Chapitre 6

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- C'est bon, viens ! Je dois aller de l'autre côté de la tour Eiffel. Mon père a dessiné un plan, dit-elle tout en continuant sa route.

Chat Noir retrouva son sourire et la rattrapa en trottinant. Décidément, Marinette était trop gentille.

- Et qu'est-ce qu'il y a, dans ces gros paquets ?

- Des pains aux raisins.

Elle put constater que Chat Noir avait eu comme un sursaut. Elle lui jeta un coup d'œil : il regardait le paquet qu'il tenait entre ses bras avec envie. Avec un peu d'imagination, elle pouvait apercevoir un filet de bave sortir de sa bouche.

- Si tu travailles bien, dit-elle, tu auras droit à un échantillon de ce qu'il y a dans le sac.

Il la regarda vivement, les oreilles dressées sur sa tête.

- Je travaillerai dur !

- Bien.

Durant le chemin, l'ambiance fut détendue, Chat Noir sortit quelques jeux de mots qui lui étaient fidèles et Marinette en rit de bon cœur. Arrivés sur le lieu de la livraison, les clients étaient ravis de voir Chat Noir en personne livrer leur commande. Et, en tout gentleman, le jeune homme proposa à la brunette de la ramener chez elleet, en toute demoiselle de ce nom, elle accepta. Elle ne pouvait pas refuser après avoir vu son visage se ternir. Marinette essaya d'entamer la conversation.

- Alors, vous vous entendez bien avec Ladybug, non ? se risqua la jeune fille.

- Oui, je crois qu'on peut dire ça. Nous sommes partenaires. Elle ne me voit pas autrement, il me semble. Les médias non plus.

- Parce que tu la vois autrement, toi ?

- Pour moi, Ladybug, c'est tout ! Je l'admire ! C'est mon rayon de soleil. Je pourrais faire n'importe quoi pour elle, mais je crois que je l'ennuie. Je suis pitoyable, n'est-ce pas ?

- Tu es loin d'être pitoyable ou même ennuyeux.

- Il s'avère que j'ai étéinutile durant notre dernier combat. Je m'en veux. Si je n'avais pas été préoccupé à attirer son attention, j'aurais été plus efficace.

- Je ne pense pas que Ladybug t'en veuille. T'a-t-elle déjà dit une fois que tu étais inutile ?

- Mais c'est parce qu'elle est trop gentille.

- Tu sais, je suis à peu près dans le même cas, en ce moment.

- Ah bon ? s'étonna-t-il.

- Ce n'est pas tout à fait pareil, mais ça y ressemble. Moi, c'est plus un problème de cœur. J'ai toujours peur de décevoir, dire des bêtises ou ne pas être à la hauteur pour la personne que j'aime.

- Tu... Je ne comprends pas : tu aimes quelqu'un et tu penses ne pas être à la hauteur ? Pourquoi ça ?

- Parce que lui est parfait, et moi je suis juste une gaffeuse, dit-elle avec un sourire forcé.

- Je ne suis pas d'accord avec toi ! Tu sais, je pense que tu es une fille super. Tu as du talent et tu es imaginative, puis...

Chat Noir continua son monologue vantant les mérites de son amie durant de bonnes secondes.

- ... Tu vois ?

Mais lorsqu'il se retourna pour faire face à la jeune fille, elle n'était plus là. Il la chercha rapidement des yeux. Il la vit en train de courir aussi vite qu'elle pouvait. Et pour cause : un enfant était au milieu de la route, seul, à chercher ses parents, alors qu'un camion arrivait à toute vitesse. Il se mit lui aussi à courir. Marinette arriva la première et poussa le petit garçon de l'autre côté de la route. Mais le camion menaçait à présent la jeune fille. Tout se passa très vite, elle ferma les yeux attendant le choc évident. Mais elle ne le sentit pas. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, le camion était déjà loin. À côté d'elle, un petit garçon pleurait et, dans ses bras, un Chat tremblait encore. Il la serrait tellement fort que, de ses griffes, il parvint à laissait des marques sur sa peau. La tête encore dans son cou, elle caressa les cheveux de son sauveur.

Miraculous RomanceWhere stories live. Discover now