Partie 58

2.5K 194 5
                                    

As - Salamou a3leykoum

[...]

Je range rapidement tous les documents dans l'enveloppe et ouvre doucement la porte d'entrée.

Je me dirige lentement le long du couloir avant d'ouvrir la porte de ma chambre que je referme juste après.

Je soulève la dalle du parquet ancien, près de la fenêtre et y glisse l'enveloppe avant de replacer la dalle.

Personne n'ira fouiller ici, du moins personne ne la trouvera. De toute manière, personne ne la cherchera.

Toute la nuit cette image était encrée dans ma tête.
Comment j'allais faire pour trouver une réponse ?

Ce n'est pas moi, c'est ma mère alors ? Une sœur peut être ? Ou bien une personne totalement inconnue ? Mais alors, pourquoi cette ressemblance si flagrante ?

Encore une énigme de plus à résoudre.

Mais si je savais que tout était lié.

[...]

Une semaine, une semaine pendant laquelle ma voix n'avait pas retentit.

Une nouvelle phase dépressive qui n'allait peut être pas trouver de fin.

Des envies suicidaires minimes mais présentent, des questions sans réponses qui me rongent de l'intérieur, une envie de paix éternelle.

Je délaisse mon corps, je maigri à vue d'œil, des cernes immenses et violettes se creusent sous mes yeux, mes cheveux sont dans un piteux état, j'ai perdu tout mon charme naturel. Je ne suis plus...

À peine réveillée, Fadila m'attrape par le bras et me jette de force sur le canapé du salon.

-Fadila: c'est quoi ces immenses cernes ? Et ce corps tout fin, on dirait un squelette.

-Moi: je suis fatiguée, et puis pourquoi tu t'intéresses à moi hein ?

-Fadila: tu as intérêt à reprendre du poids pour être un minimum présentable.

-Moi: présentable à qui ?

-Fadila: fais ce que je te dis.

-Moi: ouais ouais.

Toute la journée j'attendais que la nuit tombe, pour être enfin libre pendant quelques heures.

Après une semaine cloîtrée dans cette petite pièce, je fais couler de l'eau froide sur mon visage blanc et enfile mon jilbeb d'un noir intense.

Je grimpe les escaliers lentement, essoufflée du moindre petit effort que j'ai à faire.

Cette vue, cette vue qui s'offre à moi du haut de cet immeuble, j'avais oublié à quel point elle me faisait du bien.

Cet air glacial qui entre au plus profond de mes poumons me libère.

J'espérais qu'il apparaisse comme il a l'habitude de le faire, j'espérais pouvoir le prendre dans mes bras juste parce que j'en avais envie. En réalité, j'étais un peu comme une gosse de riche à qui on donne tout ce qu'elle souhaite.

Salwa: Un Seul Mot, L'innocence.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant