Chapitre 13

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Le réveil sonne, mon sommeil a encore été agité et rempli de cauchemars, comme toutes les nuits. Je me lève difficilement, je sens encore la fatigue dans tout mes muscles, une bonne douche me fera le plus grand bien. Il me faut encore une grande tasse de café et je suis prête à démarrer ma journée.

Mon skate sous le bras, je descends les marches de l'immeuble quatre à quatre. Je n'ai plus de douleurs et j'ai hâte de remonter sur ma planche.

Quand j'arrive à l'école, je laisse mes affaires dans le vestiaire et retrouve Caroline dans la classe. On échange quelques mots avant qu'elle m'explique le déroulement de la journée.

Assise sur une petite chaise adaptée à la taille des enfants, devant une table à la même hauteur, je vérifie les cahiers de liaisons, laissant de côté ceux qui contiennent des mots pour l'enseignante quand je sens un petit bonhomme se jeter dans mes bras. Il s'assoit ensuite sur mes genoux et me fait un gros câlin, auquel je réponds en entourant sa taille de mes bras.

-Coucou bonhomme, ça va bien? T'as passé un bon week-end ? Lui demandais-je tout en lui ébouriffant les cheveux.

-Ouuiii !

Son sourire est immense il reste assis sur mes genoux et je reprends mes cahiers, l'écoutant me raconter son week-end chez son papa.

La journée se passe bien, les enfants sont plutôt sages et je dois dire que ça m'arrange, je me sens particulièrement fatiguée aujourd'hui.

Il est dix-heures, je suis posée sur mon canapé devant une émission complètement nulle sur la vie des crevettes, rien de passionnant. Je sens qu'elle va être longue, cette semaine. Timaé est chez son père donc je ne verrai pas Christelle à l'école. J'espère au moins la croiser en rentrant le soir, enfin histoire de discuter un peu, et d'avoir un minimum de vie sociale.

La semaine passe lentement, heureusement la fin approche enfin.

J'ai rapidement pris mes habitudes à l'école, que ce soit avec mes collègues, les parents ou les enfants. Je sais que Caroline aime prendre le temps de discuter avant que les enfants n'arrivent le matin, c'est pourquoi j'essaye d'arriver cinq ou dix minutes plus tôt. Ce petit temps est toujours agréable, et me fait souvent oublier la fatigue de mes courtes nuits. Certains enfants ont pris l'habitude de me faire un câlin les matins pour me saluer, l'attention est vraiment touchante et c'est avec plaisir que j'y réponds, je soupçonne même Timaé d'en être à l'origine.

En ce jeudi soir j'ai décidé de recommencer la peinture, j'aime bien pouvoir laisser libre court à mon imagination, mettre pour quelques heures mon cerveau en off, ne plus penser à rien.

Je ressors mon vieux chevalet et toutes mes couleurs, retrouvant une toile vierge.

Je m'installe devant et laisse mon esprit divaguer, un pinceau entre les doigts, je me lance Je me laisse complètement aller sur la toile, pour quelques heures je me coupe du monde. Je me sens bien, comme une impression de revivre, ce qui ne m'était pas arrivé depuis très longtemps. Plus rien n'a d'importance quand je me perds volontairement dans les limbes de ces lignes, les couleurs se mélangeant au gré de mon pinceau.

Des coups raisonnent contre la porte en bois.

Merde, qui peut bien venir me voir maintenant. Je lève les yeux de ma toile et remarque que la nuit est tombée, je ne pensais pas qu'il était déjà aussi tard. Je jette un coup d'œil à mon portable y découvre deux messages et trois appels manqués, j'étais tellement concentrée que je ne l'ai pas entendu sonner. Il est déjà vingt heures, ça fait plus de deux heures que je peins, je n'ai pas vu le temps passer !

La personne derrière la porte perd patience et frappe de nouveau. Je laisse mon pinceau dans la peinture et essuie mes mains colorées sur mon t-shirt. Quand j'ouvre la porte, je suis surprise de voir Christelle devant moi. Elle a l'air tout autant étonnée que moi, pourtant en frappant à ma porte elle devait se douter que j'allais ouvrir, moi, pas le capitaine Haddock !

Juste une étincelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant