Gaudin

15.

L'AMERTUME m'a noué le ventre et les règles amélioraient mon état en rien.

J'me suis repassée les détails de mon rêve en imaginant ta tête sur mon écran de téléphone comme si j'avais reçu un message; puis ça m'a rouvert la cicatrice de ton message.

« Non. » j'ai pas envie de rentrer dans les détails mais comme un non, entre autres, peut il anéantir les espoirs à ce point ?

Y a mon cœur qui s'est rouvert, qui a saigné, j'm'en suis voulue d'être aussi conne, de gâcher cette histoire d'une manière aussi stupide, j'me suis dit qu'on méritait mieux qu'un vulgaire message pour parler. Que tu t'en étais rendu compte, ou alors que tu voulais vraiment pas de moi.

L'intérêt c'est pas réciproque et j'dois l'apprendre. Comment t'as dû me prendre pour une conne, bordel, avec mes petits emojis naïfs et mes formulations presque pompeuses. Toujours à s'excuser, jamais à s'imposer.

Gaudin, j'comprend que tu veuilles pas de moi; qui voudrait de moi ? Réellement. Qui voudrait me confier ses peurs les plus bleues, ses rêves les plus blancs, ses maux les plus rouges, son désespoir le plus noir ?

Même moi, face à mon miroir, j'arrive pas à admettre que j'ai peur de la solitude et du rejet, que je rêve avant tout de vivre heureuse et heureuse c'est être avec toi, que ton message est une plaie qui ne se referme pas vraiment et que tu ne m'aimes probablement pas.

Mais là, je l'ai admis.

Parce que tu n'es pas mon rêve, ma peur, mon désespoir, mon mal et mon bonheur.

Tu es la cerise sur le gâteau de ma vie, Gaudin, mais la cerise n'est qu'un détail et je dois me prendre en main pour cuire d'abord le gâteau.