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Rose,

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Rose,


On est bien peu de chose
Et mon amie la rose
Me l'a dit ce matin
A l'aurore je suis née
Baptisée de rosée
Je me suis épanouie
Heureuse et amoureuse
Aux rayons du soleil
Me suis fermée la nuit
Me suis réveillée vieille

Pourtant j'étais très belle
Oui, j'étais la plus belle
Des fleurs de ton jardin

On est bien peu de chose
Et mon amie la rose
Me l'a dit ce matin
Vois le dieu qui m'a faite
Me fait courber la tête
Et je sens que je tombe
Et je sens que je tombe
Mon cœur est presque nu
J'ai le pied dans la tombe
Déjà je ne suis plus

Tu m'admirais hier
Et je serai poussière
Pour toujours demain
On est bien peu de chose
Et mon amie la rose
Est morte ce matin
La lune cette nuit
A veillé mon amie

Moi en rêve j'ai vu
Eblouissante et nue
Son âme qui dansait
Bien au-delà des nues
Et qui me souriait

Crois celui qui peut croire
Moi, j'ai besoin d'espoir
Sinon je ne suis rien

Ou bien si peu de chose
C'est mon amie la rose
Qui l'a dit hier matin.

Cette chanson c'était un peu notre chanson. Je sais pas combien de fois tu l'as chanté en te pavanant devant moi, toi et tes petits copains, mais c'est le souvenir le plus récurent que j'ai de toi. Ma petite soeur. Cette chanson est horriblement triste mais tu me l'as toujours chanté comme si elle avait été écrite pour toi. J'ai décidé d'appliquer la même idée qu'avec papa. Je vais essayer de me rappeler des quatre moments marquants durant lesquels j'ai dû voir ta sale tête (non, ce n'est pas une blague).

Mon premier souvenir de toi est surement l'un des plus drôle. J'avais cinq ans et toi trois, on était sortis tous les quatre en ville, tu marchais devant moi, entre papa et maman. J'étais jaloux de toi et je boudais derrière, tu avais l'attention de nos deux parents tandis que moi je devais crier pour qu'ils m'écoutent. Et alors que tu avais ce pouvoir sur eux, tout ce que tu trouvais à faire, c'était essayer de prouver ton indépendance en marchant seule : tu avais refusé catégoriquement de leur tenir la main. Tu marchais comme une princesse, la tête haute (t'étais déjà une pimbêche) et là, tu as trébuché. Si cela n'avait été que ça, mais non, ta tête a atterri dans une merde de chien encore fraiche. Tu en avais plein sur la figure, c'était à mourir de rire. Bien sur, papa et maman m'ont engueulé, mais j'ai vu leur sourire en coin. Et maintenant que j'y pense, il n'y a pas eu que ça, la première place dans mes souvenirs sur le podium revient également à cette fois où tu as voulu faire pipi sur les toilettes et non pas sur ton pot, tu étais tombée dedans, t'étais coincée et je suis le premier à t'avoir entendu. Tu pleurais et t'étais pleine de caca. Je pense que tu entretenais une liaison secrète avec mais ne t'en fais pas, je ne serai plus là pour en parler à tes prochains petits-amis.

Avec toi, tout va de paire : en effet, j'ai deux pires souvenirs avec toi. Le premier est certainement celui qui m'a le plus marqué : c'était il y a quoi ? Six ans peut-être, je devais avoir dix-huit ans et toi seize, tu commençais tout juste à sortir avec des mecs et à aller en soirée. Je me rappelle bien de ce soir là, t'avais été invitée à cette soirée étudiante et je ne voulais pas que t'y aille parce que les types là-bas étaient craignos, mais bien sûr tu ne m'as pas écouté. Je t'ai suivi ce soir là. Tu es monté dans la voiture rouge de ton petit-ami de l'époque, Dan. Tout s'est bien passé à la soirée, mais les parents t'avaient demandé de rentrer et cet imbécile avait bu. Je voulais intervenir, mais je refusais d'admettre que j'étais un tantinet sur-protecteur alors j'ai laissé passer et espéré que tu voudrais trouver une autre solution en connaissant son état d'ébriété. Seulement tu es remontée dans cette voiture rouge. Je vous ai suivi et j'ai vu l'engin de la mort rouge percuter cette voiture en face. Tu as frôlé la mort ce soir la. Dan n'y a pas échappé. Tu as passé un mois dans le coma et à ton réveil tu étais dévastée. Je m'en suis toujours voulu et je n'ai jamais rien dit de cette histoire à personne. J'ai appelé les urgences en anonyme et suis rentré à la maison une fois que les ambulanciers t'aient embarqués, je ne voulais pas affronter le regard des parents, et je le regrette. Mon deuxième pire souvenir n'est rien comparé à celui-ci, mais à l'époque je me sentais trahi. Je devais être en première année de lycée et tu venais d'avoir quatorze ans. Je m'étais fait quelque potes à l'époque, on était pas des inséparables mais ils se chargeaient de mon éducation, ils m'apprenaient la vie, à être un ado. C'était un vendredi soir et les parents étaient pas là, j'avais invité Max et Théo à la maison. Cette aprèm la, j'ai fumé mon premier joint et tu m'as surpris. Tu m'as alors promis de ne jamais en dire un mot ni à maman ni à papa, et comme un con, je t'ai cru. Seulement, t'étais une gonzesse de quatorze piges et t'étais aussi insupportable que les trous dans les chaussettes neuves. Tu l'as dit aux parents trois semaines plus tard parce que j'avais refusé de t'acheter des places de ciné. Je me suis fait déchirer comme jamais et je n'ai plus eu le droit de trainer avec Max et Tyler qui m'ont bien vite remplacé. C'était nul de ta part, mais j't'ai pardonné parce que t'es ma frangine.

Le plus récent : hier, au Starbucks, tu m'as demandé de venir vivre à la maison, puisque tu viens de te séparer de ton copain chez qui tu vivais et que tu trouve ça nul de rentrer à la maison à vingt-trois ans. Bien sûr, j't'ai dit oui, mais je pense te dire que ce n'est finalement pas possible à cause d'un quelconque plan cul qui doit venir souvent à la maison, je voudrais pas que t'aies à m'avoir sous le nez sachant ce que je prépare. Tu sors de toilettes, je continuerai ça plus tard...

Passons maintenant au meilleur, parce que, "le meilleur pour la fin" comme on dit. Il n'y en a qu'un cette fois : le jour de ta naissance (oui, ceci est une blague). Bien sûr que comme dans toutes les fratries, j'aurai préféré que tu ne naisses jamais, même si je dois reconnaitre que tu m'as parfois servi. Ce souvenir en est justement l'un des exemple. En deuxième année de lycée j'étais tombé fou amoureux de Sacha Martins, c'était le genre de fille populaire mais pas trop et moi un loser fini. Tu m'as proposé de m'aider et tu t'es fais passer pour ma petite amie pour la rendre jalouse, et le pire c'est que ça a marché. Quelques jours après, elle me mangeait dans la main. On est restés ensemble cinq mois, mais j'te l'ai jamais dit parce que j'ai une putain de fierté, alors je t'ai fais croire pendant des années que c'était de ta faute si mon plan drague avait échoué, mais la vérité c'est que t'étais géniale, tu l'es toujours, et tu vas continuer de l'être. Je plaisantais, ceci n'était pas vraiment un souvenir directement lié à toi, mais il faut dire que v'est le meilleur service que tu m'aies rendu... Le plus jour dont je me rappelle avec toi, c'est le jour de tes dix-huit ans quand je t'ai offert ta guitare, t'étais tellement contente que t'en as joué toute la journée sans qu'on puisse t'arrêter. C'était beau.

 Ne pense surtout pas que tu aurais pu voir ce que je prévoyais, personne n'aurait rien pu faire, ma décision était prise. 

Je t'aime soeurette.

Simon.

Ps. Je pense te balancer pour ton premier shot en douce au nouvel an de tes quatorze ans. Je me tâte encore.

Simon.Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang