Prologue

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Ce n'est un secret pour personne parmi les gens qui me connaissent, j'aime Dolly Parton. C'est un fait et surtout une évidence, j'idolâtre cette chanteuse de country.

Véritable petit bijou et bonbon rose, elle nous offre des morceaux entraînants et profonds. Ses chansons me font voyager, moi qui aurais aimé parcourir les terres. Parfois, je m'autorise à m'imaginer dans un de ses clips, vêtue comme une dame du Texas et là, ça devient vraiment épique (autant pour les spectateurs que pour moi).

En vérité, je n'ai absolument rien en commun avec elle, sauf le goût pour la musique country. En effet, bien que je sois blonde, je suis loin d'avoir sa taille de guêpe et son talent pour la musique. Mais il n'empêche qu'elle rythme chaque jour de ma vie.

Bien évidemment, je n'écoute pas que cette artiste. Johnny Cash, Emmylou Harris, Brad Paisley, Reba McEntire, Tim McGraw, Blake Shelton, Carrie Underwood, Chris Stapleton et plein d'autres noms me viennent en tête. Il m'arrive parfois aussi d'apprécier des chanteurs de registre différent.

Cependant Dolly reste ma chouchoute.

Un jour, elle a dit : « Je remercie Dieu de mes échecs. Peut-être pas dans le temps, mais après quelque réflexion. Je me sens jamais comme un échec juste parce que quelque chose que j'ai essayé a échoué. »

Honnêtement, j'ai trouvé son discours très sage (je trouve toujours ses discours sages en fait). Seulement ça ne veut pas dire que même si je partage son avis, j'arrive à adopter sa vision des choses. Mais je m'efforce de le faire ! Primo, parce que j'ai conscience que cela permet de vivre plus sainement et pleinement sa vie. Et deuzio, car cette femme tout simplement est mon modèle de tous les jours.

Et justement, en parlant de temps... C'est une chose que j'ai toujours trouvé injuste mais surtout très con chez l'Homme au sens général : notre vision ou plutôt notre rapport au temps.

Quand nous apprenons une bonne nouvelle, nous ne nous attardons jamais très longtemps sur cette dernière. Par contre, lorsqu'il s'agit de l'inverse, une tuile qui nous tombe sur la tête et cette dernière parasite notre esprit durant une éternité.

Ça a été mon cas. Autrefois...

J'ai passé mon enfance et une partie de ma scolarité en France : la maternelle, le primaire ainsi que ma première année de collège. Faisant partie des gamins blâmés à cause de leur différence, je ne garde pas de bons souvenirs de cette période. Ce n'est pas facile de se rendre dans l'arène des gladiateurs tous les jours quand on a huit ans. Mes rondeurs, ma grande taille ainsi que mes grosses lunettes étaient les premières responsables des méchancetés dont j'étais victime.

Pathétique, c'est vrai. Mais blessant, ça l'était aussi.

Alors je ne mentirais pas, le jour où mes parents m'ont annoncé que l'on avait fait une offre de travail à mon père et que l'on quittait le pays pour l'Amérique, j'ai espéré que ce soit la solution à tous mes problèmes.

Qui n'aurait pas pensé cela à tout juste onze ans ?

Malheureusement, j'ai appris à mes dépends que les mentalités des gens ne changent pas avec les territoires, ou bien que cela reste malheureusement minoritaire. Et oui, il n'existe pas d'endroit parfait, lavé de personnes mauvaises. Tout ceci n'est qu'une illusion pour les plus naïfs d'entre nous.

Cependant en grandissant, les moqueries de mes anciens camarades de classes sont devenues de vagues souvenirs. Enfin... presque. Il y a tout de même eu quelques exceptions. Mais en général, les remarques horripilantes des gens ne m'atteignaient plus vraiment parce que j'avais enfin compris que le monde est peuplé de personnes détestables qu'il faut ignorer pour pouvoir vivre en paix.

Pour certains, ça peut paraître un raisonnement logique, que l'on devrait avoir depuis toujours. Seulement pour moi, ça m'a pris plusieurs longues années pour y parvenir.

Parce que lorsque l'on n'aime pas son corps et que les gens autour de nous ne relèvent que nos points négatifs, c'est plutôt difficile de prendre confiance en soi ou tout simplement de s'accepter tel que l'on est. On est comme emprisonné dans un monde néfaste pour nous et on voudrait en sortir mais manque de chance, il s'agit de notre entourage, et quand j'emploie ce terme, je ne parle pas de mes parents mais du voisinage et des camarades de classe.

Ma famille et moi avons erré dans le pays sans vraiment pouvoir trouver d'attache durant pratiquement deux années et ce, en partie à cause du job de mon père qui était instable. Au final, j'avais treize ans lorsque mes parents et moi nous sommes installés, définitivement, à Ottawa et je suis littéralement tombée sous le charme de la ville. En même temps, je ne sais pas qui pourrait ne pas l'aimer !

C'est durant ma dernière année de ce qui équivaut au collège en France que j'ai fait la rencontre de ma sublime Etta. Malgré sa beauté éblouissante avec ses longs cheveux bruns et ses grands yeux bleus, elle était différente des pimbêches que j'avais croisées tout au long de ma vie. Elle était amicale et honnête, même si parfois sa franchise un peu brutale pouvait meurtrir un petit cœur fragile.

Sans même que l'on ne s'en rende compte, elle et moi sommes devenues amies. On surprenait les gens par notre duo « la Belle et la Grosse ». C'était une association surprenante qui a pourtant fonctionné et fonctionne encore puisque nous sommes toujours amies. « Nos différences nous rapprochent », c'est ainsi qu'elle résume notre histoire à chaque fois qu'on lui demande un petit historique.

J'ai une famille aimante même si hormis mes parents, le reste est toujours domicilié en France. Je ne les ai donc pas revus depuis mon départ, mais nous continuons tous, plus ou moins, à communiquer. J'ai des amis, un boulot qui me plaît, un animal que j'adore et qui je crois, m'aime bien, parce que vous savez comme moi que l'on n'est jamais trop sûr avec les chats. L'expression lire en eux comme dans un livre ouvert n'est vraiment pas faite pour ces petits félins...

Alors que pourrait-il me manquer pour que je sois complètement heureuse, désormais que j'arrive enfin à m'accepter, moi Rebecca Moreau, telle que je suis, c'est-à-dire grande et avec quelques rondeurs en effet, mais pleine de vie ?

Un amoureux, évidemment !

Seulement voilà, l'amour, ce n'est pas aussi facile qu'aller acheter trois tablettes de chocolat au supermarché du coin. Et ça, je crois que tout le monde peut le certifier. En amour, il faut savoir se battre, il faut faire des compromis, il faut... Il faut le bon timing aussi et justement, question timing, je n'ai jamais été très douée.

C'est bien ce que je disais, l'Homme et le rapport au temps, ça fait deux.


Et voilà, nous découvrons notre protagoniste pour ce tome : Rebecca (ou Becca)

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Et voilà, nous découvrons notre protagoniste pour ce tome : Rebecca (ou Becca). Que pensez-vous d'elle ?

Les chapitre seront souvent accompagnés de morceaux de musique country, car comme vous avez pu comprendre, Becca est fan !

Petit ami & Compagnie 2 - Partie 1 (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant