As - Salamou a3leykoum
[...]
Le calme avant la tempête...
J'étais posée sur mon tapis de prière, je venais d'achever el Asr.
La prière ? C'est Mustapha qui me l'a apprise. Il m'a apprit à adorer Dieu et à le vénérer dès mon plus jeune âge. Il m'a inculqué la foi.
J'ôte mon hijeb et je ramasse le tapis du sol afin de les déposer sur une chaise.
La sonnette de la porte d'entrée retentit dans tout l'appartement.
Je descend à toute vitesse les escaliers et me dirige vers la porte d'entrée. Mon baba venait de rentrer du travail.
Il avait trouvé un petit job dans une entreprise de carrelage, il y travaillait depuis 4 ans mais n'était pas beaucoup payé à cause de son statut "d'immigré".
Il mettait l'argent qu'il gagnait de côté pour pouvoir payer mes études plus tard.
Je me sentais mal de le laisser s'user la santé pour moi. Il devenait de plus en plus fragile.
Je le prend dans mes bras et le sert de toute mes forces comme si il allait s'envoler si je le lâchais.
-Baba: doucement benty, tu vas m'étouffer.
-Moi: mais non, arrête papa.
-Baba: bah quoi, tu n'est plus toute petite, tu as 11 ans quand même.
-Moi: t'as vu, je suis grande maintenant.
-Baba: alors est-ce-que ma grande fille pourrait aller me préparer un café ?
-Moi: tout de suite chef.
_
J'avais le verre de café avec un sucre dans les mains, il était brûlant. Fadila arrive devant moi à toute vitesse et fais exprès de me bousculer. Le contenu bouillant de la tasse se renversa alors sur moi.
Un cri strident s'échappe de ma bouche.
-Moi: AHHHHHHH !
-Fadila: tu peux pas faire un peu plus attention, petite sotte.
Baba arrive en courant pour voir ce qu'il se passe.
-Baba: benty ça va ? Que s'est-il passé ?
-Moi: en pleurs; elle...a fait exprès de me bousculer et puis, j'ai renversé le café.
-Fadila: espèce de petite menteuse.
-Baba: je ne te permet pas de traiter ma fille de menteuse.
[...]
Fadila montrait une haine envers moi qui s'agrandissait un peu plus chaque jour.
Pourquoi me détestait-elle ?
Peut être parce que j'avais eu la chance de recevoir une éducation contrairement à elle.
Son mari était souffrant et n'allait pas tarder à mourir.
Abdallah est un homme bon, il a reçu la même éducation que mon baba. Il a apprit à traiter les femmes avec douceur et calme, à les écouter et à ne pas s'énerver contre celles-ci.
On s'entendait très bien et lui aussi me considérait comme sa propre fille. Il n'en avait pas.
Lorsqu'il rencontra Fadila, elle s'était faite répudier par son mari et devait s'occuper de sa fille de 3 ans toute seule.
Abdallah décida alors d'épouser Fadila pour l'aider.
Il envoya Nawel, la fille de Fadila, à Paris chez son beau frère, le frère de Fadila pour qu'il puisse s'occuper convenablement d'elle.
Il chercha du travail pour pouvoir acheter une petite maison à Marseille.
Il rêvait d'avoir des enfants, malheureusement, Fadila ne l'aimait pas assez pour lui en donner.
[...]
-Baba: joyeux anniversaire benty.
J'étais dans mon lit, et mon papa se tenait debout devant moi avec une petite boîte dans la main.
Je lui saute dessus et je le sert contre moi de toutes mes forces.
-Moi: merci baba.
-Baba: alors tu as quel âge dis moi, 23 ans ?
-Moi: rires; non baba, j'ai 12 ans.
-Baba: 12 ans !!!! Au mon Dieu, ma petite fille devient grande.
Il me tendit une boîte.
-Baba: ouvre.
J'ouvris la boîte, elle contenait une paire de baskets.
J'embrasse mon père de partout et le remercie mille fois. C'est peut être rien pour vous, mais à mes yeux ça vaut tout l'or du monde.
Mon père avait économisé de l'argent pour me l'acheter, on ne roulait pas sur l'or mais il faisait tout pour que je ne manque de rien, pour que je me sente comme les filles de mon âge, quitte à faire des sacrifices pour lui même.
Fadila ne m'avait pas souhaité un joyeux anniversaire et franchement cela m'attriste le moins du monde. Cette femme est vraiment mesquine, hypocrite.
Je passe le reste de la journée avec mon papa chéri. Malheureusement, j'ignorais que ce serai le dernier anniversaire qu'on fêterait ensemble.
Mon tonton Abdallah allait un peu mieux, Allah y chafîk, j'essayais d'être la plus présente à ses côtés.
[...]
-Moi: baba, Ûmi te manques ?
-Baba: bien sûr qu'elle me manque Salwa.
-Moi: tu ne l'a reverra plus jamais ?
-Baba: au paradis InshaAllah.
-Moi: j'aurais tellement aimé qu'on ailles sur sa tombe.
-Baba: je sais Salwa, mais tu sais tout comme moi que c'est impossible.
-Moi: je sais; en pleurs; je ne l'a reverrai plus jamais hein ?
Je sentait les larmes monter jusqu'à mes yeux. Une d'elle s'échappe de mon œil et coule sur ma joue, puis une deuxième, et j'éclate en sanglots.
Baba me prend dans ses bras et me sert très fort contre lui, puis, il me chuchote à l'oreille:
-Baba: on se reverra tous au paradis InshaAllah.
Mais, et si moi, je n'y vais pas ? Et si je devenais mauvaise ? Je vous ai donc perdu pour toujours ?
[...]
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Salwa: Un Seul Mot, L'innocence.
RomanceSalwa, 19 ans, à faillit être tuée par son père à sa naissance car elle avait le malheur d'être une fille. À seulement 7 mois, elle fût achetée par un vieil homme plein de bonté qui l'éleva comme sa propre fille. Son histoire est insolite. Le début...