Perdue dans le noir - Part1

Chapitre 14

- Anna ? Anna, réveille toi, demandait la voix d'Adam, toute proche.

- Adam, soufflai-je, la gorge douloureuse.

- Il faut partir, dépêche toi.

- Katia...

- Tu l'as blessé. Elle s'est enfui.

J'ouvrais les yeux, difficilement. Je voulais me lever mais mon cou me faisait terriblement souffrir, tout comme mes côtes. Adam m'aidait à m'asseoir et restait accroupi devant moi. Ma nuque craquait à chaque mouvement. Nous étions au milieu des bois maintenant... La pleine lune éclairait la nuit presque comme en plein jour.

- Tes frères, tu les a eu ?

- Ils sont toujours après nous. J'ai épuisé toutes nos balles et je n'arrive plus à te porter, j'ai plus de force. Tu peux marcher ?

Je me levais rapidement, trop même. Ma tête tournait et j'avais du mal à trouver l'équilibre. Il attrapa mon bras et le passa par dessus ses épaules pour me soutenir.

- Il faut trouver Sacha.

- Les camions sont déjà partis. Il n'y a plus personne là bas. Il faut qu'on trouve un endroit où se cacher jusqu'au levé du jour.

Je me prenais les pieds dans une racine et tombais à genoux. Il me fallut du temps pour me relever alors que les informations atteignaient lentement mon cerveau. Non, je ne pouvais pas avoir trahi Sacha, il devait toujours être dans cette caisse, à l'abri ! Adam s'agenouillait à côté de moi, il était tout aussi mal en point. Je voyais sa veste en cuire qui était déchirée et laissait voir son dos, gravement entaillé par les griffes de Katia.

- Est-ce que ça va aller ?

- Oui, ce ne sont que des plaies, j'ai seulement besoin de sang.

- On ne doit pas s'arrêter. Si on tombe sur Dimitri et Marcus on ne pourra pas se défendre, dis-je en regardant autour de nous. Et je ne peux plus sortir en plein jour. J'ai tué...

Il me regardait, l'air douloureux, comme s'il avait oublié un instant ce à quoi il avait assisté. Moi je n'oubliais pas. Je n'avais pas d'excuses, j'étais faible.

- Tu n'avais pas le...

- Non, ne cherche pas à me déculpabiliser. Je l'ai tué, je le voulais. Je savais exactement ce que je faisais.

- Je connais cette forêt comme ma poche, j'ai grandi dans cette maison, mais pas mes frères, expliqua-t-il en changeant de sujet. Avant on enfermait nos prisonniers dans le sous sol, pas des humains. La maison est à deux kilomètres je pense, dans cette direction. (Il pointa l'ouest.) Et par là, au sud, il y a une cabane de chasseur où je venais jouer. On y sera à l'abri.

- C'était y a très longtemps Adam, tu es sûr qu'elle sera toujours là ?

- On a nulle part où aller, alors on a pas le choix. Et il te faut un abri pour le soleil.