Chapitre I

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"I'm a Barbie girl, in a Barbie wooorld. Life in..."

-Merde, merde, merde!

Un livre venait de survoler la chambre pour finir sa course dans le mur.
Pas simplement contre le mur... Dans le mur.

On vient enfin de quitter Neraka, la ville des enfers, pour se rendre sur terre et emménager dans une superbe banlieue de Goldentree.
On vient enfin de finir cette chambre, ma chambre, et je détruis tout ce dur labeur pour quelques malheureuses minutes de sommeil.
Raf tu est ridicule !

Cette chambre est juste parfaite, du moins elle l'était encore il y a quelques instants.
Il y a trois murs blancs pour la luminosité de la pièce et le quatrième est rouge vin. Mes rideaux et mon gros tapis à poils longs sont de la même couleur et vont parfaitement avec le noir de mon parquet.
La chambre est peu meublée mais tout y est bien rangée et elle est particulièrement spacieuse, les meuble sont tous en bois gris claire ce qui donne encore plus de légèreté à la pièce.

Savoir que ma chambre va de nouveau être cloisonnée, peinte et tutti quanti me met déjà de mauvaise humeur et je n'ai aucunement envie de me lever après ça.

Je ne suis jamais de bonne humeur le matin mais je me lève sans trop d'histoire depuis que mon réveil sonne de l'autre côte de ma chambre sur ma bibliothèque. Le supplice sonore que m'inflige ce réveil chaque matin ne dur pas bien longtemps, je me lève dès les premières notes pour arrêter ce massacre musical.

C'est Caleb qui m'a donné ce petit truc après mon énième retard.

Seulement, aujourd'hui je n'ai juste pas envie de me lever et c'est en tentant tant bien que mal d'éteindre ce maudit réveil que j'ai encastré un livre dans le mur. Violente et pas douée, c'est du très joli Raf.


-Caleb va me tuer, c'est une évidence. Chuchotais-je à moi même.


Une personne normale aurait lancé son coussin ou teddy l'ourson mais moi je lance des livres. De toute façon une personne normale n'aurait jamais su détruire un mur à l'aide d'un simple roman.

Depuis que Caleb m'a sauvé de mon minable pseudo suicide, beaucoup de choses ont changées. En deux ans, il m'a appris les bases que tout éternel doit connaître et les règles essentielles pour la survie d'une bonne lycéenne du style:
"Pas de Nutella à la petite cuillère, Raf, elles le font toutes et regarde les, elles sont pleines de boutons et ont des cuisses de porc. D'ailleurs faut racheter du jambon, y en à plus".
Entre les cours de manipulation, de mensonge ou d'hypnose, Caleb m'enseigne aussi les cours de base tel que les maths, le français, l'histoire-géo,...
Mon niveau scolaire est moyen, il n'est pas un mauvais professeur, loin de là, j'ai simplement plus de difficultés à écouter lorsque le cours porte sur autre chose que l'éternité. Ou parce que mon professeur est bien trop beau.

D'ailleurs, nous ne somme pas réellement éternels, les démons vieillissaient à Neraka, non ?
Je poserai la question à Caleb.

Je suis plutôt une bonne élève aux enfers, je serai sans doute un démon puissant. Malheureusement cela ne suffit pas, à un certain âge chaque éternel doit "s'activer", se rendre sur terre pour aider ou tenter les hommes et faire valoir les valeurs de son clan.
Caleb à délibérément choisit de m'y envoyer le jour de mes 17ans pour me mettre à l'épreuve, prouver de quoi je suis capable.

En ce beau jour de février, un démon arrive sur terre, prête à mettre la pagaille.

Le seul hic dans tout ça, c'est le lycée. Depuis mon "changement" je n'ai pas revu ma famille d'accueil ni ce maudit lycée, et je n'ai absolument pas envie d'y retourner. Malheureusement, quoi de mieux qu'une misérable école pour un jeune démon en quête d'âmes à tourmenter ?



Je finis par me glisser péniblement vers une magnifique double porte qui donne sur la caverne d'Ali Baba. Que dis-je, le pays des merveilles, un rêve entre quatre murs, ...
Non, pas un frigo!
Mon dressing, mon sublime et gigantesque dressing.

Après de longues heures d'hésitation, je finis par mettre un petit débardeur noir et un jeans de la même couleur. J'enroule une magnifique écharpe autour de mon coups pour ne pas en dévoiler trop et j'enfile un petite veste en cuire rouge.
Comme chaussures? Des talons, toujours des talons, et aujourd'hui j'opte pour des escarpins noir. Je ne sort presque jamais sans talons, tout simplement parce que je ne suis pas très grande, que mes talons c'est comme des pantoufles pour moi et aussi parce que c'est classe, féminin et élégant lorsque c'est bien porté. Je ne suis pas du genre vulgaire, Caleb m'a tout naturellement appris à mettre mes atouts en avant. Bien sur ce n'était pas que purement éducatif, j'ai bien vu qu'il prenait du plaisir personnel à me voir défiler en talons autour de lui. Pervers.


Je descends rapidement pour manger, j'ai toujours tellement faim le matin. Comme souvent, il s'est réveillé bien avant moi et prépare le petit déjeuner.

Non mais je rêve, c'est pas possible, Caleb entrain de faire le petit déjeuner ! Surtout ne me pincez pas.


-C'était quoi ce vacarmes ce matin ? Demanda-t-il sans même lever ses yeux de la poile.


-Bonjours Caleb, moi aussi je suis ravie d'être en ta présence ce matin, quel bonheur de te voir cuisiner, mmh et ça sent si bon.


-Raf, l'ironie le matin tu oublies tout de suite et le petit-déj, ne t'y habitues pas trop, c'est la première et dernière fois. Aujourd'hui c'est un grand jour pour toi alors je fais un effort mais c'est bien le dernier, claire?

Cette fois il m'avais répondu droit dans les yeux la poile à la main.
C'est tellement sexy un homme qui cuisine, surtout que celui-ci n'a pas pris la peine de mettre un t-shirt en ce levant ce matin.


-Hooo mais comme tu es de bonne humeur Caleb, c'est trop gaie. Ok, je m'excuse, ça c'était ironique, mais pas le reste. Oui je suis contente de te voir et, oui, tes pancakes sentent très bon. À part ça, c'est trop compliqué de mettre un t-shirt ? Tu vis pas seul je te signale.


Il s'avance doucement devant moi et me prends par la taille.


-Fais pas comme si ça te dérangeait vraiment...


Il s'approche, dangereusement, mais je le repousse, agacée.


-Arrête Cab', commence pas dès le matin, il n'est même pas encore 8h.


-Très bien je vais mettre un t-shirt, mange en attendant, faudrait pas que tu sois en retard.


Il part vers sa chambre puis se retourne brusquement.


-Ha oui, j'allais oublier, tu nous à fais quoi ce matin?


-Pfardon. Dis-je la bouche à moitié pleine avant d'avaler de travers et de tousser comme une idiote. Je ne vois absolument pas de quoi tu parles.


-On sais tous que tu as la discrétion d'un pachyderme mais là j'ai vraiment pas compris, tu n'as pas pu simplement tomber de ton lit, alors c'était quoi ?


-Mmmh, comment exprimer cela sans te brusquer ?


-Accouche !


-Bien, c'est bon j'accouche, calme maintenant ! J'ai explosé un mur dans ma chambre, pas fais exprès, bien sûr.


-Bien sur...


Il ferme les yeux et se tapote le bout des doigts contre le front. Je l'ai surement mis en colère, mince.


-C'est très simple, répliqua-t-il finalement après quelques minutes d'un silence pesant, tu te débrouilles seule. Je ne veux rien savoir, ni comment cela est arrivé ni comment ce sera réparé. Mange maintenant, ça va être froid.


Puis il reprend simplement son chemin vers sa chambre.

Heureusement qu'on a gardé un pot de peinture dans la cave, ce sera déjà ça en moins à trouver.

Je finis doucement mes pancakes en fredonnant la musique que j'entends depuis la chambre de Caleb. Ce dernier n'a pas l'air de vouloir revenir, je me lève donc et m'apprête à sortir.

Il revient finalement vêtu de l'un de ces éternels t-shirts noir et me regarde avec insistance.


-Et alors, on part, comme ça, sans dire au revoir ?


-Excuse moi mais comme tu l'as dis plutôt, je ne dois pas être en retard et connaissant ta rapidité légendaire, j'ai préfère omettre le petit "au revoir".


Afin de parfaitement me contredire, il se met dans l'encadrement de la porte, me bloquant ainsi le passage, avec une effrayante rapidité.


-Comment tu oses me qualifier de lent ?


-Hoo, soit pas de mauvaise fois, le matin t'es pas Speedy Gonzales, surtout quand tu t'habilles. D'ailleurs j'ai jamais compris pourquoi tu prenais autant de temps pour te préparer alors que tu nous sors toujours les même vieux t-shirts noir au final ?


-Speedy Gonzales il t'emmerde, ok ! Le t-shirt noir je te signal qu'il fait son effet. Dois-je te rappeler ce fameux jour où tu as finis à genoux, me suppliant de t'aider à devenir quelqu'un ? Ce jour là j'avais un sublime t-shirt...noir !


En fait il n'a pas tord, ses fameux t-shirts le rendent encore plus sexy et avec ses cheveux tout aussi sombre c'est l'accord parfait.
Si aujourd'hui il a une coup de cheveux viril et sexy c'est avant tout garce un pari stupide qu'on a fait il a deux ans car avant ça, ses cheveux faisait peur à voir.

Le jour de ma transformation en démon beaucoup de choses on changé chez moi, pas seulement psychologiquement, mais également physiquement. J'ai perdu mon teint blafard digne des morts-vivants. J'ai maintenant un peau légèrement dorée et brûlante au touché. J'ai également perdu quelques kilos, Caleb prenait un malin plaisir à me faire courir un mini short. Pervers! Mais le changement le plus brutal fut la couleur de mes cheveux. J'ai troqué mes long cheveux blond contre de soyeux cheveux acajous qui m'arrive au milieu du dos. Une sorte de brun rouge particulièrement beau qu'aujourd'hui j'apprécie énormément.
J'ai tout de même cru halluciner quand je me suis réveillé un matin avec les caractéristiques typique d'un démon.
En une seule nuit j'étais devenu quelqu'un d'autre. Cette nuit là, Serafine est morte pour ne laisser derrière elle rien d'autre que Raf.
Ok, les quelques kilos en trop ne sont pas partis en une nuit.
Je trouvais mon corps très bien avant mais d'après mon "professeur", le corps d'un démon ne doit pas être très bien, il se doit d'être parfait. Un démon ne peut gagner la confiance des autres sans avoir confiance en lui-même. Et bien sur c'est plus facile en tant que femme d'influencer les hommes avec de jolies courbes.
Les seules choses qui n'ont pas changé chez moi sont mes yeux, d'un bleu profond et envoutant dont je suis extrêmement fière.

On a mis longtemps, Caleb et moi, avant de pouvoir expliquer se "non changement". Il en est finalement venu à la conclusion que c'est une partie de mon humanité qui ne veut point me quitter. Je suis donc destiné à être un démon aux yeux bleu, le seul et l'unique.

Le matin de tous ces changements, moi qui n'étais pas du tout prête à quitter ma belle chevelure dorée, j'ai hurlé après Caleb qui avait bien évidemment omis ce petit détail.
Après cette petite crise j'ai voulu me venger en lui proposant un pari qu'il a malheureusement perdu.
Hé oui j'étais déjà diabolique à l'époque, comme quoi le rôle de démon me colle vraiment à la peau. Je lui ai donc coupé les cheveux, comme convenu si il perdait. Je n'avais jamais imaginé que ça lui irait si bien. Et depuis il ne l'a plus quitté.

Perdue dans mes souvenirs, je souris. Cette époque fut l'une des plus belle de ma vie.


-On peut savoir ce qui nous vaut ce sourit béat?


-Excuse moi, je repensais à des trucs qu'on a faits il y a longtemps.


D'un seul coup il me fixe avec son légendaire petit sourire en coin


-Coquine...


-Tu n'es qu'un idiot, comment pourrais-je avoir des pensées coquines avec toi alors que nous n'avons jamais rien fait!


-Ça ne saurait tarder. Dit-il de façon sensuelle.


Je le pousse gentiment avant de répliquer.


-Même pas en rêve, je tiens à ma virginité et je ne compte en aucun cas la perdre avec un idiot pareil.


Je n'aurais pas du répondre ainsi, mais c'est trop tard.

Il m'attrape brusquement par le col et me soulève à quelques centimètres du sol.


-Ne me manque pas de respect ma mignonne, tu pourrais le regretter.


-...


Je détourne le regarde, je sais qu'il n'aime pas qu'on lui tienne tête.

Il finit par me lâcher doucement.

Ma sexualité est un sujet très sensible avec Cab', il ne supporte pas le faite que je ne me soit toujours pas offerte à lui.


-De quoi parlions nous? Dis-je après avoir retrouvés mes esprits.


-Tu étais entrain de me complimenter sur mes choix vestimentaire, avant de partir pour le monde des souvenirs.


-Ha oui. D'accord, tu as gagné, le noir te va à ravir. Bon maintenant trêve de plaisanteries, comment est-ce possible ?


-De quoi?


-Cette rapidité! J'ai vécu entouré de démons pendant deux ans et je ne suis toujours pas capable d'égaler leur vitesse. C'est tout de même effrayant de vivre avec quelqu'un qui peut faire le tour de la ville en quelques secondes mais qui s'apprête plus lentement qu'une vrai femme. Quand vas-tu m'apprendre ça ?



-A t'habiller aussi lentement qu'une femme ? Ho, ce n'est pas bien compliqué.


-Arrête, tu es ridicule. Ca fait maintenant deux longues années que je te supplie, qu'est-ce qu'il te faut de plus ? Quand est-ce que je serai aussi rapide et puissante que les autres ? Quand vas tu enfin m'apprendre toutes ces choses que je devrais déjà savoir ?


-Quand tu seras prête Raf, uniquement quand tu seras prête.


-Mais tu répètes ça à longueur de temps. Je suis prête !


-Bien sur que non tu ne l'es pas. Tu as peut-être un énorme potentiel pour devenir un démon mais tu es encore en partie humaine, c'est donc normal que tu n'ai pas encore toutes nos capacités. Ça arrivera avec le temps. Ai un peu de patience, merde!


Il avait finit sa phrase avec un ton agacé et pose en ce moment un intense regard sur moi. Je ne sais plus quoi répondre, cette discussion mène toujours à ce regard pesant et n'apporte que plus de conflit entre nous. Pourtant je continue sans cesse de le supplier. Je veux, ou plutôt, je dois apprendre, il le faut. Mes capacités de démon sont tout ce que j'ai, ce à quoi je m'accroche, ce pour quoi je vis.

Si je suis encore là aujourd'hui c'est seulement grâce à Caleb qui m'a donné un but, un sens à ma vie: être la meilleur, être respecté et faire payer au monde ce que j'ai enduré pendant 17 longues années, même si les 8 première sont un énorme trou noir inexplicable.

Préparez-vous, mortels, aujourd'hui un démon arrive sur terre, et je compte m'amuser, beaucoup m'amuser...

Sérafine - Tome I: Appelez-moi RafWhere stories live. Discover now