Chapitre n°8 - En fait, rien ne nous choque. Quoique tout nous blesse

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Dimanche 7 Mai 2017, Cancún.

Le bruit qui m'entoure me réveille. Ma mère tourne la tête vers moi et me sourit tendrement. Elle vient déposer un baiser sur le haut de mon crâne et continue de préparer je ne sais quoi. Ma bouche est encore pâteuse de la veille et je n'ai toujours rien avalé. J'ose lui demander si je peux avoir quelque chose à manger mais elle me regarde avec des larmes aux yeux puis se presse vers moi.

« Tout ce que tu voudras ma puce. Je suis contente que tu reparles enfin, je pensais ne plus jamais entendre le son de ta magnifique voix. »

Je comprends maintenant pourquoi elle est si émue. Je lui souris et elle retourne à ses occupations. Mais ma bonne humeur retombe lorsqu'une douleur s'empare de moi. Il faut croire que je peux de nouveau sentir mon corps et les souffrances qui vont avec. Je lâche un petit cri de douleur et ma mère me regarde paniquée. Elle accourt chercher un médecin qui rapplique aussitôt. Il commence à m'ausculter. Ma respiration se fait haletante et la douleur empire. Ma maternelle tient fermement ma main pendant que l'homme en blouse blanche injecte quelque chose dans mon bras grâce à une seringue. La douleur redescend et je peux enfin respirer normalement. Je remercie le médecin et il sort en chuchotant quelque chose à ma mère. Lorsqu'elle revient vers moi, elle me dit de prendre mes antibiotiques et mes antidouleurs. J'exécute donc son ordre. Moi qui pensais pouvoir sortir aujourd'hui, je crois bien que je vais pouvoir attendre.

Ma génitrice vient ensuite s'installer à mes côtés et soupire.

« Tu ne veux toujours pas me dire qui t'a fait ça ? me demande t-elle tristement.

- À quoi cela servirait ?

- Je pourrais le retrouver, l'amener devant la cours de justice et le faire emprisonner pour avoir touché une mineure. Pour avoir osé toucher mon bébé !

- Maman .. souffle-je.

Elle soupire de nouveau puis se lève avant de rejoindre le couloir. Je dois vraiment lui faire pitié, peut-être même honte. J'ai honte.
Je reste seule dans la petite chambre blanche mais ma mère revient quelques secondes plus tard, le visage pâle. Son regard fixe un point invisible, comme si elle venait de voir un fantôme.

- Maman ? Ça ne va pas ?! lui demande-je en la voyant complètement ailleurs.

- Je.. Il.. Comment.. répond t-elle me laissant dans l'incompréhension totale.

Je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit d'autre qu'un homme que je ne connais que trop bien entre dans la pièce. Je reste complètement abasourdie face à son arrivée. Comment peut il être ici ? C'est physiquement impossible.

- Alyson... J'ai eu tellement peur pour toi... dit-il doucement.

Je suis incapable de répondre. C'est impossible qu'il soit réellement devant moi.
Ma mère le fixe, toujours debout, elle ne bouge pas. Je tente de me lever ayant trop peur de ce qu'il pourrait se passer par la suite mais j'en suis incapable.

- Je... Je m'excuse. Tu dois sûrement penser rêver mais... il fait une courte pause, je te promets, je vais tout t'expliquer ma puce... reprend t-il en s'avançant vers moi doucement, les mains devant lui.

- Tu... tu ne peux pas... bégaye-je.

- Aly... dit-il en se rapprochant un peu plus de moi.

❝𝐀bîmée❞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant