11. L'arbre magique

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Mes pieds ont écrasé le sable chaud tandis que je ressentais cette drôle de sensation, celle de reprendre contact avec la terre après tout ce temps.

Autour de moi se dressait une petite île tropicale, bordée par une plage paradisiaque. Une odeur salée s'y échappait et j'ai pris une grande respiration.

J'ai regardé les garçons, qui semblaient apprécier cet endroit autant que moi. Jasper a dit :

— Quand je vais devenir riche, je vais me faire construire une immense maison sur cette île et je vais y vivre paisiblement toute ma vie.

— Plutôt si tu devenais riche, a ricané Isaac.

Jasper l'a foudroyé d'un regard noir.

— Écoutez tous ! a lancé Theodore au groupe. Nous allons se séparer en équipes de deux ou trois pour rechercher l'arbre. La seule chose qu'on sait, c'est que les fruits sont jaunes. Si vous pensez l'avoir trouvé, pas question d'y toucher avant que je sois là. Allons, commençons !

Je m'apprêtais à partir de mon côté, lorsque le Capitaine m'a rattrapé.

— Toi, tu cherches avec moi. Pas question de te laisser filer sans personne pour te surveiller !

— Après tout ce temps, tu ne me fais toujours pas confiance ? Ça... ça me brise le cœur, tu sais, ai-je beuglé en prenant l'air d'un chien abattu.

Comprenant que tout cela était ironique, il a répondu :

— Tais-toi. Et je te signale que la dernière fois où je t'aie fait confiance, tu as tenté de nous bluffer pour la direction à prendre.

J'ai soupiré. Il s'est dirigé à grands pas vers l'orée de la jungle et je l'ai rattrapé en disant :

— Hey, Theo, je me disais que...

Je me suis interrompue et il m'a lancé un drôle de regard.

— Heu, je peux t'appeler Theo ? ai-je demandé, un peu mal à l'aise.

— Je viens à peine de te dévoiler mon nom et déjà tu passes à un surnom ? Je préférerais Capitaine, comme auparavant.

— Bien, Theo, ai-je repris en ignorant sa remarque, ce qui lui a laissé échapper un soupir. Je me demandais si tu savais où chercher parce que ça risque d'être long tout ça.

— D'abord il faut aller dans la jungle.

— Non, c'est vrai ? Moi, je croyais que les arbres poussaient sur les plages.

Il m'a ignoré et s'est engouffré dans l'épaisse végétation. Je l'ai suivi et il a dit :

— Bon, maintenant il faut trouver un arbre.

Nous nous sommes arrêtés et avons regardés autour de nous. Puis, nous avons échangés un regard de découragement, tandis que je m'exclamais :

— Mais il n'y a que des arbres ici !

Il a continué à avancer.

— On risque seulement de se perdre ! ai-je ajouté.

— Vas-tu arrêter de pleurnicher un jour ? s'est exaspéré Theodore.

La Voleuse des MersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant