4. Rêves

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Lentement, les ténèbres ont laissé la place à la lumière. Une image s'est formée et j'ai pu distinguer une pièce spacieuse, dans laquelle des rayons de soleil s'infiltraient. Il y avait un piano au centre et une fillette, qui me semblait familière, y jouait avec ses petites mains agiles. Je ne voyais pas son visage, seulement ses longs cheveux bruns ondulant dans son dos.

J'écoutais la douce mélodie, quand une femme est entrée dans le salon. Elle portait une robe bleue et ses cheveux étaient bouclés, de la même couleur que la petite fille. Mon coeur s'est serré en la voyant. C'était ma mère.

— Tu ne cesses de t'améliorer, ma chérie. 

Comme dans mes souvenirs, ma mère parlait d'une voix calme et posée, qui débordait de gentillesse.

— Merci, mère, a chuchoté la fillette en souriant.

Puis, l'évidence m'a sauté aux yeux. La petite fille, c'était moi. Et cette scène n'était qu'un souvenir.

Ma mère, toujours élégante, s'est assise aux côtés de ma réplique âgée de sept ou huit ans. Elle m'a regardé jouer de l'instrument avec admiration et je semblais totalement heureuse de la remplir d'une telle fierté.

En observant cette scène, j'aurais voulu crier à m'en vider les poumons. J'aurais voulu que ma mère se retourne et m'aperçoive réellement. J'aurais voulu voir encore ses yeux émeraude posés sur moi, avec son regard si doux. Mais je savais que c'était impossible. Je n'étais pas vraiment là. Et, comme à mon habitude, je détestais me sentir impuissante.

Soudain, la pièce est retombée dans le noir, pour laisser la place à un autre souvenir. Celui-ci se déroulait sur le bord de la mer. Malheureusement, je ne pouvais sentir l'odeur de la brise fraîche que j'adorais tant.

Ma mère était encore présente, mais elle était maintenant accompagnée d'un grand homme. D'un geste amoureux, le bras gauche de celui-ci était entrelacé sous celui de droite de la femme. Sans aucun doute, l'homme était mon père. Il avait le même regard espiègle que moi et les mêmes yeux pâles, qui pouvaient être gris sous un certain angle ou bleus sous un autre.
Le couple marchait sur un quai en direction d'un majestueux navire.

Une petite silhouette a soudain accouru derrière eux.

— Mère ! Père !

C'était encore moi, mais, cette fois, d'un âge un peu plus élevé.

Mes parents se sont retournés et sont restés bouche-bée quand, en pleurs, j'ai sauté dans leur bras.

— Pourquoi devez-vous partir ? ai-je beuglé.

— Abby..., a chuchoté mon père dans sa barbe poivre-et-sel. C'est un voyage d'affaires de seulement deux semaines.

— Ne t'inquiète pas, ma chérie, a ajouté ma mère d'une voix apaisante. Tout va bien aller. Tante Agathe va prendre soin de toi durant ces quelques jours.

J'ai essuyé mes larmes et a hoché lentement la tête. Puis, j'ai dit en souriant :

— N'oubliez pas de chercher une île aux trésors pour moi.

— Tu n'arrêteras jamais d'être en quête d'aventures, à ce que je vois, a rigolé mon père.

Nous avons ri de bons cœurs et, après une longue et dernière étreinte, je me suis séparée de mes parents. Ceux-ci sont montés dans le bateau qui les attendait.

La scène s'est dissipée à nouveau. Maintenant, il faisait nuit et il pleuvait abondamment. Des éclairs frappaient dans une mer déchaînée. Les vagues étaient immenses. Avec effroi, j'ai aperçu un navire qui bravait la tempête et je l'ai reconnu immédiatement. C'était celui dans lequel était montés mes parents.

J'avais fait assez souvent ce cauchemar pour savoir exactement ce qui allait se produire ensuite.
Une vague terrifiante. Des cris déchirant la nuit. Un bateau englouti dans la mer.

Mais je n'ai pas eu à revoir de nouveau ces images atroces, car quelque chose m'a ramenée au monde réel, arrêtant brusquement mes rêves.

J'ai ouvert les yeux lentement et la première chose que j'ai vue a été un animal poilu à quelques centimètres de mon visage. J'ai poussé un cri, puis l'animal a sursauté et s'est reculé. Abasourdie, je me suis rendue compte que c'était nul autre qu'un singe, aux énormes yeux exorbités.

— Mais qu'est-ce que...?

Je n'ai pas achevé ma question, car, à cet instant, j'ai remarqué que j'étais assise contre un poteau, les mains attachées autour de celui-ci, et que je ne pouvais bouger.
Mais où étais-je ?
J'ai regardé les alentours. Je me tenais sans aucun doute sur un navire ; je pouvais voir l'eau qui s'étendait à perte de vue et sentir les légères secousses que créaient les vagues. En levant les yeux, j'ai aperçu le drapeau accroché au mât principal, qui était le même que celui du bateau qui nous avait attaqué, Jaden et moi, et qui avait fait sombrer le Golden Blood.

Ce qui voulait dire qu'une seule chose : j'étais tenue prisonnière par l'ennemi.




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Chapitre 4!!!!💁💗
Il est court donc pour me faire pardonner je vais publier le prochain chapitre plus vite!
N'oubliez pas de voter et commenter votre avis 😇

Bisouuuu xxxx

- cristal_sky

La Voleuse des MersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant