Le forgeron du passé

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La première chose que je sentis quand je commençai à sortir du coaltar était que je me sentais moins seule, je savais qu'il me manquait encore la présence de Luna mais je ne sais pas, j'avais un vide en moins...

— Bah peut-être parce que je suis de retour !

— Alors ça avait marché !

— Tu es vraiment stupide, tu aurais pu mourir en faisant ce que tu as fait, crétine.

— Hey, il le fallait tu ne m'aurais jamais reparlé sinon et il faut trouver une solution sinon on avancera à rien.

— Je sais, depuis qu'on a fusionné, il est très difficile pour moi de repartir dans mon monde. En mettant en place ces murs, j'arrivais à me détacher de ton monde pour repartir dans le mien. Je n'ai pas eu le temps de te tenir au courant. J'étais si loin que je n'ai pas senti les actes de l'homme que nous traquons. Je suis désolée. Maintenant réveille-toi complètement parce que ton cher copain est à deux doigts de péter un plomb.

Je fis ce qu'elle me dit, et j'ouvris petit à petit les yeux, je n'avais pas senti avant mais une main se tenait dans la mienne et quelque chose de lourd était sur mon ventre. Quand j'ouvris complètement les yeux la masse brune sur mon ventre n'était autre que la tête endormie de Matthew posé sur moi. Cette image me fit raté un battement. Je levai ma main libre et lui caressai les cheveux. Il poussa un gémissement, avant d'ouvrir les yeux à la volée. Son regard se fixa sur moi et il souffla de soulagement.

— Je n'aurai jamais dû partir comme ça, je suis désolée, si Pan n'avait pas été là, je...

Il ne termina pas sa phrase, j'avais entre temps passé ma main derrière sa nuque et attiré vers moi, scellant nos lèvres et lui coupant la parole.

— C'est oublié, mais vu que je n'ai pas pu en placer une, je te ferais dire que tu es fautif aussi ! Tu es parti comme ça sans me prévenir !

— Tu sais quoi aujourd'hui on va en ville.

— Et pourquoi faire au juste ?

— Je ne sais pas acheter des trucs peut-être ?

Je ne répondis pas et me levai, je me trouvai dans la chambre de Matthew.

— Va te préparer, je prépare le repas, plutôt sucré ou salé ?

— Ohh, je ne sais pas, surprend moi. Dis-je avec un sourire enjôleur.

Je pris des affaires dans l'armoire de Matthew et me dirigeai vers sa salle de bain. Je fis couler l'eau et me laissai bercer par ce clapotis contre ma peau. Quinze minutes plus tard je me décidai enfin à quitter la salle de bain, habillée et lavée. Je me sentis tout de même bizarre, après tout avant que je ne rencontre Matthew, je me lavais dans des sources, rivières, lacs avec comme seul savon des plantes de lavandin que j'avais écrasé. Un sourire se fixa sur mon visage en repensant à cette période qu'au fond j'appréciai énormément, en pleine nature, et je sais que cette béatitude je la devais également à Luna qui était emprisonnée au fond de moi, et étant un animal, la nature faisant entièrement partie d'elle. Je me rappelle l'époque où je ne voulais absolument pas qu'elle sorte, que je me battais même contre elle pour l'enfermer au plus profond de moi. Et désormais elle était plus là et je la regrettais.

Je descendis toujours perplexe. Je m'assis contre le bar, où une assiette était tellement remplie que celle-ci s'effaçait en dessous de tous ces aliments : des fruits de toutes sortes, des morceaux de brioches trônaient dessus, du caramel. J'en avais l'eau à la bouche, Matthew s'approcha de moi et sortit une bombe de chantilly, il recouvra tout et en voyant cela s'en fut finie de moi. Les fruits étaient ce que je mangeais le plus avant, c'était le plus facile à trouver dans la nature. Matthew s'adossa au bar et me tendit une cuillère, un grand sourire collé sur son visage. Je l'empoignai en moins de temps qu'il faut le dire et j'entamais comme il se doit mon assiette. Je finis mon assiette jusqu'à la dernière bouchée.

ChasseuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant