Chapitre 2 : Le coup de foudre

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Le dimanche 16 juillet

Mon réveil du dimanche matin est moins catastrophique que celui de la veille et pour cause, je me lève de moi-même à huit heures pétantes sans le moindre mal de tête. Je sais que ce ne sera malheureusement pas le même scénario pour Etta et je compatis pour elle.

Je vais aux toilettes en faisant le moins de bruit possible. Puis une fois ma vessie libérée, je pars dans la salle de bains. Quelques minutes plus tard, ma douche expresse prise, je retourne dans ma chambre. Si je ne traîne pas trop, je serais au supermarché presque à l'ouverture de ce dernier. J'adore faire les courses le dimanche matin, je ne sais pas pourquoi. Même Timmy ne trouve aucune explication à mon penchant.

Je ne fais pas partie de ces personnes qui passent une heure devant leur armoire avant de trouver la tenue qui leur convient. J'attrape ma robe préférée, car en plus d'être très féminine et couleur nude, elle camoufle mon ventre rond. Mes ballerines aux pieds (à défaut de bottines), je retourne une nouvelle fois dans la salle de bains pour fignoler mon apparence.

J'essaie de faire quelque chose de mon carré long mais en vain, ma chevelure refuse de coopérer. La brosse, la barrette, le chouchou, la laque, la mousse, le sèche-cheveux, elle résiste à tout. Ou alors j'utilise mal mes alliés, qui sait ? Ah, c'est sûr que je ne suis pas une coiffeuse professionnelle et talentueuse comme Etta ! Je soupire devant ce constat.

Tant pis Becca, tu n'as pas le choix que de laisser tes cheveux faire leur vie tels des gamins refusant d'écouter les ordres de leur mère.

Mes parents sont tous les deux châtains et à ma naissance, j'étais blonde, blanche (puisque c'était ce que disaient les gamins à mon école : que j'étais une vieille avec mes cheveux blancs), jaune, tout ce que vous voulez.

Si le gynécologue a trouvé amusant de demander si j'étais la fille du facteur lorsque j'ai pointé le bout de mon nez, mon père lui, n'a pas accroché à son humour. Dans la famille, tout le monde est châtain ou brun, même mes cousins et cousines alors vous vous doutez bien que j'ai été source de nombreuses questions. Mais au final, nous avons fini par trouver le responsable. Il s'agissait de mon arrière-arrière-arrière grand-père. Lui aussi était blond ! S'il savait toute l'histoire que sa couleur de cheveux que j'ai héritée a fait au sein de la famille...

Sans oublier que j'ai foncé désormais, à tel point que je ne suis plus vraiment blonde, mais comme Etta me fait des mèches, l'illusion perdure.

Je soupire une nouvelle fois. Mes yeux ressemblent à ceux des cockers, vous savez ces adorables petits chiens aux longues oreilles. Sauf que sur moi évidemment, ça ne fait pas le même effet. Enfin je ne peux pas trop me plaindre car malgré leur couleur marron, j'ai pris les reflets verts de mon père. Ces fameux reflets qui ont fait fondre ma mère dès le premier instant, elle le répète à chaque repas de famille depuis leur rencontre. Vous imaginez un peu le calvaire qu'on endure avec son mode disquette ? Affreux.

On abandonne pour le maquillage. Ce n'est pas grave. Après tout je ne vais pas voir le président hein ! Et puis même si c'était le cas, ça ne changerait rien au fait que je n'aime pas charger mon visage de fond de teint, poudre, fard, rouge à lèvre et tout le bazar. Je pousse la chansonnette en mettant mes boucles d'oreilles. Je ne dors jamais avec mes bijoux. C'est mission impossible car du moment que je sais que je les porte, le sommeil se fait la malle.

C'est en remuant des hanches au rythme de la musique que je chantonnais que je traverse le couloir et fonce dans le salon.

Etta, toujours endormie sur notre canapé fleuri, ronfle. Je crois que son ronflement s'empire année après année. Je comprends comment elle fait fuir ses coups d'un soir.

Petit ami & Compagnie 2 - Partie 1 (Terminée)Where stories live. Discover now