Balmeon05

Prologue

(Pdv d'Opale Blank)  

Gr...Gris. Gris...Gr...GRIS !

Les barreaux sont gris, le sol est gris, le plafond est gris, même leurs visages sont gris. Vides et sans formes. Ça me donne sincèrement envie de les baffer. Un an que je suis ici, et j'ai l'impression que ça a duré toute une vie. La prison de Couest est sûrement la pire de toutes celles que j'ai fréquenté... Gris. Gris.... et re GRIS. Voilà comment je le résume, cet endroit de merde. Pressée de me barrer d'ici. Pour ça, il faudrait déjà avoir un plan. Pour l'instant, la personne adorable que je suis n'a encore rien trouvé. Comment se retrouver dans un endroit pareil ? Simple, tuer ses parents est devenu un délit. Pardon, en fait, ça l'a toujours été. Leur lois grotesques me font mourir de rire... Comment peut-on mettre en cage une aussi jolie fille que moi ? En plus, le gris ça ne me va pas du tout. J'ai l'impression que ma peau devient blême, à mesure que les heures passent...

- Tu pourrais arrêter de me fixer comme ça poupée ? Je sais que je te fais de l'effet mais là tu me fais peur...

Je vous présente Jack, mon voisin d'en face. Le mec pas du tout chiant, qui a toujours tendance à lancer des regards pervers d'ailleurs, sans que ça soit trop lourd... Non pas du tout. Qu'est-ce qu'il me veut ce con ? Il ne comprend pas que j'ai besoin de me concentrer ? Je ne vais pas rester ici plus longtemps, il faut que je sorte, sinon je vais devenir folle ! à moins que je le sois déjà ... Sortir pour aller où ? Je ne sais pas. Il n'y a rien dehors, rien qui puisse donner envie en tout cas. les gens se ruent dans ce genre d'endroits pour se protéger justement. Comme c'est ironique...  De toute façon,  l'herbe est toujours plus verte ailleurs non ? En même temps, nous sommes logés, nourris, protégés par la force de ces murs. C'est parfait pour ceux qui sont laissés à la merci de tout dehors. Mais ce n'est pas une vie ici. C'est un calvaire sans fin, une vie mortellement ennuyante.  Je préfère encore affronter les tempêtes et les ondes radioactives plutôt que de rester là à me morfondre . Opale Opale Opale, arrête de réfléchir autant, tu sais très bien que ce n'est pas bon pour toi... tu sais très bien que dehors c'est la jungle... tu aimerais tellement participer à cette guerre... Opale , tu aimes ce monde sauvage, emplis de danger... Hein ? Ça ne m'étonne pas de toi, tu as toujours été comme ça...  Toujours été sauvage et sans cœur...  Sous ce corps de petite poupée inoffensive se cache un animal féroce,  et personne ne souhaite le réveiller.  Il vaut mieux le laisser dans son antre...

Pour l'instant. 

Je tourne en rond dans ma cellule, tel un lion en cage. Ils ne doivent même plus exister d'ailleurs. Tout est sombre et granuleux, dehors. Les forêts ? Détruites, parties en fumées  pour la plupart. Les immeubles dont on nous avait tant parlé ? Il n'en reste plus rien, sinon leurs cendres qui parcourent à présent la surface de ce globe, devenu notre unique maison. Tout, ou presque, a été éradiqués de la surface de cette terre par la 3eme Guerre Totale. La nature reprend bien sa place, mais plus lentement que prévu. Je me demande si nous allons tous survivre. Ça fait tellement longtemps que je n'ai pas vu le ciel. Je l'adore, il est rouge la plupart du temps, rouge comme le sang qui est sorti de la gorge de mon père... J'aimerais tellement revoir ce ciel, au moins une fois... Il était tellement profond, tellement poétique dans mes souvenirs...Hypnotique...Je n'arrive pas à lui résister. Pourquoi ne sommes nous pas autorisés à sortir ? On dirait des rats de laboratoire, c'est inhumain de faire ça. 

- Jack ? Je minaude d'une douce petite voix.

Jack, posé sur sa banquette, se redresse rapidement. On dirait un toutou qui répond pour un oui ou pour un non. 

- Qu'est-ce qu'il y a ma beauté ? Il me demande, en arquant un sourcil, prenant un air de Don Juan.

Je le regarde fixement, telle une poupée sans vie, puis avec une voix sortie de l'outre tombe, je lui demande :