L'art de la Nudité {Terminé}

Partie 15

_ Ta maison est mortelle Sy ! S'exclama Tim en levant la tête sur l'impressionnante hauteur sous plafond.

_ Merci. Mais c'est pas la mienne, c'est celle de mes parents. Rectifia Sybille en déchargeant les bouteilles du bar pour les exposer sur le plan de travail de la cuisine.

_ Quelle différence ? Tu vis ici, n'est ce pas ? Ça doit être énorme ! Dit Margot qui jetait son œil un peu partout.

Sybille se contenta de sourire discrètement. Que pouvait-elle bien répondre à ça ? Vivre dans cette grande maison vide n'avait rien d'énorme, c'était déprimant. Mais ce soir, Sy était heureuse d'entendre d'autres voix que la sienne et son écho, résonner contre les murs.

Ses camarades investirent vite les lieux. Plusieurs d'entre eux avaient entamé une partie de billard. D'autres avaient allumé la console de jeux et s'échauffaient dans une partie de tennis. Jade pianotait sur son téléphone et Mattéo admirait les bibelots hors de prix qui étaient exposés un peu partout.

_ Eh mais en fait, t'es super riche... Dit-il étonné.

Sy ignora sa réflexion. Elle ouvrit en grand le placard à verres et se servit une vodka.

_ Servez-vous, c'est open-bar. Annonça-t-elle avant de se diriger vers le salon.

Riche. Qu'est ce que cela pouvait bien vouloir dire ? Avoir une grande maison. Payer une vaisselle une fortune alors qu'un leader suédois faisait la même pour dit fois moins cher ? Avoir des fringues griffés dans le fond de son armoire et en être déjà lasse avant de retirer l'étiquette ?Se complaire dans l'ostentatoire ?

Sybille détestait ce mot, riche. Pour elle, il était synonyme d'illusion. Le riche possédait sans réellement exister. Le riche vivait par procuration. Le riche n'était rien finalement. Il avait tout mais n'était rien. Et Sy ne voulait surtout pas être riche, elle voulait simplement être elle-même.

Dans ces pensées existentielles, Sy s'affala dans une fauteuil moelleux et observa ses camarades profiter de son environnement luxueux. Soudain morose et pensive, l'adolescente en voulu à Mattéo d'avoir dit cette chose idiote. Elle était loin d'être dans l'état d'esprit dans lequel elle voulait être. Sy saisit son téléphone et le brancha aux hauts-parleurs. Elle choisit une playlist électronique et lança la lecture. Une bouffée enthousiaste prit le joyeux groupe de lycéens et ils commencèrent à danser.

À trois heure du matin, la maison bourgeoise était envahit par une centaine de personnes. Jade, Margot et Mattéo avaient invité presque l'intégralité des terminales du lycée et tous avaient répondu présent dès lors qu'ils connurent l'identité de l'hôtesse de soirée. Les mégots, les cadavres de bière, les gobelets vides s'accumulaient par terre. L'ambiance était encore plus électrique que dans le bar de Gio.

Alors que Sy dansait dans le salon, une cigarette à la bouche et un shot à la main, elle entendit un bruit fracassant dans la cuisine. Elle ouvrit les yeux et partit voir la source de ce tapage.

C'était Tim qui avait explosé une bouteille encore pleine contre le marbre. Le sol collait sous ses bottines.

_ Ah... Bah, je crois qu'on est à sec de sky... Rigola le maladroit.

_ T'inquiètes, je crois qu'il en reste à la cave. Sourit Sy.

Elle tapota l'épaule de Tim. Face à la bonne nouvelle, Tim attrapa la main de Sybille et y déposa un baise-main. Sy répondit à cette galanterie d'autan par un large sourire.

Elle s'avança vers la porte du cellier et se fit rattraper par Mattéo :

_ Je t'accompagne.