LISTEN

8.

Lorsque la pause arriva, Dylan retint sa voisine avant qu'elle ne se volatilise.

– Hey Lola, ça te dit qu'on déjeune ensemble ? lui demanda le garçon, contre toute attente. Oh, à moins que tu ne préfères manger avec tes amis, se rattrapa-t-il, voyant qu'elle s'était... figée ?

– Hein ? Oh, non, je n'ai pas vraiment d'amis, le corrigea-t-elle.

– Vraiment ? Pourquoi ? demanda-t-il, sans une once de jugement. 

– Et bien, disons que le style "Jessica", dit-elle en imitant la voix de la blonde, n'est pas celui que je préfère.

– Je comprends, acquiesça le beau brun, en souriant.

Lola remarquait que, à chaque fois le grand brun souriait, elle ne pouvait s'empêcher de sentir ses joues chauffer. Rien qu'un tout petit peu, hein. Mais c'est vrai qu'il était plutôt craquant. Et puis il paraissait tellement simple et sincère, ça changeait des garçons comme Tom et sa bande.

– Donc c'est oui ? insista-t-il, la sortant de ses pensées.

– O-Ok, accepta-t-elle après un temps d'hésitation.

Les deux jeunes gens se retrouvèrent à manger dehors, malgré le froid mordant d'hiver. Quelques rayons du soleil venaient les réchauffer, mais Lola préféra garder son bonnet, faisant le bonheur du garçon. Ainsi enfoncé sur sa tête et laissant des mèches rebelles virevolter autour de son visage, il la trouvait magnifique. Mais que racontait-il, on se croirait dans un roman à l'eau de rose !

La brunette remonta son regard vers lui et il lui sourit.

– Alors, comme ça tu aimes la musique ? dit Dylan pour entamer la conversation.

Le sourire de Lola s'illumina. Il avait bien comprit quel sujet la faisait vibrer.

– Le monde ne serait pas le même sans musique, répondit-elle, comme partie dans un rêve. D'ailleurs, elle en est un à elle seule. Les notes, les mélodies, c'est comme un autre langage. Et je préfère celui-ci à celui de Jessica et ses copines, plaisanta-t-elle.

– Je te comprends, sourit Dylan, je pense exactement pareil.

L'adolescent la regarda, admiratif. On voyait qu'elle aimait ce dont elle parlait. En fait, ce n'était pas que Lola n'aimait pas parler ou n'aimait pas les gens, comme le pensaient les autres ; c'était juste qu'elle vivait dans un monde différent du leur, peut-être plus accueillant pour elle.

Et ça, Dylan était le premier à la comprendre.