yeux pour soustraire à ma vue la probable cause de ma mort prochaine. Des millions de minuscules insectes, les mêmes que dans la grotte de la créature du désert, volettent autour de la cage. Je me demande un instant si la cage est en suspension dans l'air, avant de me rendre compte qu'elle est retenue par un système de poulies qui ne m'inspire pas confiance.

Comble de l'abjection, nous ne sommes pas seuls dans la geôle, la tête et les épaules d'un charmant animal nous tiennent compagnie. Étonnamment, l'animal ne dégage aucun odeur de pourriture. Je ne vais pas m'en plaindre... Ses yeux, globuleux et fixes, semblent remplis d'effroi. Sa tête est surmontée de bois, comme chez les cerfs terrestres, mais les bois de cet animal sont rongés, comme si ils avaient été grignotés par quelque chose d'acide. Je regarde Alek avec dégoût. Il hoche la tête.

-On a connu mieux, comme situation, je dois le reconnaitre.

-Tu es reveillé depuis longtemps?

-Plusieurs heures. J'avoue que je suis content que tu sois réveillée, je commençais à trouver le temps long.

Je souris doucement.

-Comment on sort de là?

-Excellente question.

Je tourne ma tête un peu trop vite et la douleur revient. Je continue à perdre du sang. Il me faut un bandage. J'utilise mon couteau pour détacher un bout de la manche de ma combinaison, et l'enroule autour de ma blessure. Mais malgré cela, ma tête tourne, je me sens faible. Comme si c'était le moment.

-Mais on va devoir sortir de là plutôt rapidement, sinon c'est avec un cadavre sur l'épaule que je vais rejoindre les Alphas, et je doute que Kayne apprécie.

Je souris. Je ne sais même pas comment il va réagir en apprenant que je suis partie sans prévenir personne à la découverte d'un des endroits les plus dangereux de Noham, mais je doute être accueillie avec des fleurs à mon retour. Enfin, si je reviens. Ça n'a pas l'air particulièrement bien parti. Alek interrompt mon flot de pensées.

-On n'a qu'a essayer de balancer la cage jusqu'a ce qu'elle soit assez proche d'une des maisons pour...

-Pour... quoi ?

The Breach (Sous contrat d'édition)Where stories live. Discover now