Juste une étincelle

Chapitre 16

Lundi matin, huit heures vingt, je pars tout juste de chez moi, grave en retard.

Comme souvent, une insomnie m'a accompagnée cette nuit, et j'ai fini par m'endormir sur mon canapé, n'entendant pas mon réveil sonner.

Je descends les marches quatre à quatre, m'arrêtant de justesse avant de rentrer dans Julie, la fille de Christelle. Heureusement, j'arrive à m'arrêter à quelques centimètres d'elle et m'excuse :

-Désolée Julie, je ne t'avais pas vue !

-Pas grave. Me répondit elle timidement, tentant tout de même un petit sourire.

Sa mère la rejoint avec tout le reste de la famille, elle me sourit à son tour, bien plus franchement que sa fille et j'en fais de même. Je les salue tous rapidement et repars en courant tout en leur expliquant que je suis en retard. De loin, je les entends rire ce qui me fait sourire de plus belle !

J'arrive enfin à l'école alors que le portail est déjà ouvert, quelques enfants sont déjà arrivés. J'entre en jetant mes affaires dans le vestiaire, sans même prendre le temps de les ranger dans mon casier. Je me précipite dans la classe et m'excusant auprès de Caroline pour mon retard.

-Salut ... Je, désolée ... J'ai pas entendu mon réveil... Expliquais-je, essoufflée.

-T'inquiète tu as à peine dix minutes de retard, tu m'es devenue indispensable dans la classe, mais je peux m'en sortir quelques minutes sans toi.

Son compliment à demi caché dans sa phrase me va droit au cœur, bien sûr, elle m'a déjà dit être vraiment heureuse que je sois l'ATSEM référente de sa classe. Mais l'entendre de nouveau fait toujours plaisir, surtout quand il est spontané comme ça.

-Super, je pensais que ça allait être pire ! Bon ben je vais à la porte accueillir les enfants !

Sur ce, je me dirige et attends l'arrivée des enfants, enfin ceux qui ne sont pas déjà dans la classe et en parallèle, je récupère les cahiers de liaisons posés sur leurs casiers, vérifiant la présence ou non de mots.

Certains élèves me racontent leur week-end, mais à vrai dire j'écoute qu'à moitié, bien trop perdue dans mes pensées pour réussir à me concentrer totalement. Je repense à ce que ma mère m'a dit, à ce sourire que j'ai, et à mes yeux qui soit disant s'illuminent quand je répondais à Christelle, et Fany qui m'a dit quasiment la même chose ! Ça m'énerve quand elles sont d'accord !

Évidemment, je ne peux pas le nier, je suis bien quand je suis près d'elle. Hier encore quand j'étais allongée tout contre elle, j'aurais pu rester des heures comme ça. J'adore la façon qu'elle a de passer ses mains dans mes cheveux, son odeur m'enivre, et son regard... Ses yeux sont juste magnifiques, je pourrais m'y perdre pendant une éternité ! Et quand elle me regarde de ses deux prunelles ambrées, si brillantes, je ne peux rien lui refuser, et c'est bien ce qui m'inquiète...

Je suis sortie de mes pensées par une petite main qui tire sur mon t-shirt. Je reprends mes esprits et baisse les yeux vers ce petit bonhomme, c'est Timaé qui réclame mon attention :

-Oui mon p'tit loup, qu'est ce que je peux faire pour toi ? Demandais-je en m'abaissant à sa hauteur.

-T'as pas fait mon bisou aujourd'hui.

Je souris face à sa réaction, à croire qu'être allée à son anniversaire me fait rentrer d'office dans le cercle de ses amis. J'attrape délicatement sa joue avant de venir y déposer un baiser. Il sourit et fait de même avec la mienne. Il part ensuite embrasser sa mère et disparaît dans la classe. Je me redresse en voyant Christelle me rejoindre, elle me demande avec un petit sourire espiègle :