Chapitre 6

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« Quand l'Ombre sort de son ombre. »

Le capitaine était allé chercher la princesse plus tôt que prévu pour aller courir dans les jardins du château. Les fleurs défilaient par milliers sous leurs yeux : des iris, des roses, des pervenches, des jacinthes...Cette année, l'hiver était doux et il y avait eu que très peu de neige, au grand malheur des enfants du royaume.

— Voyez-vous mon capitaine, demain il y aura probablement beaucoup moins de dindes qui se cacheront derrière leurs éventails pour glousser !

— Je l'espère, mais ne vous emballez pas trop vite. Elles seraient capables de vous tirer les cheveux au passage. Dit Raphaël amusé.

— Et pourquoi croyez-vous qu'elles le feraient ?

— Les courtisanes sont jalouses de vous, votre altesse.

— On se demande bien pourquoi ? Ironisa-t-elle.

— Parce que vous êtes la plus belle de toutes !

— Je pense surtout mon capitaine que c'est parce qu'elles croient que je suis votre nouvelle amie, si vous voyez ce que je veux dire.

— Qui pourrait avoir une idée pareille, sans vouloir vous offenser princesse.

— Les courtisanes là-bas, dit-elle en les montrant du doigt tandis qu'ils continuèrent de courir dans les jardins.

Après avoir terminé leur tour des jardins, les deux jeunes gens décidèrent de rentrer.

— Rentrons, petit déjeuner à la cour princesse, vous devez vous excuser...

— D'abord, je vais prendre un bain et puis je ne m'excuserais pas !

— Je viendrai vous chercher dans une heure.

— À toute à l'heure Raphaël, dit-elle en souriant.

La princesse retourna dans l'aile où se trouvent ses appartements. Elle prit un bain que Mickaella lui avait préparé et enfila ensuite une robe bleu azur avec de jolis motifs en dentelles. Puis la servante lui apporta des escarpins que Rubis mit aussitôt.

— Comment me trouves-tu Mickaella ? Demanda Rubis.

— Magnifique comme toujours votre altesse, répondit la servante.

— Je t'ai déjà dit de ne pas exagérer.

— Je ne dis que la vérité princesse. Mais le capitaine de la garde ne va pas attendre éternellement derrière la porte.

— J'ai compris, j'y vais.

La princesse ouvrit la porte à son ami, qui tendit le bras pour l'accompagner, ils restèrent silencieux durant tout le trajet jusqu'à la cour où il dut la lâcher. Elle s'installa sur son trône à la table, tandis que Raphaël faisait le guet un mètre derrière elle. Quand le roi entra dans la salle, il dévisageait Rubis. Jusqu'à ce qu'il ait atteint sa place au bout de la table. Soudain une femme entièrement vêtue de noir avec le visage masqué par son capuchon, entra brusquement dans la salle un sac en toile à la main, ce dernier laissant tomber une lignée de sang frais sur le carrelage en marbre blanc. Les gardes se mirent en cercle autour d'elle, quand elle sortit une tête du sac et la jeta dans l'assiette du roi, juste devant la princesse. Puis elle sortit ses deux épées pour se préparer au combat quand le roi intervient : " Comment êtes-vous entrée ? Capitaine dites à vos gardes de baisser leurs armes ! " Hurla-t-il.

— Oui mon seigneur ! Acquiesça le jeune homme.

— Par la porte, quelle question absurde, répondit-elle en riant.

— Les autres gardes ? Les avez-vous...

— Assassinés ? Coupa la jeune femme. Non voyons, ils ne m'ont rien fait pour l'instant. En revanche, vous, vous avez trahi de nombreuses personnes. De plus, j'ai appris que vous me cherchiez, n'est-ce pas ?

— Comment savez-vous cela ?

— J'ai mes sources.

— Qui est-ce ? Demanda le roi en fixant son assiette.

— Oh un dommage collatéral. Il s'agit de Mikael Furie, il a violé, torturé, et éventré plusieurs filles du royaume. Il a également dit que j'étais une sale petite pute arrogante. Tout cela n'a pas l'air de vous déranger d'avoir autant de pauvreté et d'assassins dans votre contrée. Surtout que celui-ci, c'est vous qui l'aviez engagé.

— Père est-ce vrai ? Demanda Rubis.

— Oh ! Bien sûr princesse, mais il préfère partir à la chasse aux sorcières et engager des monstres plutôt que de sauver son royaume. Dit l'Ombre en s'approchant de la jeune femme.

Tandis que Raphaël se mit entre les deux jeunes femmes afin d'éviter la catastrophe. Elles se fixèrent longuement.

— Stop arrêtez ! Hurla le capitaine de la garde. Votre altesse venez tout de suite avec moi.

— Quel est votre véritable nom ? Demanda Rubis en observant l'Ombre.

— Je suis la princesse Onyx, du royaume d'Edelsteen, fille du roi et de la reine du palais du saphir noir étoilé. Plus connue sous le nom de l'Ombre, votre altesse ravie de vous rencontrer.

— Moi de même princesse.

— Ça suffit, fichez là dehors ! Hurla le roi.

La princesse et le capitaine de la garde sortirent de la grande salle, puis ils retournèrent dans les appartements de celle-ci.

***

— Vous savez très bien pourquoi je suis là. Dit l'Ombre.

— Non !

— Rappelez-vous quand vous avez déclaré la guerre à notre royaume et que vous avez enlevé la princesse héritière au trône du palais de Saphir, afin que personne ne le fasse renaître de ses cendres. Le soir où selon mes sources vous l'avait fait dormir dans un cachot durant plusieurs jours. Jusqu'à ce que votre reine découvre la princesse dont vous ne connaissiez même pas le nom. Je ne vous raconte pas la suite, vous la connaissez aussi bien que moi. Ne me raccompagnez pas, je connais le chemin.

Elle se retourna et partit en direction de la porte quand il lui cria : " Rubis, elle s'appelle Rubis ! Et vous ne la récupérerez jamais". Onyx se retourna et partie à la vitesse de l'éclair retrouver Harold.

— On part Harold, tu les reverras bien assez tôt.

— Alors comment ça s'est passé ?

— Comme prévu. Je pense avoir trouvé notre princesse !

Elle lui raconta toute lascène dans les moindres détails, sur le chemin du retour. Et le prince Haroldlui posa des tas de questions sur la princesse qui serait potentiellement leurgrande reine.

Souviens-toiWhere stories live. Discover now