Chapitre 25

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Daphnée

Je le détestais. Il s'était permis de m'insulter. Mais bien évidemment, puisque c'était mon maître ! Je n'étais qu'une moins que rien ?! Eh bien, très bien, j'allais le servir comme tel, dorénavant. Les moments que nous avions passés ensembles avaient été si agréables, si réconfortants... Et il s'était permis de tout gâcher sous le coup de la colère. Je ne représentais rien d'autres qu'une distraction pour lui, il l'avait clairement laissé sous entendre. Je me sentais si humiliée qu'il m'est craché sa haine au visage, comme-ci, tout ce que nous avions vécu n'avait été qu'illusion.

Maintenant, j'avais une vision nouvelle de lui, cachée sous son masque avenant. Il m'avait laissé voir sa véritable personnalité : un homme obnubilé par les apparences qui s'amusait avec les femmes telles des objets. Alors oui, j'étais en colère. Mais, j'étais triste aussi. Triste qu'une infime part de moi ait espérée que la situation se déroulerait autrement. Triste d'être tombée sous le charme d'un homme aussi horrible. Pire, j'allais devoir le supporter quotidiennement, et revoir cette scène inlassablement dans mon esprit.

Cependant, malgré tout, je savais que la distance qu'il avait forcée à mettre entre nous était la meilleure solution. Ainsi, aucun de nous ne serait plus tenté. Du moins, s'il avait un jour été tenté... J'avais passé le reste de la nuit à me morfondre, me haïssant pour ma faiblesse. Finalement, je m'étais endormie à l'aube, exténuée.

Lorsqu'Eulalie vint me chercher, je plaquais un faux sourire sur mes lèvres que je gardais toute la journée. Je ne devais rien laisser paraître. Si quelqu'un se rendait compte que quelque chose n'allait pas, je serais obligée de mentir, et je n'en avais absolument pas l'intention. Bien sûr, malgré tout, mon amie avait immédiatement remarqué que j'étais tracassée, mais elle avait eu la gentillesse de ne poser aucune question, sûrement consciente que je n'aurais pas la force d'y répondre.

Je passais le reste de la journée telle un automate, accomplissant toutes les tâches qu'on me demandait, l'esprit complètement ailleurs. Silène avait claqué des doigts à plusieurs reprises quand j'avais divagué un peu trop. Le midi, je n'avais pas eu le courage d'avaler quoi que ce soit, tant mon estomac était noué, et j'avais prétendu avoir du linge à étendre. Personne n'avait fait de remarque, même si Stella avait fortement froncé les sourcils. J'étais parti m'asseoir dans le jardin, la tête posée sur les genoux. Etais-je malgré tout forcée à aller chez son meilleur ami Victor, comme l'avait demandé Sirius ? J'espérais sincèrement que non. Je voulais juste passer la fin de ma journée, seule, sans Aaron à côté de moi. Après tout, c'est lui-même qui avait parut dégoûté par ma présence, la veille. Finalement, je soupirais et rentrai à l'intérieur de la maison.

Dans le couloir, je me retrouvai nez à nez avec Aaron qui me lança un regard froid. Cela me glaça le sang, tant l'animosité se dégageait de ses prunelles. Il m'en voulait toujours, alors que ce n'était aucunement ma faute. Pour ma part, je lui fis clairement comprendre, en l'assassinant du regard, que la façon dont il m'avait traitée était exécrable. Nous passâmes l'un à côté de l'autre et je lui montrai ma posture la plus dédaigneuse possible. Il serra violemment la mâchoire. Je devais l'avoir énervé. Parfait. J'eus un petit sourire satisfait et repartis dans la chambre de sa sœur.

Lorsque j'entrais, après avoir toqué, je compris que Silène était en train de converser de façon houleuse avec sa mère. Les voix étaient fortes et sèches, et les gestes théâtraux. Auguste se trouvait dans un coin de la pièce, les mains serrées derrière le dos, et droit comme un piquet. Quand il me remarqua, il me regarda suspicieusement, ce qui me rendit mal à l'aise. Etait-il au courant ? De toute façon, il n'y avait plus rien à en dire, ce qui s'était passé était désormais clos. Je fis comme-ci de rien n'était et me concentrai sur la conversation entre les deux femmes. Je fixai un point devant moi, et écoutait discrètement.

La tête baisséeWhere stories live. Discover now