Salwa: Un Seul Mot, L'innocence.

Partie 53

As - Salamou a3leykoum

[...]

Mes yeux se perdaient dans le vide qui s'offrait devant moi, j'étais dans ma bulle, j'en avais même oublié sa présence.

Puis, je lève légèrement la tête vers lui.

Ses yeux étaient plongés dans le ciel noir, on pouvait même apercevoir les étoiles qui se reflétaient sur sa pupille.

Je détache lentement mes mains de son corps avant de m'écarter légèrement jusqu'à percuter le mur.

-Moi: toujours là au bon moment hein ?

-Yazid: avec ce qu'il se passe en ce moment, j'préfère te garder à l'œil.

-Moi: ce qu'il se passe ?

-Yazid: ouais, tous ces coups de feu, ces descentes de merde...plusieurs personnes ont déjà trouvées la mort, j'veux pas qu'il t'arrive quelque chose.

-Moi: il ne m'arrivera rien.

-Yazid: j'suis pas si sûr Salwa.

Il viens à son tour s'accouder au petit mur avant d'attraper doucement mon menton avec sa main.

-Yazid: ton ignorance envers moi me tue.

Je défais sa main de mon visage d'un geste brusque.

-Moi: je ne veux pas que vous vous imaginez des choses qui sont fausses, pas d'attachement pas de problème.

-Yazid: et ce câlin c'était quoi ?

-Moi: j'en avais envie c'est tout.

-Yazid: moi aussi j'en avais envie, j'avais envie de te revoir, j'avais peur que tu m'oublies.

-Moi: que je vous oublie ?

-Yazid: ouais, qu'tu ne veuilles plus m'parler, t'as changé et j'ai peur de ce changement.

-Moi: mais vous avez quoi à tous me dire ça merde ! Je fais encore ce que je veux de ma vie.

-Yazid: moi j'espère juste que tu ne te perdera pas dans ces délires chelous.

-Moi: ces délires chelous ?

Il se met à marcher, les mains dans les poches. Mes yeux étaient scotchés sur lui.

-Yazid: fais pas l'innocente Salwa.

Cette phrase me tua, la puissance de ses mots m'avait atteint au plus profond de mon cœur. Je me voilais la face et je continuais de marcher, aveuglée.

Chacun de nous naît au monde les yeux fermés et la plupart passe leur vie sans les ouvrir.

Moi qui me proclamais innocente, victime du destin, et si c'était moi, mon âme, ma conscience, mon corps qui avaient fait que mon destin soit celui-ci ?

Je pose mon regard sur ses yeux, et avec un léger sourire en coin, je fini par lui dire;

-Moi: vous avez sans doute raison Yazid, je suis coupable et je le resterai toute ma vie, je suis coupable de choisir mon destin.