Chapitre 14

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Les larmes commencèrent à couler le long des joues de la jeune fille munie de la loupe. Elle regardait l'homme rire à pleins poumons face à son œuvre, fier de lui. La colère de la coccinelle se fit plus grande encore. Elle se jeta sur lui pour lui administrer des coups de façon désespérée.

- Eh bien alors ! On se rebelle ? ricana le super vilain.

- Tu n'avais pas le droit de le toucher, c'en ai fini de toi.

Elle scruta les alentours le plus rapidement possible et la solution lui apparut comme par magie lorsqu'elle s'arrêta sur la prison de verre de Chat Noir. Avant qu'elle n'utilise son pouvoir, elle aperçut Chat Noir utiliser son cataclysme pour se libérer des flèches qui le transperçaient de part en part. Cette vision écœura Ladybug. Elle ne devait laisser aucune chance à cet homme, elle le ferait pour Adrien, pour Chat Noir. Elle repensa à toutes ces fois où il avait été là pour elle, où il l'avait protégée et qu'elle lui avait crié dessus en retour. Elle s'en voulait, et à présent elle savait ce qu'il ressentait quand il la regardait se mettre en danger.

Elle attendit le moment propice, elle allait le ressentir, elle le savait. Le super vilain continua son monologue sur sa puissance et son talent, à croire qu'il ne doutait absolument pas de lui sous cette forme. Mais Ladybug l'ignorait, peu importe ce qu'il disait, elle ne réagissait pas. Elle avait fermé les yeux et se concentrait. Ça agaçait l'homme : personne n'avait le droit de l'ignorer de la sorte. Il se mit dans une colère folle avant d'envoyer une bourrasque de sable sur la jeune fille, mais elle ne cilla pas, elle était toujours là, contre la paroi de verre. Les yeux fermés, elle attendait toujours. Elle le savait, ce n'était pas le moment.

- Ah ! C'est comme ça ? Tu veux m'ignorer ? Tu finiras comme ton copain ! Personne ne m'ignore ! cria-t-il.

Un énorme cristal se forma au-dessus de lui, et elle ouvrit les yeux. Là ! C'était le moment ! Elle approcha la loupe près de la prison de son ami tout en l'inclinant vers le nouveau cristal. Le soleil se refléta sur la lentille du Lucky Charm, et forma un rayon de lumière qui se refléta sur le cristal nouvellement formé par l'homme de sable pour enfin frapper de plein fouet ce dernier. La brûlure se fit intense et il lâcha toute emprise sur le cristal pour se mettre à genou et se lamenter sur sa blessure. Ladybug en profita pour courir vers lui et lui arracher ses gants, qu'elle déchira d'un coup sec, sans hésitation. Un petit papillon noir sortit des lambeaux de tissus.

- Je te libère du mal ! Bye bye, petit papillon, réussit à dire la Lady.

Une fois le papillon purifié, elle utilisa son dernier pouvoir pour faire tout redevenir comme avant, espérant que toutes les blessures disparaitraient avec tous ces dégâts. Mais Chat Noir restait étendu sur le sol, elle se précipita vers lui et le prit dans ses bras. Elle observa les alentours et ne vit personne, à part l'homme qu'elle venait de purifier et qui s'était évanoui aussitôt redevenu normal. Elle décida de mettre fin à sa transformation. Adrien la rejoignit un peu plus tard lorsque son miraculous annonça la fin de celle-ci. Elle en profita pour appeler les secours : c'étaient les seuls à pouvoir les aider, à présent.

Les secondes lui parurent des heures. Elle regardait son ami endormi sur ses genoux. Elle avait peur. Elle mit sa main sur sa poitrine pour sentir son cœur, pour se rassurer qu'il était toujours là. Elle lui parlait, aussi. Il fallait qu'il reste avec elle. Il était peut-être évanoui, mais s'il entendait les sons autour de lui, ça le rassurerait peut-être d'entendre une voix familière.

- Tu sais, tu as été super durant le combat. Tu as fait de ton mieux, et grâce à toi, nous l'avons eu. Il faut que tu voies ça, c'est tellement beau. Le parc est redevenu comme avant, et toutes les personnes figées sont redevenues elles-mêmes, grâce à toi. Alors, s'il te plait, réveille-toi. Je m'excuse pour toutes ces fois où je t'ai crié dessus lorsque tu voulais absolument me protéger, je sais ce que c'est à présent... Je ne veux pas te perdre, lui avoua-t-elle, les larmes aux yeux.

