Miss Kilos 2 - La revanche d'une grosse !

Chapitre 39 - Lesson

Je me suis mollement installée sur le canapé, allongée de tout mon long et principalement de tout mon large, lisant le premier acte de « Roméo et Juliette » quand Nicolas déboule de la salle de bain, serviette sur l'épaule, complètement torse nu avec juste un boxer.

— Nicolas !

Mettant le livre devant mes yeux, je l'entends soupirer de la cuisine.

— Ma maison, mes règles. Si t'es pas contente, va dans ta chambre.

— Non mais tu pourrais faire un effort au lieu de te trimbaler comme ça. Est-ce que je suis en petite culotte moi ?

— Tu pourrais, ça ne me gênerait pas. Ça va, avant on était tous tout nus, y a pas de quoi en faire tout un fromage non plus. C'est la première fois que tu vois un gars en boxer ? Et tous ceux que tu dois épier sur la plage et tout hein ? C'est la même chose. Faut arrêter de complexer sur une personne en sous-vêtements.

— Alors d'une, je ne passe pas ma vie, les fesses dans le sable à regarder qui me passe devant pour ton information et de deux... On était tous à poil durant une autre période de l'histoire.

— Ouais enfin, tout ça pour dire que t'es pas obligée de hurler comme une hystérique, je venais juste voir si ça ne grillait pas. Je vais enfiler un pantalon.

— Juste un pantalon ?

— Quoi ? Tu veux que je mette ma combi de ski tant qu'on y est ? T'es vraiment bizarre toi. Mais si les mœurs de mademoiselle sont troublés pour si peu, je vais aussi mettre un tee-shirt !

Il repart et juste avant d'atteindre le couloir, il attrape la serviette, pendouillant sur son épaule pour me la jeter au visage. Je l'entends rire depuis sa chambre.

— C'est bon je suis habillé !

Il revient, avec un simple débardeur noir moulant et un pantalon de survêtement. Il se tient là, droit, les mains dans les poches, me dévisageant étrangement.

— Quoi ?

— Bah c'est bon ? C'est pas trop indécent pour tes petits yeux ?

— Parce que t'attends mon approbation en plus ?

— C'est toi qui viens de hurler...

— Parce que je ne m'attendais pas à te voir débouler à moitié nu avec juste un boxer. Tu pourrais au moins prévenir.

— Hmm... Je vois. T'es un peu le genre chieuse non ?

— Je te demande pardon ?

— Allez donne ce livre, tu vas te faire mal au cerveau en te cultivant ainsi. T'as pris quoi en plus ? « Roméo et Juliette » ? Ce n'est pas de ton âge. Toi tu devrais lire les livres illustrés, pas ça.

— Mais je t'emmerde ! Rends-moi le livre !

— Viens le chercher ?

Il lève le bras en l'air exprès pour m'empêcher de l'atteindre quand bien même je me déciderais à sauter. Je déteste ce gars.

— Tu n'as qu'à le garder, je vais faire autre chose...

— Tu abandonnes déjà ? Sans essayer ?

— À quoi bon ? Tu ne me laisseras pas gagner.

— Parce que tu ne « veux » pas gagner. Il est là ton problème, tu abandonnes trop facilement. Je te l'ai dit : la vie c'est un combat perpétuel.

— Je n'abandonne pas, je refuse tout simplement de me battre contre toi.

— Et pourquoi ? T'as peur de me casser un ongle ?

— Non, simplement de froisser ton égo de singe primate.

— Ouh ! Mais c'est qu'elle sort les griffes la petite. Alors ? Tu viens récupérer le livre ?

— C'est ridicule, tu le sais ?

— C'est toi qui vois...

Je l'aurais prévenu. La dernière fois que j'ai joué à ce genre de jeu, j'ai fait tomber quelqu'un sur une table basse, en verre de préférence.

Prenant alors de l'élan, je tente de récupérer le livre en sautant mais Nicolas lève son bras encore plus haut comme si ce type pouvait s'étirer d'autant plus. Il me regarde alors avec son air satisfait que je déteste tant.

— On dirait un chihuahua ! Allez montre un peu ce que t'as dans le ventre ! Je m'ennuie là et en plus, j'attrape une crampe dans le bras.

— Tu n'as qu'à le baisser !

— Non, si je le baisse, c'est trop facile et tu n'auras retenu aucune leçon.

— Ah parce que t'essayes de m'apprendre quelque chose en me narguant ainsi ?

— Je ne t'apprends rien, je te le fais réaliser seulement.

— Alors tout à fait entre nous, si me faire sauter comme une idiote est une part de ton plan, sache que c'est pourri comme idée.

— Je n'ai jamais dit qu'il fallait absolument sauter pour l'avoir aussi...

C'est vrai. Je n'ai qu'à faire ce qu'Alexis m'a appris quand j'ai commencé mes cours à la fac. Il a appelé ça des « cours d'auto défense spéciale boulette ». J'ai alors mis un coup de pied au niveau du genou de Nicolas, le faisant flancher, pour ensuite le mettre à ma hauteur et le faire basculer en arrière.

Le livre est à moi !

— Je l'ai !

Mais avant que je n'ai le temps de l'attraper, il lâche le livre et m'attrape à la place, me faisant chuter avec lui.

Chuter contre lui.

Soudainement, il se met à éclater de rire comme encore jamais ça ne lui était arrivé tandis que l'on est mollement couchés l'un sur l'autre.

— Finalement je retire, t'as du cran. Ça me plaît !

— Arrête de rire !

— T'es vraiment pas croyable comme fille toi !

Il passe ses bras autour de moi et me plaque contre lui.

— Nicolas !

— Chut. Laisse-moi un moment... Faut que je me remette.

J'ai mon visage contre son torse. J'entends les battements rythmés de son cœur. Je n'entends que ça.

J'entends le cœur de Nicolas me parler.