Chapitre 12

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Trente minutes avant le coucher du soleil.

Cela ne me laissait que peu de temps pour agir ! Alors, dès que le calme fut revenu, j'approchai de la porte de ma prison. Aucun des humains présents ne parlaient, ils étaient tous au fond de leurs cellules, encore sous le choc. Ce silence de mort me laissait croire qu'ils avaient déjà assisté à ce genre de scène...

Sacha tenait ma main. Je restais à l'affût, surveillant la grande porte en bois. Je n'entendais rien, il n'y avait personne de l'autre côté. La peur tenait les prisonniers, si bien qu'on n'avait même pas ressentit le besoin de faire surveiller l'entrée. Sans bruit, je poussais la grille et sortais rapidement, Sacha sur les talons. En me voyant m'échapper, les autres approchèrent.


- Et nous ? murmura un des enfants.

- On doit leur ouvrir, lança Sacha.


Mais je savais qu'il serait difficile de tous les faire sortir discrètement. J'avais le couteau en main, j'hésitais une seconde à sortir en les ignorant. Mais Sacha tirait sur mon bras pour m'en empêcher. Je regardais l'enfant, puis les autres dans les cages. Je ne pouvais pas en sauver un et en laisser mourir cinquante. Je devais leur laisser une chance !

En courant, j'allais jusqu'à la cage la plus proche et je donnais mon arme à un des hommes qui se trouvaient là.


- Crochetez la serrure et faites passer le couteau, dis-je à voix basse.

- D'accord.

- Ils seront bientôt très occupés, profitez-en pour vous échapper.

- Merci, souffla l'homme avec un fort accent étranger.


Je retournais vers la sortie, veillant à ne pas me faire repérer. Les planches qui composaient la porte étaient usées, il y avait des jours qui laissaient voir l'autre côté. Je vérifiais que la voie était libre. L'énorme poignée grinçait légèrement, mais ne résistait pas. Je regardais à nouveau par les ouvertures pour voir si le bruit avait alerté quelqu'un.

Personne.


- Reste derrière moi, murmurais-je à Sacha.

- J'ai peur, répondit une de ses voix.

- Eh, ne les laisse pas parler ! Quelqu'un pourrait les entendre, dis-je avant d'ouvrir le lourd battant qui grinça un peu lui aussi.


Aussitôt, les voix s'exécutaient. Nous nous retrouvions dans un large et long couloir en arc de cercle. De chaque côté, contre les parois en pierre, on avait entreposé des caisses en bois et des cages à chien. L'idée même de retomber sur un de ces monstres transformé me filait les jetons ! Mais ces cages étaient trop fragiles pour de telles bêtes. Celles-ci devaient servir pour des enfants...

Nous avancions doucement, quand soudain, quelqu'un parla non loin de nous. Sacha sursauta et manqua de crier. Mais je plaquais ma main sur sa bouche et l'entraînais derrière une des caisses pour nous cacher. Il tremblait à nouveau, et les voix reprirent.


- Chut, c'est rien, personne ne sait qu'on est là, murmurai-je.

- Je ne veux pas y aller, couina une des voix, en pleurant.

- Ne dis plus rien, soufflai-je.


Je regardais autour de nous, cherchant une solution. Je ne pouvais pas l'emmener avec moi sans avoir la garantie de pouvoir le sortir d'ici sans risques.

Perdue dans le noir - Part1Where stories live. Discover now