Trust me

Chapitre 47:

Aiden

        Je ne sais pourquoi j'ai accepté de suivre le frère de Kaylie dans un bar. Je m'attendais à être assommé de questions à nouveau mais non car Ethan a jeté son dévolu sur l'amie rousse de Kaylie. 

        Le déplacement m'aura valu de rencontrer deux amies de Kaylie qu'elle m'a dit affectionner tout particulièrement parce qu'elles s'étaient rencontrées à la faculté et qu'en quelque sorte on pouvait parler de "coup de foudre" amical. Je suis donc satisfait d'avoir fait la connaissance de ses deux femmes qui occupent certaines soirées de ma belle blonde. Kaylie déteste quand je l'appelle comme ça. Elle ne cesse de me rappeler que ça fait macho et qu'en plus on fait tellement de blagues sur les blondes qu'on pourrait croire que je me fous d'elle. Chose improbable, vous-en convenez. Il ne me viendrait jamais l'idée de me moquer de la femme dont je suis éperdument amoureux. 

      D'ailleurs en parlant de Ma perfection, elle ne cesse de me lorgner et je sais que je fais de même. Il faut dire qu'Ethan étant obnubilé par Molly, si je ne me trompe pas, ne se préoccupe pas vraiment de nous. Ce qui nous laisse le loisir de nous regarder à notre guise bien qu'il reste une ombre au tableau. Amber, la brune ne cesse de grogner et de murmurer des propos incohérents. Cela semble distraire Kaylie qui se lève et s'approche d'elle sans doute pour lui demander quel est le problème. Je ne comprendrais jamais la gente féminine, il faut toujours qu'il y ai un soucis. Il ne peut pas y avoir un seul instant sans que l'une d'entre elles ne se sente pas bien où décide soudainement de foirer l'ambiance comme si être seulement heureuses, leur demandait un effort surhumain. Non, pour nous prouver encore et toujours leur complexité, elles y ajoutent une myriade d'autres sentiments pouvant aussi bien s'assemblées à merveille comme se contredire. Il n'y a que les femmes pour faire ça. Nous les hommes on sait être heureux ou malheureux mais pas dix milles choses à la fois.

       Leur laissant un peu d'intimité,  je me met à observer Ethan et à juger de son jeu de drague. Sérieusement, s'il croit la choper en prétendant lui donner des leçons de lancer de fléchettes, il est mal barré. Je le pensais plus rusé que ça. Et puis visiblement, Molly n'en ai pas à son premier rodéo. Elle va lui mettre une raclée et je ne suis pas sûr qu'il soit de taille à supporter la défaite.

       Je m'empare de mon verre de bière, une Heineken si je me souviens de la commande qu'a fait Ethan au barman quelque temps plus tôt et en boit une gorgée. Pas mauvais mais ça ne vaut pas une bonne bière allemande, une blonde de préférence (Beck's). Oui, je sais on pourrait croire que je fais une fixette sur les blondes. Pas faux vous me direz.

       Je crois que cette entrevue entre filles n'est pas prête de prendre fin et Ethan semble contre toute attente en bonne voie avec Molly. Ils rient et se draguent mutuellement. On sent une certaine alchimie entre eux. Je ne pense pas mentir en disant qu'il va vite regretter son départ le coco. Cette fille l'a un peu plus que fait craquer. Il est encore trop aveugle pour le réaliser mais étant passé par là, je sais de quoi je parle.

       Je finis ma bière et décide de prendre congé du petit comité. Je commence par allez saluer Ethan et Molly qui semble répondre mécaniquement plus que par politesse. Ils sont tout deux dans une impasse si vous voulez mon avis. Je doutes qu'elle soit le genre de fille à "coucher et on n'en parle plus" et lui est tout le contraire. Je pense que'il ne sait même pas ce qu'est une relation sérieuse ou le mec est censé combler l'unique femme devant compter à ses yeux. Il me semble plutôt du genre à vouloir combler une bonne partie de la population féminine, sis vous voyez ce que j'entend par là ?! Les opposés s'attirent, n'est ce pas ?!

       Je me dirige enfin vers ma douce. Elle ne m'entend pas arriver mais comme si elle savait que c'était moi, comme si elle avait sentie ma présence dans son dos, elle se retourne. La première expression que je lis sur son beau visage est de la surprise puis de la déception dont j'apprend l'origine par les propos qu'elle tient aussitôt :

- "Tu t'en vas déjà ?"

       Je ne peux qu'être flatté. Apparemment mon départ la contrarie plus qu'elle ne veut l'admettre. Elle se contente de masquer au plus vite sa réaction.

- "Ah oui c'est vrai, j'avais oublié que tu ne pouvais pas rester tard. On se voit toujours demain ?"

       Je trouve adorable sa tentative mais cependant il n'en reste pas moins que nous sommes pieds et point liés pour la vie par le biais de ses deux princesses qui ne tarderont pas à pointer le bout de leurs nez. Et j'aimerais qu'elle réalise enfin que nous pourrions être bien plus que cela. Bien plus que de simple connaissances qui vont élever deux enfants, bien plus que deux parents, bien plus que deux amis car je pense que nous avons dépassé ce stade. Je voudrais qu'elle soit mienne car moi,  je suis déjà tien. 

       Elle à voler mes ailes, elle m'a ôté toute capacité et toute envie de fuir l'amour puisqu'elle est devenue mon amour. Je l'aime et lui dire ne me demandera pas plus d'une seconde mais je sais pertinemment qu'il faudra y mettre les formes pour la convaincre. Elle n'est pas du genre docile. Je pense qu'elle est même totalement réfractaire à l'idée d'aimer. Je ne sais pas si c'est une question de peur, d'appréhension, de douleur ou tout simplement d'inconnu mais je souhaite de tout cœur qu'elle accepte de se lancer dans cette aventure avec moi. Aujourd'hui, demain et pour le restes des jours qui suivront. 

       Mais aujourd'hui n'est pas le jour propice à de tels aveux alors je garde ma dignité jusqu'à demain au moins. En espérant qu'elle ne la piétine pas et mon cœur au passage. 

- "Oui, demain comme prévu." lui dis-je et je finis en adressant un "bonsoir" courtois à Amber avant de me diriger vers la sortie. 

       On dit souvent que le cœur à ses raisons que la raison ignore. Je comprend maintenant le sens de ses mots car j'ai n'ai aucun contrôle sur les agissements de mon cœur. Malgré un raisonnement qui aurait pu me convaincre que Kaylie n'était pas prête pour ça, que peut-être ne le voulait -t'elle pas, je me lance dans une course effrénée pour gagner son amour, pour qu'elle m'appartienne.  

       Même si les scientifiques vous diront que le cœur est tout bêtement l'organe vital qui pompe le sang afin de l'envoyer aux poumons pour qu'il soit oxygéné et le distribuer ensuite aux autres organes, tissus et muscles conditionnant ainsi notre survie, je n'en reste pas moins convaincu qu'il est lui aussi régit par des stimulations extérieures et qui mieux que moi pour dire qu'en ce moment Kaylie le sollicite tellement qu'il est en surcharge. Je crois que depuis notre rencontre, je souffre du mal légendaire, du mal incurable, du mal détestable pour ses blessures mais admirables pour ses vertues, nul autre que l'amour. Le vrai, l'unique, pas celui qu'on écrit, pas celui qu'on conte, non celui qu'on ressent, celui dont on ne comprend pas le sens, dont on ne parvient pas à déchiffré l'origine, ni la fin car le propre de l'amour c'est qu'il est un gouffre sans fond dans lequel on tombe par mégarde et auquel on ne peut échapper. 

                                                                                            ***