Miss Kilos 2 - La revanche d'une grosse !

Chapitre 47 - The Final Countdown

Alors que Nicolas est à terre et que Caleb le menace de son poing déjà bien ensanglanté, ils se sont retournés vers moi et mon premier réflexe a été d'attraper les oreilles de l'un et de l'autre, puis de les attirer ainsi jusque dans le studio, refermant la porte derrière moi.

— Je ne sais même pas par où commencer... Je devrais être furieuse et je le suis mais étrangement, là de suite, je suis surtout en colère après moi-même d'avoir laissé une telle situation dégénérer à ce point. Je ne sais pas quoi dire et je ne pourrais certainement rien dire qui puisse vous convaincre de ne pas vous entretuer... D'ailleurs je devrais vous laisser vous entretuer puisque ça semble être ce que vous voulez depuis longtemps maintenant. Donc allez-y... Battez-vous. Parce qu'apparemment, il n'y a que ça que vous sachiez faire.

Ils me regardent à peine, se tournent complètement le dos, s'ignorant totalement.

— Écoutez... Je sais que l'un comme l'autre, dans votre façon très maladroite de le faire, vous avez essayé de m'aider. De m'aider moi, une pauvre fille un peu handicapée de la vie. Je le sais et j'en ai bien conscience, d'ailleurs je ne vous remercierais jamais assez pour tout ce que vous avez fait pour moi... Mais voilà... Caleb, il faut que tu comprennes que Nicolas n'a pas un fond « méchant » et que j'aimerais vraiment, vraiment finir ce que j'ai commencé avec lui. Vraiment. Quant à toi Nicolas... Ce que tu as fait tout à l'heure ? Ne recommence plus jamais compris ? J'aime Caleb et je pense que tu en as parfaitement conscience aussi. Alors ce genre de petit tour de provocation, il faut que ça cesse. Honnêtement, je vous aime l'un comme l'autre... L'un certainement plus que l'autre si je dois rester franche, mais vous voir dans un tel état... ça ne vaut pas la peine. À quoi ça rime tout ça ? Est-ce que vous vous sentez mieux maintenant hein ?

— Non...

— C'est bien ce que je pensais. Alors comme vous êtes deux idiots finis, on va faire en sorte que les choses fonctionnent. Vous allez faire une fusion, tous les deux.

— Quoi ?!

Ils se retournent enfin vers moi, choqués, s'imaginant certainement le pire et ils ont bien raison de l'imaginer.

— Nicolas, tu es un photographe de talent et Caleb, un designer de génie. Pour couronner le tout, vous êtes frères. Alors il est hors de question que l'on passe à côté de l'occasion de marquer les esprits avec cette publicité. Caleb, tu aideras et Nicolas, tu accepteras.

— Jamais de la vie... Il ne manquerait plus que je travaille avec lui.

— Non mais je ne demande pas ton avis. Je l'impose. Vous m'avez longtemps imposé vos délires et vos normes aussi... Maintenant c'est à moi. À moi que revient le droit de prendre une décision. Si vous ne voulez pas, tant pis, moi j'arrête tout mais je pense que tout le monde n'est pas sans savoir que l'on arrive à la date limite pour faire cette publicité alors c'est le moment où jamais de faire quelque chose de bien. Au moins cette fois. Cette unique fois. Après, vous pourrez vous battre, vous taper dessus. Je ne vous en empêcherai pas. Promis. Mais en attendant, c'est un cessez-le-feu immédiat. Une trêve. Une alliance.

— Plutôt crever...

— Ok. Parfait. Vous le prenez comme ça ? Alors à mon tour de jouer maintenant.

Je ressors en courant du studio, refermant la porte à clé.

— Alexandra !

— Alex ! Ouvre la porte !

— Hé ! Tu n'as pas le droit de faire ça !

— Si ! Justement ! J'ai tous les droits parce que je tiens beaucoup trop à vous pour vous voir dans un tel état ! Maintenant méditez sur ce que vous venez de faire et le studio est bien assez grand pour que chacun ait son coin.

Retournant dans le bureau de Nicolas, j'entends encore frapper à la porte tandis que tout le monde, dans le hall, me regarde, perplexe.

— C'est bon... Que tout le monde retourne travailler. Ça va aller.

Ou pas.

Honnêtement, je les ai casés ensemble pour un moment mais peut-être que j'aurai la surprise de trouver un cadavre quand j'ouvrirai la porte.

Tandis que tout le monde remonte à son bureau, je nettoie le bazar dans le bureau de Nicolas, retrouvant les deux téléphones portables de Caleb et Nicolas. Comme par hasard hein ? Vous me direz, ça m'arrange. Il ne manquerait plus que quelqu'un vienne les aider.

Il y a tellement de bazar et de choses à nettoyer.

— Alors ? Tu as trouvé une solution à ton problème ?

La voix d'Alexis résonne dans la petite enceinte tandis que je ramasse les bouts de verre un à un.

— Plus ou moins... Si ça marche, ils me détesteront. Si ça ne marche pas, ils se haïront. Je ne suis pas magicienne, je ne pourrais jamais faire en sorte que leurs problèmes s'effacent mais je peux faire en sorte de ne pas en être un pour eux.

— Donc ? Où est-ce que tu les a mis ?

— Dans le studio.

— Attends... Tu les as enfermés ensemble ?

— Hmmm. Je ne savais pas quoi faire d'autre et j'avoue que j'avais la trouille.

Alexis se met à éclater de rire tout en s'accroupissant pour m'aider à faire le ménage.

— Tu vois ? C'est de ça dont je parlais, Alex. Tu as une force en toi, elle ne demande qu'à être exploitée. C'est tout. Bon de toute évidence, ton plan n'est pas « brillant » mais ça peut faire l'affaire. Je connais Caleb, il est rancunier mais il ne sait pas se taire plus d'une heure. Ils seront forcés de communiquer s'ils veulent sortir d'ici.

— Et quand ils sortiront, je vais passer à la casserole.

— Peut-être pas... Qui sait ?

— Je ne sais pas grand-chose Alexis mais je sais que ce que je viens de faire, ne va pas leur plaire du tout.

— N'empêche... J'ai une question. Comment tu as prévu de les nourrir ces deux-là ?

— Ah... Je ne sais pas. Mais s'ils sont malins, il y a une fenêtre qui mène au toit, s'ils s'entraident, ils peuvent l'atteindre.

— Tu as réfléchi à tout toi non ?

— Pas vraiment, disons que j'ai pris un grand soin de mémoriser toutes les échappatoires qui s'offraient à moi quand j'étais avec Nicolas. Il me faisait vraiment peur par moment.

Normalement, d'ici une dizaine de minutes top chrono, ils devraient être ici, sur le seuil de la porte du bureau de Nicolas, furieux et m'en voulant à mort.

Normalement...