Chapitre 36 : Sortir ?

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Renfermant la porte de l'appartement derrière moi, je tombai nez-à-nez avec Antoine qui était en train de ranger ses chaussures. Ses longs cheveux lui tombaient devant les yeux lorsqu'il était penché et lui cachaient la vue. Lâchant un juron, il les rejeta violemment en arrière et m'aperçut à ce moment-là.

— Quelle synchronisation ! rigola-t-il. Je viens tout juste de rentrer.

— Rentrer d'où ? Je croyais que tu avais prévu « bière et télé » cet après-midi ? m'étonnai-je.

— J'étais à court de bière.

Pour appuyer ses propos, il leva devant mes yeux un sac rempli de deux gros pacs d'alcool. J'éclatai de rire en voyant cela. Sans ces packs de bière dont il avait absolument besoin, il n'aurait certainement pas bougé du fauteuil. Puis une constatation me frappa lorsque je réalisai quel jour nous étions.

— Mais tu sais que dans une semaine, nous quittons tous les deux l'appart' ? lui fis-je remarquer.

— Et alors ? Ce n'est pas comme si ça se périmait rapidement, renchérit Antoine avec un clin d'œil. D'ailleurs, ce soir, tu es libre, non ? Comme je pars dans deux jours, ce serait chouette de se faire une dernière soirée au calme.

— Il y a quelque chose à la télé ?

Terminator 2 vers vingt-trois heures, je crois. Si tu veux, on peut regarder le premier juste avant.

— Ouais, pourquoi pas.

Antoine me jeta un sourire resplendissant dont lui seul avait le secret et se dirigea vers la cuisine pour y ranger les bières. J'étais en train de ranger mes affaires dans ma chambre lorsque le téléphone du salon que nous avions en commun sonna. Mon ami répondit puis, au bout de quelques secondes, m'appela. C'était ma grand-mère que m'appelait. Remerciant Antoine d'un hochement de tête, je décrochai.

— Allô, Mamily ?

— Oh, Ethan ! Comment vas-tu ?

— Bien, je crois. Je suis bien allé chez le médecin aujourd'hui, si tu venais d'enquérir de cela.

— Effectivement, je t'appelais pour cela. Tout va bien ?

— Mamily... soupirai-je. C'était juste une consultation de routine. Il m'a juste donné des hypnotiques. Je fais des cauchemars, en ce moment, de plus en plus fréquemment et... Ça m'empêche de dormir tout simplement. En plus, avec les partiels qui approchent, ce n'est vraiment pas le moment d'être K.O. à cause d'une mauvaise nuit.

— Je vois. Depuis quand as-tu ces cauchemars ? Tu ne m'en avais pas parlé la dernière fois que je t'ai téléphoné, me reprocha-t-elle.

— Depuis quelques semaines, voire quelques mois, je pense. Mais ça n'avait jamais été aussi fort que ces derniers temps. Je pense que ce doit être le stress des premiers examens, mentis-je.

Je ne voulais vraiment pas aborder le rêve de cette nuit avec ma grand-mère qui s'inquiétait pour un rien – elle était capable de débarquer des Rousses si elle venait à apprendre que j'avais un simple rhume. Ce songe était bien trop confus, je préférais attendre de voir si ça se reproduisait. Et puis, il était aussi possible que ce ne soit qu'un simple rêve, pas une... vision ? Après tout, Thomas et moi venions juste d'aborder le sujet du surnaturel, il était tout à fait possible que le rêve n'en soit que la conséquence. Ce n'était pas la première fois que je revive ce dont j'avais parlé juste avant de m'endormir en rêve.

— Sinon, comment vas-tu ? enchaînai-je. Tu dois être en train de préparer l'arrivée de la famille, non ?

— Effectivement. Je suis débordée, tu n'imagines pas ! J'ai dû préparer les chambres pour les petits qui logeront à la maison, réserver le gite pour les adultes, prévoir les repas pour au moins trente personnes, faire les courses. Sans parler du ménage à faire... Heureusement que ce n'est que tous les trois ans, je ne tiendrais jamais le rythme sinon. Mais j'aurais apprécié deux mains de plus pour m'aider. Ethan, tu es sûr de ne pas vouloir venir cette année ? Ce sera ton premier Noël avec toute la famille !

Loup des bois et des rêves (M/M)Donde viven las historias. Descúbrelo ahora