Au loin, la sirène des pompiers se fit entendre. Elle se sentit soulagée : il allait pouvoir être pris en charge. Mais elle ne le quitterait pas, elle voulait rester à ses côtés. À l'arrivée de l'équipe de sauvetage, elle leur mentit un peu au sujet de leur situation. Ils embarquèrent le jeune homme dans leur camion, mais elle ne le laisserait pas partir aussi facilement. Alors que Marinette s'apprêtait à monter dans le camion avec Adrien, toujours évanoui, les pompiers l'empêchèrent de monter avec lui.

- Excusez-moi, jeune fille, mais vous ne pouvez pas monter avec lui. Seuls les membres de sa famille ont le droit de l'accompagner, expliqua l'homme qui avait emmené Adrien.

- Comment ? Je veux l'accompagner, je ne le laisserai pas seul.

- Je n'ai pas le droit de vous emmener.

- Il n'ira nulle part sans moi, je vais monter dans ce camion et l'accompagner jusqu'à l'hôpital. Et personne ne pourra m'en empêcher, sévit Marinette.

Quand elle prenait ce ton-là, rien ni personne ne pouvait l'arrêter.

- Je vais faire une exception, mais surtout ne dites rien à personne. Les jeunes d'aujourd'hui... quand ils sont amoureux, c'est terrible !

Elle grimpa dans le camion et s'installa près de son ami. Elle observa son visage égratigné, dû au combat qu'il avait mené. Elle était très inquiète pour son état. C'était la première fois qu'il était aussi amoché après un combat. Malgré le fait que la transformation eut pour effet de soigner la plupart de ses blessures, elle espérait seulement qu'il ne soit pas encore plus mal en point à l'intérieur. Mais vu qu'il ne s'était toujours pas réveillé, le pire lui venait à l'esprit. Pourquoi se devait être lui dans ce lit ? Pourquoi s'était-il désigné pour faire l'appât ? Elle aurait dû y aller elle-même. Il se mettait déjà bien assez en danger tout seul. Maintenant, il était là, inconscient, et elle ne pouvait rien faire pour arranger ça.

La sirène retentissait alors qu'elle parcourait un morceau de la ville pour atteindre l'hôpital. Les secondes paraissaient des heures. Marinette sursauta lorsque son portable se mit à sonner. C'était Alya qui essayait de la joindre. Avec tout ça, elle avait oublié de prévenir son amie. Elle accepta l'appel.

- Marinette ? Tu vas bien ? s'affola la voix au bout du fil.

- Je... Euh, oui, je vais bien, bégaya Marinette.

- Que s'est-il passé, j'entends une sirène de pompier ? Tu es blessée ?

- Non, je vais bien, ne t'inquiète pas. Ce n'est pas moi... Je ne sais pas quoi faire. C'est Chat Noir qui a été blessé. Je suis avec lui, là. Il est inconscient...

- Je te rejoins à l'hôpital.

- Non, tu ne peux pas... sinon...

- Sinon rien du tout. Écoute, je pense avoir deviné qui se cache sous le masque de ton cher ami masqué. Et je veux être là pour vous. Il est hors de question que je reste encore à l'écart. Tu auras besoin de soutien.

- Alya... Je... Merci.

- En attendant, tu t'en sors très bien. Sois juste là pour lui, essaya de la rassurer Alya.

- Je ne le quitterai pas.

- Parfait, à tout de suite, ma belle.

Le camion ralentit, signe de l'arrivée imminente à l'hôpital. L'estomac de la jeune fille se serrait parallèlement aux mètres qui les rapprochaient du bâtiment. Le véhicule s'arrêta et son cœur en fit de même. L'équipe médicale ouvrit le camion et commença son ballet pour s'occuper du jeune homme. Marinette observait ce spectacle, impuissante. Elle suivit Adrien jusqu'à la salle d'opération. Elle ne pouvait continuer plus loin et se devait d'attendre que le personnel ait fini de le soigner. Elle s'assit sur les bancs qui longeaient le couloir et attendit que son ami sorte de cette salle lugubre. Le temps d'attente allait se faire long.


Miraculous RomanceWhere stories live. Discover now