Chapitre 18 : Plaisir et froid de décembre

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Une chaleur insoutenable envahit le placard et mon cœur rata un battement, mon souffle se coupa. J'étais à présent paralysé. Ce désir, si étouffant, nous prenait tous les deux dans son piège. Il n'y avait à présent que deux options : allait-ce déraper ou bien allions-nous laisser passer une nouvelle fois ? Mon cœur qui battait à la chamade répondait pour moi. La question était donc simple : le voulais-je ? De toute évidence, mon corps voulait ressentir ce plaisir qui me semblait à porter de main, cette satisfaction que je me refusais depuis un bout de temps. En cet instant, je le souhaitais. Le désir avait envahi mes veines et le sang battait mes tempes, j'en avais mal à la tête. D'ailleurs, cette dernière me tournait. C'était dangereux, je n'avais plus aucun contrôle. Cette situation m'échappait, mon corps et mon esprit aussi. Ce n'était pas raisonnable car je ne savais même pas ce qu'Arthur ressentait mais j'avais besoin d'assouvir cette envie. Ce devenait pressant.

La porte d'entrée claqua et le silence revint dans la maison. Presque immédiatement après, Arthur sortit du placard à balais. Je ne réfléchis pas et le suivit alors qu'il se dirigeait vers sa chambre. Il n'avait pas le droit de partir comme ça, de fuir. Tandis que je me débattais toujours avec mes pensées empoisonnées par l'envie, lui se barrait comme un voleur. Arrivé dans sa chambre, il me contourna pour prendre le soin de fermer correctement la porte. Etonnamment, il ne me mit pas dehors. Soudain, je sentis sa présence dans mon dos et, d'un coup, la température de la pièce grimpa. Il était imposant et je sentais émaner de lui une certaine tension, dont une semblable à celle qui animait mon bas-ventre. Lentement, il se colla à moi, ses mains s'agrippant à mes hanches, et je sentis de nouveau ce qu'il m'avait laissé, malgré lui, entrevoir dans le placard.

Désir. Non, excitation.

Je fis volte-face et le regardai droit dans les yeux. Au fond de ses pupilles vertes, une lueur animale brillait aussi fort que les astres dans la nuit et dansait, tel le mouvement sensuel d'une flamme frémissante. Une lueur dangereuse qui exposait un désir primaire, un plaisir voulu et recherché. Quelques secondes passèrent, nos regards entrecroisés laissant passer nos émotions, puis, Arthur approcha son visage, faisant presque toucher nos deux paires de lèvres, avant de se stopper. Il n'osait pas aller plus loin et je le voyais dans son regard, il ne savait pas quoi faire. Arthur hésitait ! C'était une grande première. En temps normal, j'aurais bondi sur l'occasion pour me moquer de lui mais, dans la position dont je le trouvais, je n'en avais pas la moindre envie.

Finalement, ce fut moi qui pris les commandes. Avec lenteur, je me penchai pour lui voler un baiser. Délicat, à l'extrême opposé de la passion qui m'habitait. Et si j'en croyais ses mains qui se crispaient sur mes hanches, il la sentait lui aussi. Ses lèvres se murent contre les miennes, timidement au début puis il prit de l'assurance et alors, tout vola en éclat. Je me sentis reculer et entrer en contact brutalement avec le mur avant qu'un corps chaud ne vienne se coller contre moi. Je savourai l'instant, comme s'il s'agissait de mes derniers moments. L'échange ardent nous emportait, nous emmenait loin, sur une mer de plaisir au fin fond du monde des délices. Un violent frisson me secoua quand la bouche d'Arthur dériva sur ma mâchoire et se glissa dans mon cou. Je soupirai d'aise. Se redressant, son souffle balaya mes lèvres et ses yeux me mirent à nu. Il me déshabillait dans un regard incandescent.

Et un besoin qui se devait d'être assouvi nous prit. Un besoin primaire, animal. Un nouveau baiser fut échangé, plus intense, accompagné d'un assouvissement recherché dans le frottement de nos deux entrejambes. Ensemble, nos langues entamèrent un ballet incessant, délicieux. Une danse qui me fit perdre mes dernières facultés intellectuelles, j'étais devenu un homme qui ne jugeait que par désir. Mes jambes lâchèrent mais avant que je ne m'écrase sur le parquet, Arthur me retint en passant ses bras dans mon dos et me soulevant avec une rudesse due à cette envie. Instinctivement, je m'accrochai à son cou, m'y pendant, alors que le brun s'agrippa à mes hanches avec plus de violence. Les yeux fermés, savourant l'instant exquis, nous nous transformâmes en animaux en quête de satisfaction.

Loup des bois et des rêves (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant