Gaudin

4.

J'REPENSAIS à comment on était avant, avant qu'on décide de tout gâcher : enfin, que je gâche tout et que tu en finisses parce que j'étais trop pressée de t'aimer.

Ça m'a empêchée de dormir hier (j'ai vu traîner les heures sur mon réveil, 22, 23, 0; j'ai pas imaginé comment tu dormais mais j't'ai juste imaginé à mes côtés.). Je me suis sentie atrocement idiote, attardée avec le sentiment d'avoir tout gâché et que j'aurais aimé remonter le temps et tout recommencer avec toi.

Nos gamineries, nos fous rires qu'on aurait pu avoir, imagine comme ça aurait été bien, Gaudin.

J'ai du repenser à ça si fort que mes rêves s'en sont imprégnés et les tiens aussi, peut être, imbibés d'eau de rose et de lavande qui parfument nos oreillers. Les rêveurs ont des oreillers parfumés aux souvenirs.

Alors je ne sais pas si c'est rêver si fort à toi qui a déclenché ton attention, comme si tu te repenchais sur moi. Ou alors c'est ma danse du farfadet. Les farfadets existent, ils sont magiques, ils guérissent les blessures du cœur plus vite que le temps. Je vais finir par croire ça. Je vais finir par croire tout pour ne pas te laisser tomber. Pour ne pas te laisser partir.

On dirait pas comme ça, même moi je réalise pas, que je veux te garder auprès de moi; je dois mal m'y prendre pour te le montrer. J'ai eu si mal que j'ai peur que tu me tues.

Gaudin, j'vais pas m'en tenir éternellement à nos jeux de papillons qui se tournent autour, j'veux te voir au nouvel an et te parler de Noël, de ma famille et qu'on débatte d'Harry Potter ensemble. Mais j't'attendrais, Gaudin, du bout du monde, du bout de la vie, du bout des doigts.

Mais t'as intérêt à pas les lâcher, mes doigts, Gaudin.