FOREVER 2 : Reviens-moi

Chapitre 5 - Melinda

Melinda

— Bonne nuit, Kevin, lui lancé-je en me retournant précipitamment.

J'ouvre la porte et la referme rapidement en m'adossant à elle. Je peine à retrouver mon souffle, et j'ai le cœur qui va me sortir de la poitrine tant il m'a troublé. J'entends sa voiture démarrer et s'éloigner sur l'allée.

— Je suis dans la merde..., chuchoté-je en passant nerveusement la main sur mon visage.

La lumière du bureau de mon père est encore allumée. Je traverse le hall dans la plus grande discrétion, afin de ne pas attirer son attention et ainsi éviter un long interrogatoire de sa part. C'est bien le genre de conversation que je ne veux pas avoir avec lui. Je remonte dans ma chambre et vais jusqu'à la terrasse attenante, donnant sur l'Océan. Je m'assois sur le fauteuil, les genoux relevés contre ma poitrine, en contemplant l'horizon. Forever se trouve là-bas de l'autre côté de l'océan... Mais toi Aïden où es-tu ? Penses-tu à moi ?

Une fois seule, la vie reprend son cours et la terrible réalité refait surface. Je suis malheureuse, brisée et en colère, mais je l'aime...

— Pourquoi, Aïden ? soufflé-je les yeux emplis de larmes.

Si tu savais combien mon cœur te réclame, combien il pleure loin du tien. Malheureusement le chemin que tu as décidé d'emprunter ne pourra pas nous sauver... Au contraire, il détruira tout sur son passage... Au nom d'une guerre sans fin contre ma famille ? Pourquoi penses-tu que mon père y est pour quelque chose dans la mort de tes parents ?

Mon Dieu, mon cœur me fait si mal... Une force que je ne m'explique pas me pousse à creuser, à percer à jour tous ces secrets. Mon père m'a toujours menti. Aïden, lui, m'a caché son passé et ce mariage qui le lie à cette femme mystérieuse. J'ai l'impression que ma vie n'est que mensonge depuis mon accident de voiture...

Je lève les yeux vers les étoiles qui scintillent dans le ciel. Il y a encore quelques jours là-bas de l'autre côté de l'Océan, je pouvais les admirer au creux des bras de l'homme que j'aime. Mais j'ai appris bien à mes dépends, que parfois ce sentiment ne suffit pas.