Chapitre 3

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Une fois revêtue de son costume à pois noirs, Ladybug se projeta sur les toits de Paris, pour pouvoir localiser l'Akuma. Elle vit une ombre se rapprocher d'elle, sautant sur des toits plus éloignés. Mais la jeune fille connaissait cette silhouette : celle de son partenaire. Il se posa sur un toit non loin d'elle et se rapprocha d'une allure féline.

- Bonjour, ma Lady. Tu m'attendais ? interrogea Chat Noir tout en s'approchant un peu plus près.

- Bonjour, Chat Noir. Non, j'essayais de localiser l'Akumatisé, l'ignora catégoriquement Ladybug.

Chat Noir se redressa et observa sa partenaire. Il aimait la voir concentrée, mais il préférait lorsqu'elle le regardait. Il remarqua un franc sourire sur les lèvres de la jeune fille. Il inclina la tête pour mieux la cerner.

- Tu as passé un bon début de matinée ? Tu as vraiment l'air heureuse, Milady.

- Hum, oui, on peut dire ça !

- Oh, que s'est-il passé ? demanda Chat Noir avec entrain.

- Cela concerne ma vie privée, Chat, souffla-t-elle avec lassitude.

- Mais tu pourrais au moins me dire ce qui t'a mis de bonne humeur, sans me donner de lieux ou de noms. Juste pourquoi es-tu heureuse : un évènement, une personne... Tu vois ?

- Chat Noir, comprends-tu ce que veut dire le mot « privée » ? dit-elle en le regardant, un sourcil levé.

Il baissa ses oreilles. Il voulait en savoir plus sur ce qui rendait sa lady si heureuse. Malheureusement, la jeune fille été bonne élève et ne dérogeait pas à la fameuse règle qui rendait curieux son acolyte. Elle était têtue et il adorait ça.

Il l'observait toujours, avec cet air triste sur le visage. Elle se releva et il l'imita.

- Je ne le vois pas, je pense que l'on devrait se déplacer. Qu'en penses-tu ?

Elle se retourna vers lui, puis perdit son sourire. Elle fixa un point derrière Chat Noir, mais tout alla bien trop vite. Elle agrippa l'épaule du jeune homme pour le projeter au sol.

- Attention, Chat Noir ! cria la coccinelle, avant de se protéger elle-même des projectiles.

Chat Noir se releva difficilement. Face au duo, se trouvait un être mi-femmemi-araignée. Elle était vêtue, pour ce qui était du buste, d'un corset noir. Ses cheveux étaient rabattus en arrière à l'aide d'une pince. La créature les surplombait, accrochée à des fils robustes.

- Bonjour, mes chers petits ! Je suis l'Araignée et je viens prendre vos miraculous, dit-elle, un sourire carnassier sur le visage.

Les deux héros se regardèrent une fraction de seconde, avant de courir dans la direction inverse de l'arachnide.

- Alors, mes amours, je vous fais peur ? Ne vous inquiétez pas : rien ne sert de courir, vous tomberez tôt ou tard dans ma toile, dit-elle, amusée.

Les deux gardiens de Paris continuèrent de fuir en direction d'un repaire. Ils se regardaient régulièrement pour vérifier s'ils se suivaient toujours et pour savoir si l'un d'eux avait une idée d'où aller. Ladybug fit signe à son partenaire de s'arrêter dans une ruelle sombre et étroite pour éviter d'être repérés. Ils ne disaient plus un mot, proches l'un de l'autre. Ils surveillaient le ciel et les deux entrées qui menaient à leur cachette. Leur souffle à l'unisson, ils étaient épuisés et apeurés. Il leur fallut plusieurs minutes pour reprendre leur calme. Une fois leurs respirations revenues à un rythme normal, ils se regardèrent.

- Elle sort d'où, celle-là, encore ? lâcha Chat Noir.

- Je ne sais pas, mais elle veut nos miraculous. Ce n'est pas bon signe pour nous si c'est son seul objectif, répondit Ladybug.

- Il faut que l'on fasse attention à ne pas tomber entre ses pinces ! dit-il avec un geste illustrateur.

- Ce n'est pas le moment pour des jeux de mots moisis, Chat ! Je l'ai vue de près ; je pense que l'Akuma s'est logé dans sa pince à cheveux. Mais comment l'approcher ? Elle est répugnante...

- Aurais-tu peur des araignées, ma Lady ? la taquina Chat Noir.

Elle se retourna, rougie par la remarque de son acolyte.

- Absolument pas ! J'ai plus peur des souris que de cette horreur !

Il la regarda avec un sourcil levé, comme s'il lisait en elle et qu'il savait qu'elle essayait juste de paraître plus forte.

- Bon, ça va, je n'ai pas peur, mais je ne suis pas à l'aise avec ce genre de bestioles ! Alors imagine lorsque je me retrouve devant une taille légèrement plus imposante.

- Ne t'inquiète pas ! Si ça peut te rassurer, je ne suis pas à l'aise non plus.

- Génial ! Nous sommes deux face à une situation qui nous déplait ! Merci de me rassurer, Chat.

- Mais de rien !

- C'était ironique !

- Je vous ai trouvés, siffla l'Akumatisée en se penchant au-dessus d'eux, les yeux réfléchissants une lueur flamboyante, due à la faible luminosité de la ruelle.

Tous deux se dégagèrent de leur cachette, le plus rapidement possible. Mais pour Chat Noir, il était déjà trop tard : il se retrouva coincé dans une substance adhésive blanche. Se débattre ne servait à rien : plus il bougeait, plus la toile se refermait sur lui. Ladybug se figea à la vue de son ami prisonnier.

- Lâche-le ! cria-t-elle, furieuse.

- Je te l'échange contre ton miraculous. De toute façon, ce n'est pas mon genre d'homme, je les préfère légèrement plus âgés et plus féroces.

- Non, Ladybug ! Ne fais pas ce qu'elle te dit ! agonisa Chat Noir

Ladybug esquiva deux trois projectiles lancés par la venimeuse. Se jetant sur elle comme si sa vie en dépendait, la coccinelle essayait de toucher sa cible et de libérer de ce fait le chat qui commençait à manquer d'air. Impossible pour lui d'utiliser son pouvoir. Il était juste là pour attirer sa bien-aimée et il ne pouvait rien y changer. Tout ce qu'il avait réussi à faire aujourd'hui avait été d'énerver sa camarade et l'empêcher de réfléchir correctement à une solution pour pouvoir vaincre la vilaine.

Chat Noir se fit emmener tout en haut d'un building par sa ravisseuse. Ladybug avait disparu depuis quelques secondes et il se dit que c'était mieux comme ça.

- Alors, mon minou, t'aurait-elle abandonné ? dit-elle avec un rire cynique.

- Elle est la seule à pouvoir m'appeler comme ça, rétorqua-t-il entre deux respirations.

- Pourtant, elle ne t'aime pas. Tu perds ton temps. Tu ferais mieux de me remettre ton bijou. Plus de Chat Noir. Elle t'aimera peut-être plus sans ton costume, tu ne penses pas ?

- Je n'ai pas à écouter une femme qui s'est fait posséder par un fou furieux, par manque de confiance en elle ou par colère !

- Tu ne sais rien de moi, stupide Chat ! cria-t-elle en resserrant un peu plus sa prise.

- Alors quoi, tu vas me tuer ?

- Je le pourrais. Comme ça, j'aurais ton miraculous.

- Tu ne le toucheras pas ! s'écria une voix lointaine.

- Où te caches-tu, petit insecte ? s'assombrit l'araignée.

Elle regarda dans tous les sens, essayant de localiser un costume à pois. Soudain, Chat Noir sentit son cœur ne faire qu'un tour. Ses oreilles se dressèrent.

- Lucky Charm !

Miraculous RomanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant