9/ CAMILLE

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Camille,

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Camille,

Je vais essayer de m'attarder un peu sur ton cas, parce que je veux pas te laisser aussi brisée que moi, même si tu l'es peut-être déjà.

On s'est vus quand pour la dernière fois déjà ? Hier? Avant-hier ? On s'en fout en vrai. Là où je veux en venir c'est que t'es la personne que je voyais le plus régulièrement ces derniers temps. Au moins deux fois par semaine, et Dieu c'est que c'est pas rien.

Quand on s'est rencontrés, je pensais pas que tu prendrais cette place dans ma vie. Je sais que tu savais pour Summer. Elle était morte l'année d'avant et j'étais toujours un putain d'amputé sentimental. Tu connaissais ma réputation, je connaissais la tienne. Les deux coeurs de pierre. Je sais que tu mentais. Je sais que tu mens encore. J'aurais aimé que ce soit mon cas, mais non, je n'aurais jamais été capable d'aimer quelqu'un comme j'ai aimé Summer. Mes mots vont te paraître crus, mais c'est la vérité. Quand je t'ai vu, j'ai d'abord cru que tu étais elle. Tes cheveux roux tombaient en cascade sur tes épaules, un bonnet solidement ancré sur ton crâne et ton corps enveloppé de plusieurs couches de vêtements, j'y ai cru. Je crois m'être précipité sur toi, t'avoir attrapé l'épaule et retourné si fort que tu as failli tomber. Quel enfoiré j'ai été en constatant que tu n'étais que toi. Et je le suis certainement encore maintenant en écrivant ça.

Tu n'avais pas son visage, tu n'avais pas ses yeux, et tu n'avais son corps. Même tes cheveux qui m'avaient paru semblables ne l'étaient pas. Tu es bien plus belle qu'elle ne l'a jamais été. Plus sensuelle, plus fatale. Le genre qui plaît à tous les mecs, le fantasme. Et tu avais ce truc dans le regard quand on s'est rencontrés. Je parle au passé parce que tu l'as perdu. Je sais Camille. Tu avais ce truc d'insoumission et un poil pimbêche. Tu étais consciente de ton effet sur les hommes et ça avait quelque chose de terriblement séduisant. Je te l'ai enlevé, et je le regrette.

Après cet incident je suis parti presque en courant et je ne me rappelle pas bien la soirée qui a suivi tant je me suis mis minable dans un bar miteux du campus.

On s'est revus par la suite, on se croisait aux soirées au debut, et on repartait chaque fois accompagnés d'une personne différente. T'étais la seule fille du campus à faire strictement comme moi, et si au début je t'en voulais de lui ressembler, j'ai commencé à t'admirer et avoir envie de te défier, mais pas seulement. Bien sûr est arrivé le moment où j'ai commencé à te désirer. Et puis, il y a eu ce soir là. Un truc a changé cette nuit, pour toi comme pour moi. J'ai compris qu'elle ne reviendrait pas et que, malgré tout ce que je ferais, je ne l'oublierai jamais vraiment. Dans ton cas, je n'ai pas su tout de suite, mais je sais maintenant. La vérité Camille, c'est que je n'aurais jamais pu te le rendre, et malgré tous les efforts que j'aurais pu faire, je ne t'aurais jamais aimé comme tu l'as fait, et j'en suis désolé. Tu mérites quelqu'un qui te rendra heureuse, et ce n'est pas moi, parce qu'entre nous, je suis un con. Je sais qu'on est plus ou moins ensemble et que je te dois quelque chose, alors même que je ne le voudrais pas, mais voilà, ce n'est plus pour moi, parce que la femme de ma vie est partie.

Je t'embrasse, ma petite flamme à moi.

Simon.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant