Interlude- Chapitre Bonus

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En attendant la suite des aventures de notre chère Carla - que je ne manquerais pas de continuer à écrire dès que le misérable bac sera terminé pour moi- je vous propose de lire ce petit interlude. Je tenais à vous le faire partager car je pense qu'il pourra vous plaire - certes il n'y a pas d'humour mais je suis sûre que vous aimerez. Et d'un autre côté cela me permet de récolter vos avis quand à mon écriture "érotique" (les guillemets c'est parce que c'est pas vraiment si hot que ça. T'as cru j'écrivais du cochon ou quoi ?!) puisque je vais l'utiliser dans Spleen Girl. Oups ! Serait-ce un mini-spoil ? Je n'en sait rien moi, ne me regardez pas comme ça.

Cette petite nouvelle à été écrite à l'occasion d'un "Concours de Plume" ( oui c'est vraiment le nom du livre (pardon julie pour cette boutade déplacé si tu me lis)), dans le thème VIE VIRTUELLE. Un thème que j'ai trouvé particulièrement intéressant. Bonne lecture les choux ! -de bruxelle

Oui je sors.

A corps perdu

Je me regarde, mon corps entortillé dans les tubes cryogéniques, emmêlée parmi les sangles et les drains de canalisation semble dormir. J'ai l'air si calme, baignée dans cette lueur bleutée qui m'entoure.

Je le regarde. Il me fixe de ces yeux bleus, pénètre à travers ma peau et sonde mon corps, comme s'il me voyait vraiment pour la première fois. Il regarde cette entité inanimée enfouie dans un océan bleu d'attirail médical en silence. Mais pourtant, même s'il me regarde, je ne ressent pas cette douce chaleur qui se propageait en mon cur comme avant. C'est comme différent. Tout est différent avec lui.

Tout a commencé le jour de mes 17 ans. J'étais encore une fois seule dans la grande maison de dernière génération que mes parents m'avaient fournis à titre d'excuse pour leur absence. Et encore une fois pas une silhouette paternelle ou maternelle pour ce jour qui aurait du être exceptionnel. Mais j'ai appris à vivre entourée de quatre murs biotechnologiques, de robots de compagnie et d'objets à sustentation. C'était mieux ainsi.

Ce jour commençait comme tout les autres. Dans ma retraite je passais mon temps dans le jardin et à la serre pour faire pousser d'antiques orchidée, fushia, nénuphars, ou autres plantes disparues. Passion qui me consolait et au lieu de prendre soin de mon corps dont je ne pouvait rien faire, je consacrais toute mon attention à mes graminées. Elles étaient bien les seules à me comprendre. Mes seules amies dans cet endroit loin de tout.

Jarrosais silencieusement mes plantes à l'aide d'un arrosoir à sustentation tandis que mon robot jardinier se chargeait des légumineuses lorsque j'entendis un bruit de camion. Aucun véhicule ne passait jamais ici, la résidence de dernière génération dans laquelle je vivais n'était pas encore sur le marché immobilier. Je me rendit vers la grande porte de ma maison qui s'ouvrit à mon approche pour me laisser voir l'extérieur. Il s'agissait d'un déménagement. Je n'arrivais pas à croire ce que je voyais. Mes parents de part leur haute position c'étaient arrangé pour que le lotissement soit vide, et que j'y reste jusqu'à mes 18 ans. Un quartier résidentiel qui c'était rapidement transformé en cage de cristal, me coupant de toute relation extérieure. C'était ma punition pour ce que je m'était faite à moi et au fils du président du conseil il y a trois ans.

Je vis alors une famille sortir d'un aéronef, une mère, un père, et un fils. Il lui ressemblait. Il portait des vêtements souples sur son corps ferme, se déplaçait avec confiance et aisance, la tête haute et bien portée. Il avait des cheveux bruns mi-longs qui encadrait un regard bleu unique, tel que je n'en avait jamais vu. Et lorsqu'il posa ses yeux sur moi, je me sentit parcourue d'un frisson chaud comme je n'en avait jamais eu depuis longtemps. En proie à une panique sans nom, j'ai rapidement refermée la porte. C'est comme si mon cur battait plus vite et plus fort. Mais je savait que c'était impossible, mon cur était glacé.

Spleen GirlWhere stories live. Discover now