L'art de la Nudité {Terminé}

74 - Le bal - Le prix

Point de vue de Louis. Why not ? Aller... Je sais que vous le kiffez, ne dites pas le contraire...

Je voyais sa peau trembler au rytme des palpitations de son coeur. Elle ne me regarda pas tout de suite. Silencieuse, le regard intensément concentré sur le visage défait de son camarade, Sy tordait ses doigts.

Elle avait prononcé les mots magiques. Un pique chauffé à blanc planté dans le petit coeur du photographe. J'adorais ça : cette sensation d'être responsable de ceci. Un brillant drame.

_ Eh bien, voilà qui a le mérite d'être clair. Ne pus-je m'empêcher de sourire.

Les yeux rougis par la bombe que Sy venait de lâcher, le petit me regarda. Qu'il était pitoyable ! Un vrai petit labrador qu'ont aurait laissé sous la pluie toute la nuit !

_ Excusez mon intrusion mais j'aurais besoin de cette charmante demoiselle pour remettre le prix au Lauréat de cette année. Dis-je avec grande éloquence.

Sy me regarda enfin. Pas de la manière dont j'aurais voulu, soit. Mais je devais avouer que la foudre dans ses yeux ensorcelants m'excitait. Elle m'avait tellement manqué...

Je lui proposai mon bras, qu'elle accepta après avoir louché dessus quelques instants. Je verrouillai ma prise en posant ma main libre sur la sienne. Nous nous dirigeâmes au centre de la salle.

_Satisfait ? Demanda-t-elle entre ses dents.

_ Très. Dis-je en retenant un rire.

Le jeune employé du musée nous attendait avec plusieurs enveloppes dans les mains. Alors que les invités n'étaient pas encore focaliser sur nous, j'en profitai pour me pencher sur elle :

_ Mais sache que je serais pleinement satisfait lorsque nous seront à la maison...

Mes doigts se promenèrent sur le dos de sa main, puis sur son poignet avec sensualité. Sy eut un frisson. Elle non plus n'avait pas oublié la réaction délicieuse de nos deux corps lorsqu'ils se rencontraient.

_ Il me tarde... Murmurai-je avant d'arriver à portée de voix de l'employé.

L'assemblée forma un cercle autour de nous pendant l'introduction du jeune homme. Ce garçon ventait les mérites du Comité et l'immense joie que le musée avait de nous recevoir en cette veille de Noël.

"Tu m'étonnes, ce n'est pas tout les jours qu'un événement de cette envergure se passe ici ! Profitez bien, car c'est la dernière fois que je me trainerai jusque ici."

J'écoutais ses flatteries tout en observant les gens face à moi.

Qu'ils étaient communs... Les provinciaux m'avaient toujours semblé ordinaires. Ils proposaient des paysages et une Histoire intéressante, mais cela s'arrêtait là. Jamais je n'aurai pensé passer mes fêtes de fin d'année dans ce genre d'endroit.

Le musée était beau, certes. Mais cette réception empestait l'amateurisme. Il n'y avait qu'à les regarder pour voir qu'ils n'avaient aucun raffinement ni l'habitude des mondanités.

Je pouvais deviner que la plupart des hommes invités avaient loué leur costume. Qu'y avait-il de pire que de porter le costume d'un autre ? Sincèrement ?

Et leurs cavalières... Non mais franchement ? Elles tentaient de nous convaincre que leur robes prêtes-à-portées avaient une immense valeur. Du prêt-à-porter... Heureusement que Caroline relevait le niveau.

J'aurai aussi pu compter sur Sybille si elle n'avait pas fait sa tête de mule. Mais quoi qu'on en dise, Sy était sublime dans n'importe quoi. Je regardai la veine sur son cou battre à rytme soutenu. Quelques gouttes de condensation coulaient le long de son verre de vin blanc. J'observais les gouttes fraîches mouiller la peau de ses doigts. Et moi, j'en avais l'eau à la bouche en imaginant son corps entièrement mouillé.