Chapitre 21

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Le réveil est plus que difficile ce matin, un lutin danse la Macarena dans ma tête alors que le moindre mouvement nécessite toute mon énergie, ce que je n'ai absolument pas ce matin. Le seul point positif est que j'ai dormi comme un bébé, enfin, comme un bébé avec plus d'alcool dans le sang que de sang lui-même. Complètement grillé par cet abus d'alcool, mon cerveau est resté déconnecté toute la nuit, m'empêchant de penser à quoi que ce soit, ou de faire le moindre cauchemar.

J'ai noyé mon chagrin dans l'alcool toute la nuit, et j'ai fini par m'endormir ivre morte sur mon canapé. Le problème c'est que je ne me sens pas mieux aujourd'hui, j'ai encore ce sentiment de trahison au fond de moi mélangé à tout ce que je ressens pour Christelle. Son odeur me hante, son toucher me manque, sa peau si douce et ses yeux si merveilleux m'hypnotisent sans même qu'elle soit là. Toutes ces choses se mélangent et me tordent le bide, m'arrachant le cœur de la poitrine !

Je n'ai qu'une envie, rester seule chez moi et boire jusqu'à ce que mon cerveau grille, qu'il arrête de distribuer ce sang gorgé d'alcool à mon cœur, pour qu'à son tour, il cesse tout battement.

Malgré tout, je me lève de mon canapé, traînant des pieds jusqu'à la salle de bain. Un anti douleur suivi d'une douche, et je pars à l'école. S'il y a bien une chose qui arrive encore à me faire sourire et oublier ma peine, c'est bien la joie de ces chérubins qui animent mes journées.

Pendant la récréation, Brigitte essaye de savoir ce qu'il m'arrive, en même temps ce matin je suis arrivée à l'école avec une tête affreuse. Le teint pâle et des cernes énormes que je n'ai même pas essayé de dissimuler. Je me suis habillée des premiers trucs que j'ai trouvés, c'est à dire un vieux jeans et un pull trop grand pour moi.

J'essaye d'éluder ses questions du mieux que je peux et elle comprend enfin que je n'ai pas envie d'en parler, d'ailleurs pas envie de parler tout court !

L'alcool a totalement quitté mon corps, me laissant avec une gueule de bois énorme, mais surtout de l'amertume et ce poids sur le cœur. Celui de l'avoir abandonné, pour la seconde fois qui plus est. La douloureuse impression de l'oublier, pour mon seul bien être personnel, le mettre à l'arrière-plan de ma vie alors que c'est seulement à lui que je la dois.

Brigitte rentre en classe avec ses élèves alors que Caroline me rejoint, décidément personne ne veut me laisser tranquille aujourd'hui ! Heureusement pour moi, le soleil a décidé de pointer le bout de son nez, ce qui m'arrange, je peux cacher mes yeux rougies par la fatigue et les larmes derrière mes lunettes de soleil.

Elle commence à me parler de son week-end, m'expliquant à quel point son petit ami a été fabuleux, l'emmenant dans un chalet magnifique en montagne. Je fais au mieux pour lui répondre, ce n'est pas de sa faute si ma vie part en cacahuète.

Malheureusement pour moi, les enfants ont décidé de ne pas me laisser tranquille, et le petit Timaé me rejoint en pleurant. Je le prends dans mes bras et essaye de comprendre ce qu'il lui est arrivé. J'arrive à déduire qu'il est tombé en jouant au foot avec ses camarades, il a simplement marché sur le ballon et rencontré le goudron de la cour. Je le réconforte et il finit par me dire qu'il veut voir sa maman, la fatigue du week-end jouant certainement sur ses pleurs. À ses mots, je sens mon cœur accélérer et des larmes me monter aux yeux, j'essaye de les retenir du mieux que je peux tout en le rassurant.

C'est fou comment le simple fait d'entendre parler d'elle peut me faire mal, remuer toutes ces émotions qui me tuent à petit feu. Je le repose au sol et il repart jouer avec ses copains.

En me redressant, j'essuie rapidement une larme qui s'est échappée, et Caroline le remarque :

-Tu es sûre que ça va? Je te trouve pas très en forme ce matin ?

Juste une étincelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant