[2] « À L'ENCRE DE NOS MÉMOIRES »

«vingt-huit

Maison centrale d'Ensisheim (Haut-Rhin, France)

Je suis dans la salle d'attente.
J'attends que l'on ouvre le box des visites.
Je trembles, les rapports avec mon mari avait tellement changé.
Il m'a quand même laissé venir en France, il ne se doute pas que je suis ici mais je ne pouvais lui dire...

Emir est totalement métamorphosé, la disparition de sa fille l'a rendu totalement fou. Il passe ses journées au commissariat à demander à ce que les recherches dans le pays s'activent. La police a déjà fait le tour de quatre villes sans aucuns résultat. Il est fort probable qu'elle ai quitté le pays, d'ailleurs, aujourd'hui ils vont s'adressé aux compagnies aériennes pour savoir si Jennah faisait parti des voyageurs d'un quelque conque vols.

Je suis totalement dépitée moi aussi, et malheureusement la seule personne à qui j'ai envie de parler c'est bien lui...
C'est triste car nous avons plus aucun lien à part Maya qui est notre fille.

C'est pour cela que je n'ai pas repousser ce voyage en France car lui parler me fera le plus grand bien.

J'entre en première dans le petit box, puis un gardien vient l'installer.

Il me regarde avec des grands yeux, ses yeux pétillent, il m'attrape instinctivement la main droite et y dépose un long baiser en lâchant par la suite un soupir de soulagement.
Il tremblait et cela faisait très longtemps que je ne l'avais pas vu sans sa cagoule. Nous ne parlions pas, il touche ensuite mon masque médical - en France le niqab est interdit dans les lieux public, je suis forcée de mettre un masque afin de garder la même pudeur - .

« Tu...tu as tellement changé Aïcha, me dit-il

Je me contente de sourire

- Tu vas bien ? Tout ce passe bien ? La Mauritanie alors ? Et Maya ? Et Neya ? Ah oui Neya t'as des nouvelles ?

- Calme toi, dis-je, tout ce passe bien, ne t'inquiète pas. Neya est en Inde

- Je suis au courant, vas la chercher Aïcha je t'en supplie ils vont l'a tuer

- Nous avons déjà essayé, Adan! Elle refuse, elle a l'air bien là-bas, elle ne souffre pas et séjourné dans une beau palais, d'ailleurs dans deux semaines elle doit venir en Mauritanie

- Non! Fait la venir ici s'il te plaît, ça fait tellement longtemps, elle m'a manqué

- Pas de problème, je lui prendrai un rendez-vous pour un parloir

- Et toi? T'es sûr que ça va ? Je t'ai jamais vu autant cerné

Les larmes montent, j'essaye de me retenir mais je n'y arrive plus.
Elles coulent sur ma joue, Adan s'empresse de les essuyer.

- Jennah a... a disparu ! Djibril est à l'armée ! Neya est loin de nous tous.... Emir est devenu violent, dis-je en suffoquant

Il s'empresse de me prendre dans ses bras, ou j'évacue tout mon mal-être.
Cela faisait tellement longtemps.

Il avait prit un énorme coup de vieux c'est vrai, mais il restait le même.
Mon coeur bat à vive allure.

- Ne t'inquiète pas Aïcha, tout va bien se passer, place ta confiance en Dieu, d'ailleurs félicitation pour ton changement ça me fait tellement plaisir de te voir voilée...

- J'en peux plus, Adan, je suis fatigué si tu savais....

- Sèche tes larmes je déteste te voir comme ça!

- Jennah a disparu..u, Jennah n'est plus avec nous, et si elle était morte, Adan tu te rend compte, ma fille a disparu!

- [...]

- Ma fille a disparu, ma fille a disparu, ma fille a disparu

Il me sert fort dans ses bras et m'embrasse le front.

- Les recherches avancent ?

- Oui, mais bon les autorités mauritaniennes n'ont rien des autorités françaises...

- Ça prendra le temps qu'il faudra Aïcha mais tout rentrera dans l'ordre je te le promet et puis j'espère que vous l'a retrouverez

- [...]

- Et Maya...

Mon coeur semble sortir de ma poitrine, Maya est notre fille. Maya est le mélange de nos deux sang.

- Je te remercierai jamais assez de m'avoir donner cette fille, Adan, même si ce n'est pas le cadre familial que j'aurai imaginé. Maya est la fille que j'ai toujours voulu avoir... Si tu l'as verrai...

- Justement... demande lui de faire le permis de visite et incite la à venir avec Neya

- [...]

- Je dois t'avouer un truc Aïcha...

- Je t'écoutes

- Rend moi un dernier service et je te promet de ne plus boulversé ta vie

- [...]

- Retrouve mon fils

- Hein ? dis-je en me redressant

- Il s'appelle Idriss, il vit avec sa mère dans le 93 je crois...

- ....

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