Chapitre 15 : Migraine ?

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Lundi matin, nous reprîmes le train pour rentrer dans le Jura. Après quelques longs au revoir avec Alice et Camille, nous avions finalement quitté Lyon. La tristesse était présente mais pas seulement : j'étais aussi heureux de voir qu'avec Arthur, nous avions repris notre relation d'antan. L'explication que nous avions eue ne m'avait certes pas satisfait mais, au moins, elle avait eu le mérite de nous éviter cette gêne. Seulement, une seule chose me dérangeait et me faisait douter : dans la nuit de dimanche à lundi, j'avais vraiment mal dormi. Je n'avais fait que penser au baiser que nous avions échangé et cela m'obsédait au plus haut point.

Du moins, assez pour m'empêcher de dormir et lorsque j'eus enfin réussi à le faire, je m'étais réveillé en sursaut à cause d'un certain problème dans mon pantalon – que j'avais dû régler rapidement avant que quelqu'un ne s'en aperçoive. La confusion régnait dans mon esprit et je commençais à croire qu'Arthur avait eu raison de fuir. Je ne comprenais pas les réactions de mon corps ni ses fantasmes. Ça me dérangeait, surtout que j'avais à peine osé regarder Arthur dans les yeux durant les quelques heures qui ont suivi mon réveil dans cet état particulier. Je doutais sincèrement de la façon dont allait désormais se dérouler notre quotidien car je n'étais pas dupe : si j'avais déjà fait un rêve érotique suite au baiser, j'étais sûrement capable d'en faire d'autres alors que le garçon de mes songes vivait quotidiennement à mes côtés et même dormait près de moi. Au fond de moi, j'étais effrayé.

Pourtant, je m'efforçais de ne pas y penser. Après tout, à part me remettre dans un état délicat, je ne voyais pas bien ce que cela pouvait m'apporter. Il y avait peut-être quelques sentiments présents mais ça n'était pas évident car je doutais : avant Arthur, je n'avais pas embrassé quelqu'un depuis assez longtemps. Je ne me faisais pas d'idées non plus sur le fait que j'étais un garçon plein d'hormones en ébullition et avec une libido à assouvir. Je me disais qu'Arthur avait certainement rallumé cette partie de moi qui avait été complètement éteinte suite à l'accident de mes parents et ce qui me faisait dire cela était simple : je me sentais revivre peu à peu. Le souci était que tout ceci me prenait tellement la tête que j'en obtins une migraine. Je plongeai ma tête entre mes mains et soufflai pour essayer de la faire partir. A côté de moi, Jules s'en amusa.

— C'est le cours de maths qui t'embête à ce point ?

— Le cours ne risque pas de m'embêter, je ne sais même pas de quoi il parle.

— Alors, qu'est-ce qu'il y a ? s'inquiéta Jules, plus sérieux.

— Rien de grave. Juste une migraine de passage.

— Tu veux une aspirine peut-être ? proposa Mathieu qui s'était un peu retourné.

— Non, c'est b-

— Messieurs, au fond ! s'exclama la prof. Si vous voulez discuter, c'est dehors. Et vous, M. Colas, si j'en crois votre soupir, mon cours n'a pas l'air de beaucoup vous intéresser. Malgré cela, je vous prierai de rester silencieux pour vos camarades comme M. Tirel ici présent qui ont du mal à suivre, à avoir de bonnes notes et à négocier pour obtenir ces dernières.

— Putain, elle n'est pas obligée de m'afficher comme ça, jura Jules à voix-basse.

Le cours se finit en silence mais ma migraine ne disparut pas. En sortant de la salle, Ambre arriva vers Jules en souriant.

— Tu as négocié pour avoir de bonnes notes ?

— Ce n'est arrivé qu'une seule fois au début de l'année. Comme la prof était nouvelle, j'ai cru qu'elle était peut-être influençable. J'me suis ridiculisé : j'ai essayé de l'avoir avec des bonbons au réglisse.

Ambre éclata de rire et je la suivis ainsi que Mathieu et Léa.

— Au moins, tu auras essayé. Mais si ça se trouve, elle n'aime pas le réglisse, proposa Léa.

Loup des bois et des rêves (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant