Chapitre 41: Où est la serpillière?

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Je fermai les yeux et calmai les battements de mon coeur. Ils étaient tout près. Encore un pas... Tout mon corps était tendu dans l'attente, près à bondir sur mes proies. L'attitude typique d'un prédateur. L'attitude typique de ROUGE.

Maintenant!

Je sorti de ma cachette et tirai deux fois. Le bruit sourd de deux corps tombant sur la moquette m'indiqua que j'avais réussi mon coup. Lentement, je continuais ma progression, rabattant bien ma capuche sur mon visage. J'utilisais un silencieux, mais il aurait été stupide que les caméras de surveillance du bar filment mon visage. Je passai sans sourciller au-dessus des deux corps, tous les sens aux aguets. Je m'étais jetée dans la gueule du loup. Volontairement.

Une décision stupide me direz-vous.

Je me trouvais dans ce que l'on appelait communément un bar, planqué dans une petite ruelle animée de Chinatown. Officiellement, on ne vendait ici que de l'alcool et des paquets de cigarettes. Officieusement, c'était l'un des bar à putes le plus fameux de la ville de New York. L'endroit était suffisamment branché et côté pour attirer toute une clientèle riche et flashy, raison pour laquelle le NYPD n'avait pas encore réussi à fermer l'établissement. Nombre de réputations d'hommes influents auraient été mises à mal si cela avait été le cas. Grâce à Sky et quelques expériences personnelles, je connaissais la place comme ma poche. Mais ce n'était pas pour rempiler que j'étais ici à jouer les assassins.

Tian lou avait réservé tout un étage pour son bon plaisir et j'allais faire le mien en lui expliquant deux trois petites choses. Comme le fait que j'en avait assez de ses petits jeux malsains.

Tout avait commencé lorsqu'il avait découvert qui était Espéranza. ravi d'avoir trouvé la seule faiblesse de ROUGE, il en avait profité pour faire de moi sa marionnette attitré. Fais ce que je te dis ou elle meurt était son refrain préféré. Au demeurant, tout ce qu'il m'avait demandé, ce qu'il avait cru humiliant de m'infliger, n'avaient été que de pathétiques démonstrations de sa bassesse. Il pouvait s'emparer de mon corps, m'extorquer des millions, m'obliger à hacker pour lui, tout cela n'avait aucune valeur à mes yeux. Il me croyais démunie face à lui alors qu'il n'avait jamais cessé d'être soumis à mon bon vouloir. Parce que j'étais loin d'être seule: même quand je ne lui demandais rien, Alessio couvrait mes arrières.

Mais tout cela avait changé. Je ne pouvais plus agir comme je l'avais fait jusqu'à présent. Toutes ces choses que je n'avait eut aucun scrupule à accomplir me devenait impossible. Quelque part, ROUGE avait raison. Je n'aurais jamais dû le laisser en vie.

Mais il était trop tard, et une seule option me restait.

Je jetais prudemment un coup d'oeil au coin du couloir. Il y avait encore deux hommes devant la porte. Tian lou ne plaisantait pas avec sa sécurité personnelle. Malheureusement pour lui, j'étais douée. La musique résonnait à fond derrière la porte close. Parfait.  Le bruit masquerait ceux des coups de feu.

J'agis rapidement et avec précision. Les deux hommes m'avaient à peine repérée qu'ils étaient déjà morts. La porte s'ouvrit brusquement, et un homme typé asiatique, à moitié nu surgit dans le couloir. Le cou est un point sensible du corps. Très facile à retourner jusqu'à en briser les vertèbres quand on y met du sien. L'homme n'eut pas le loisir de crier.

Survint alors la panne de courant, que j'avais soigneusement planifiée. Je planifiais toujours tout. Quelques cris de surprise s'élevèrent de la chambre lorsque le noir devint complet. Seules les lumières de l'extérieur éclairaient encore la pièce, atténuées par les longs rideaux violets des fenêtres.

Je ne perdis pas de temps, les lunettes infrarouges bricolées par les sœurs Moon me permettaient de savoir exactement sur qui tirer. Je m'en serais voulu de tuer une honorable prostituée qui n'avait absolument rien demandé.

ROUGETempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang